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L’aide du Canada nécessaire pour aider les réfugiés birmans

Écrit par Cindy Chan, La Grande Époque-Ottawa
30.04.2008
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  • Réfugiés birmans dans le camp de Mae La en Thaïlande.(Staff: PORNCHAI KITTIWONGSAKUL / 2007 AFP)

Les groupes d’appui aux réfugiés birmans exhortent le Canada à augmenter son aide humanitaire aux camps de réfugiés situés en Thaïlande, car l’augmentation des prix des denrées cause une situation critique.

«Le Thailand-Burma Border Consortium (TBBC), l’organisation principale de secours fournissant la nourriture aux réfugiés des neuf camps le long de la frontière [Thaïlande-Birmanie], vit une grande crise financière», indique Tin Maung Htoo, directeur exécutif de Canadian Friends of Burma (CFOB).

Le TBBC fournit la nourriture à 142 000 réfugiés dans les camps. Durant les trois derniers mois, le prix du riz a plus que doublé et devrait augmenter encore, explique Maung Htoo. La récente dévaluation du dollar américain a aggravé la situation. Actuellement, le TBBC a un déficit budgétaire d’environ 9 millions de dollars US.

«Cette flambée des prix est très répandue en Asie en ce moment, particulièrement dans ces camps de réfugiés, car les organisations fonctionnent grâce à une aide au montant fixe provenant de différents pays», fait-il remarquer.

Au début de mars, Maung Htoo a visité la région et a vu de ses propres yeux la détérioration des conditions.

«Quand j’étais en Thaïlande, j’ai été très, très bouleversé des conditions de vie des réfugiés dans les camps et à la frontière», raconte-t-il. «J’ai visité le camp le plus peuplé où 40 000 réfugiés trouvent asile et j’ai remarqué que plus de 4000 d’entre eux vivent sans ration de nourriture.»

Il décrit les conditions à la clinique médicale Mei Tao, dans la ville de Mai Sot à la frontière, qui traite quotidiennement des centaines de personnes, incluant des travailleurs migrants et des réfugiés, la plupart sont des Birmans.

«L’établissement est très en dessous des standards. Certains patients sont étendus sur le sol et je crois que certaines opérations sont dangereuses.» Plusieurs patients sont gravement blessés, victimes des mines antipersonnel.

«L’environnement n’est pas sécuritaire. Il n’y a pas d’installations appropriées», estime Maung Htoo.

Le TBBC, qui finance Mei Tao, a récemment avisé la clinique avoir des difficultés à continuer à lui fournir la nourriture pour ses patients et son personnel.

La majorité du budget de Mei Tao provient du Canada, souligne Maung Htoo, et «dans ces circonstances, l’appui du Canada est très, très important».

Le directeur exécutif de TBBC, Jack Dunford, a récemment voyagé dans de nombreux pays pour demander des fonds additionnels. À ce jour, l’Espagne, l’Irlande et la Hollande ont répondu positivement.

M. Dunford était à Ottawa dernièrement et a rencontré des hauts fonctionnaires de l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Toutefois, il est parti bredouille, sans recevoir de promesse que le gouvernement canadien apportera une aide tangible, affirme Maung Htoo.

Le Canada est l’un des plus petits donateurs parmi quatorze autres pays fournissant de l’aide aux réfugiés birmans en Thaïlande. Sa contribution est entre 2 et 3 % des coûts du programme alimentaire pour les réfugiés.

Maung Htoo fait remarquer que le Canada accordait une aide financière allant jusqu’à 20 millions de dollars annuellement à la Birmanie avant le soulèvement démocratique de 1988, comparé aux 2 millions de dollars annuels octroyés actuellement. En contrepartie, le Canada donne beaucoup plus à d’autres régions du monde comme l’Afghanistan ou Haïti.

Il exhorte le gouvernement canadien à accroître l’aide humanitaire aux réfugiés birmans en Thaïlande. Le Canada joue un rôle clé dans les efforts pour faire triompher la démocratie et les droits de l’Homme en Birmanie, affirme Maung Htoo.

«En même temps, nous ne devrions pas oublier la situation à l’intérieur [de la Birmanie] et à la frontière, et nous devrions offrir un appui concret.» Autrement, ces réfugiés pourraient mourir de faim, prévient Maung Htoo.

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