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Voiles anciennes du Bangladesh

Écrit par Vincent Honorat, La Grande Époque - Paris
30.04.2008
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  • BANGLADESH, Dhaka : Yves Marre montre un modèle de bateau en bois lors d’une exposition le 9 juillet 2004. (攝影: / 大紀元)

Le musée national de la Marine à Paris accueille depuis fin janvier une exposition circulant pour la première fois hors des frontières de son pays d’origine: le Bangladesh. Les objets, en provenance du musée du Bateau traditionnel du Bangladesh, sont les fragiles témoins d’une science millénaire parvenue jusqu’à nous: la construction navale traditionnelle.

 

Savoir-faire ancestral

Les marins étrangers, chinois d’abord, arabes ensuite, occidentaux enfin, n’osaient pas affronter l’incertitude et les dangers d’une navigation fluviale dans les bouches du Gange et du Brahmapoutre aux débits impressionnants et aux tracés si instables. Ces conditions géographiques ont ainsi permis le développement d’une impressionnante flotte de voiliers fluviaux à l’écart des grandes routes commerciales. Les bateaux naviguant sur les eaux de ces fleuves mythiques sont restés en dehors des influences étrangères jusqu’aux années 1980. Les derniers maîtres charpentiers, dont la technologie remonte à plus de vingt siècles, n’ont, aujourd’hui encore, besoin d’aucun outil mécanique ni d’aucune source d’énergie pour construire des unités de 30 mètres de long et plus.

Les différences entre ces bateaux, tant par leurs lignes, leurs voiles majestueuses, leurs rames et godilles, proviennent de leur adaptation au contexte, dans une harmonie parfaite des techniques et des matériaux de construction. A cela s’ajoutent la science de l’environnement, les conditions climatiques et la connaissance millénaire de l’état des grands fleuves. Ces bateaux ont ainsi atteint une perfection qui leur confère élégance, beauté, efficacité ainsi que leur capacité à naviguer en sécurité aux plus durs moments de l’année.

 

Patrimoine préservé

En 1994, dans le cadre de l’ONG Friendship qu’il a créée, Yves Marre convoyait depuis

la France par voie maritime, une péniche fluviale française pour servir d’hôpital aux populations les plus défavorisées des îles du Brahmapoutre et du Gange. Il continue à développer fortement cette activité humanitaire. Parallèlement, avec son épouse Runa, il a ensuite mené à bien la rénovation du plus grand voilier traditionnel du Bangladesh. Leurs innombrables navigations dans le second plus grand delta de la planète leur ont permis de découvrir et d’inventorier la richesse de la flotte traditionnelle – totalement ignorée – de ce pays. Ils ont alors décidé de tout mettre en œuvre pour pérenniser à la fois cette flotte et les traditions des charpentiers. Pour mener à bien ce défi, ils ont créé au Bangladesh le Musée vivant du Bateau traditionnel du Bengale. C’est cette expérience humaine et patrimoniale extraordinaire qui a conduit le musée national de

la Marine à accueillir cette exposition.

 

Un musée vivant

La vocation de ce musée est multiple, mais axée plus particulièrement sur la transmission d’un savoir millénaire vu comme un héritage de l’humanité. Ses actions s’inscrivent principalement dans les domaines de la restauration de bateaux existants, la reconstruction de navires disparus, la transcription des traditions et la formation des maîtres charpentiers à la construction de modèles réduits. Plus d’une centaine de modèles de différents types de navires ont ainsi été construits.

A Paris, une cinquantaine de maquettes sont présentées, de 40 centimètres à 1 mètre, illustrant 42 types de bateaux. Par cette exposition, le musée national de

la Marine, conservatoire des traditions extra-européennes par la collecte à travers le monde de l’amiral Pâris, est heureux de témoigner d’un savoir-faire ancestral, d’un patrimoine préservé grâce à ce musée vivant.

 

Pour en savoir plus :

Exposition jusqu’au dimanche 4 mai 2008

Musée national de la Marine

Palais de Chaillot

17 place du Trocadéro

Téléphone : 33 (0)1 53 65 69 69

Métro : Trocadéro

Bus : 22, 30, 32, 63, 72, 82

Batobus : Tour Eiffel

 

 

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