Cette saison, c’est le regard tourné vers l’avenir que le Théâtre du Nouveau Monde ouvre le bal. Avec un titre aussi évocateur que Plein la vue, il n’en fallait pas moins pour que l’institution aborde sa programmation avec un œil tourné vers l’avenir et prêt à émanciper ses spectateurs, abonnés ou non.

Le public abonné ne craindra plus de découvrir subrepticement les détails du programme la soirée même. Un recueil contenant toutes les informations sur toutes les pièces leur sera offert avec l’abonnement. Pour les autres, nul n’est besoin de regarder le ciel et de crier à l’injustice, il existe un monde accueillant qui permettra à tous les spectateurs d’avoir un programme contenant les informations générales de la pièce, question de ne plus ressortir les mains vides.

Une belle ouverture est annoncée avec l’aérien Daniele Finsi Pasca et sa dernière création Nebbia. Cette production italienne se joint au Cirque Éloize et, à en voir les images ludiques teintées de poésie et d’humour, cet échange semble être fructueux d’invention.

Se produira ensuite Le retour d’Harold Pinter. Cet auteur, rarement joué au Québec, plonge ses personnages dans une histoire familiale assez trouble au cœur de Londres dans les années 1960. Yves Desgagnés sera le maître d’œuvre de l’équipe. Celui-ci soulignait, lors du lancement, qu’un réel enthousiasme s’était manifesté de la part du comédien principal, Patrice Robitaille, d’entrée de jeu.

Nous demeurons dans les terrains battus avec Le mariage de Figaro de Beaumarchais. Normand Chouinard, metteur en scène du projet, a mentionné que la musique de Mozart accompagnerait la pièce. Espérons que le rythme soit aussi fluide et aérien que l’opéra du même nom, la pièce n’ayant pas souvent eu la même réputation.

Après avoir monté Les oranges sont vertes, Lorraine Pintal fait appel de nouveau à la littérature engagée de Claude Gauvreau avec La charge de l’orignal épormyable (écrit en 1958). Une distribution impressionnante se joindra à ce texte fort, à noter Céline Bonnier, Éric Bernier, Didier Lucier, Pascale Montpetit, Sylvie Moreau et l’habitué des lieux : François Papineau.

Toujours une grande nouvelle Le Dragon Bleu de l’incontournable Robert Lepage prendra l’affiche au TNM. La pièce est une coécriture avec Marie Michaud, grande collaboratrice de Lepage de retour après quinze ans de travail distinct. Les deux personnalités théâtrales se partageront l’affiche avec une danseuse nommée Tai Wee Foo. Ils poursuivent en ce moment un chantier de création en France. Vivement que l’interdisciplinarité et les influences culturelles multiples frappent à nos portes.

Une dernière, mais non moins importante pièce de la saison, sonne le glas. La déraison d’amour présente Marie de l’Incarnation, qui sera interprétée par Marie Tifo, seule en scène. Cette pièce fut créée pour souligner le 400e anniversaire de fondation de la ville de Québec. Lorraine Pintal ne pouvait se priver de monter une seconde pièce dans un tout autre registre que Gauvreau. La pièce tire sa source des correspondances entre la sainte et son fils, qui habitait en France. Ces écrits ont un style à part entière, souligne le  programme.  

Des compromis, mais une bonne dose d’audace, sont annoncés pour 2008-2009. En espérant que les spectateurs soient nombreux et intéressés. C’est tout ce qui est souhaité avec le plus grand respect d’un lieu qui a le désir de s’ouvrir sur le monde, alors qu’il pourrait être gagné par la facilité. C’est avec un vif intérêt que nous attendons cette prochaine saison.

Pour plus d’information, visitez : www.tnm.qc.ca

Réservations : 514 866-8668