Le 8e sommet des chefs d’État du bassin du Niger a eu lieu le 30 avril à Niamey, la capitale du Niger. Les chefs d’État de l’ABN (Banque générale des Pays-Bas) ont adopté un programme d’investissement de 8,6 milliards de dollars en faveur du fleuve Niger menacé par l’ensablement. Ils ont créé une charte pour assurer le partage «raisonnable et équitable» de ses eaux. Il s’agit avant tout de sauver ce fleuve menacé qui est le troisième fleuve d’Afrique. Long de 4200 km, avec un bassin qui s’étend sur 2,1 millions de km2, il permet d’assurer la survie de plus de 110 millions de personnes.

Le président nigérien, Mamadou Tandja, rappelle «en 40 ans le débit du fleuve a baissé de 20 à 55 %», les périodes de sécheresse, la pollution (déchets industriels) sont les causes de son mauvais état. Il irrigue de nombreux pays : la Guinée, le Mali, le Niger, le Bénin et le Nigeria, et ses affluents traversent le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Tchad.

Éviter les réfugiés écologiques

La chartre adoptée par les pays règlera la coopération entre les États et permettra d’assurer pour chacun le meilleur parti des ressources du bassin. La précarité des populations riveraines et l’exode qui en résulte donnent au fleuve un caractère d’urgence, le programme d’investissement est organisé autour de 639 actions à mener jusqu’en 2027 (construction de nouveaux barrages, désensablement des cours d’eau, renforcement des berges, reboisement et autres). Alain Joyandet, secrétaire d’État français à la Coopération et à la Francophonie, a déclaré qu’une importante aide de la France sera fixée en juin lors d’une table ronde. Tous ces fonds devront servir à la construction de 24 forages, de 8 châteaux d’eau, de 85 bornes-fontaines et à une opération permettant la création d’un réseau d’eau potable, et ce, au moindre prix.

Espèces non renouvelables

La flore et la vie aquatiques du fleuve Niger sont touchées par de graves perturbations. La dégradation des produits du fleuve est considérable. En effet, certaines espèces de poissons ont du mal à se renouveler, tandis que d’autres ne remontent plus le fleuve. La contamination de l’eau et des ressources aquatiques risque de provoquer des maladies et des épidémies. Si rien n’est fait, la vie de plusieurs espèces animales et celle des hommes seront menacées de manière irréversible.

Le rejet des eaux domestiques dans le fleuve est une pollution dommageable. Mais l’évacuation des eaux industrielles est plus que dramatique, tant les contenus chimiques sont polluants. Ses eaux doivent être spécialement traitées dans des stations d’épuration. Autrefois, la vie s’organisait autour de l’eau, une importance était donnée aux porteurs d’eau et aux puisatiers; de nombreux récits témoignent de leur importance sociale. Maintenant, il en est tout autrement.