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La tragédie des enfants saisonniers du Guangdong

Écrit par La Grande Époque
14.05.2008
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  • Enfants aidant leurs parents à récolter des légumes dans un village de Guyuan, de la région autonome du Ningxia Hui, au nord-ouest de la Chine.(Stringer: China Photos / 2005 China Photos)

Ces dernières années, de nombreux enfants ont été incités par des chefs d’équipe à s’exiler dans la région du delta de la rivière des Perles en tant que saisonniers. La plupart d’entre eux ont moins de 16 ans. Leurs conditions de travail sont déplorables, ceux qui tentent de s’évader risquent la mort et les jeunes filles sont souvent l’objet d’abus.

 

Selon différents rapports, ces enfants sont originaires de la région autonome de Liangshan Yi, dans la province du Sichuan. Des chefs d’équipe leurrent les enfants par de prétendus salaires élevés et les séparent de leurs familles, les kidnappant parfois. Une fois les commissions versées aux chefs d’équipe, entrepreneurs et agents, ils ne perçoivent plus qu’un tiers de leur salaire.

 

« VENDUS COMME DES LÉGUMES »

Selon le journal chinois Southern Metropolitan, sous la pression de la pauvreté, des parents ont aussi forcé leurs enfants à partir avec des hommes d’équipe dans l’espoir de recevoir un peu d’argent pour aider leur famille. D’après l’article un jour près d’une centaine de jeunes enfants ont ainsi été rassemblés devant une supérette, équipés de cuvettes et de couvertures. Certains d’entre eux semblent avoir moins de dix ans.

Selon un résident du quartier, Min Shao, des patrons d’usine viennent ici pour choisir des enfants saisonniers. Ce n’est pas encore le pic de la saison, mais d’ici à novembre et décembre, plusieurs camions d’enfants seront livrés ici puis embarqués, « vendus comme des légumes » pour la région du delta de la rivière des Perles.

 

FAIM ET MAUVAIS TRAITEMENTS

Lorsqu’il n’y a pas de travail à l’usine, les chefs d’équipe ne paient les enfants que 10 yuans (moins d’un euro) par jour. Après avoir payé le loyer, il leur reste moins de 50 centimes d’euro pour manger. Ces enfants saisonniers doivent se nourrir de petits pains bouillis pour survivre. Ils ne peuvent s’offrir un plat de riz qu’une ou deux fois par semaine lorsque la faim devient insupportable.

La plupart de ces enfants saisonniers vivent dans une maison louée ou un petit hôtel près du marché de Shipai. Les chambres font moins de dix mètres carrés et les lits occupent presque tout l’espace. Les chambres sombres et humides sentent le moisi. Ils disent que tout le monde loge dans de telles conditions avant de trouver un travail.

Afin de maximiser les profits, les hommes d’équipe les forcent à travailler de 12 à 15 heures par jour. Ils sont fréquemment battus et insultés. Une fois ou deux par semaine, ils mangent un repas un peu plus consistant.

Selon les dires d’un enfant, les filles un peu jolies peuvent être violées à tout moment. Les plus jolies sont séduites par les chefs, droguées et envoyées ailleurs pour amuser les hommes.

 

L’ÉVASION VERS LA MORT

Dans ces conditions de travail très difficiles, jour après jour, les enfants pensent à s’échapper. Mais les routes sont bouclées et c’est au péril de leur vie, les chefs d’équipe les ayant prévenus qu’ils risquaient la mort en s’échappant.

Amo a dix ans. Il a travaillé dans une usine d’électronique de Dongguan pendant deux mois, quinze heures par jour de 8 heures du matin jusqu’à minuit et demi, sans faire de pause. « Je suis très fatigué, je veux rentrer à la maison, nous voulons tous rentrer à la maison, mais nous n’avons pas de quoi payer le ticket de bus ».

Un enfant plus âgé raconte que les chefs d’équipe les menaçaient souvent: « Il n’y a aucune issue pour ceux qui tentent de s’échapper ou de rentrer à la maison. » L’enfant expliquait que s’il fuyait ou partait pour un autre chef d’équipe, il risquait d’être tué par les hommes de main du chef d’équipe qu’il quittait. Les enfants disent tous que les chefs d’équipe ont sous leurs ordres des surveillants et des voyous.

On dit que les agents de travail des enfants utilisent Dongguan comme plateforme d’échange où les enfants de Liangshan sont envoyés vers d’autres usines de la région du delta de la rivière des Perles.

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