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Séisme du Sichuan: les officiels chinois savaient?

Écrit par Caylan Ford, La Grande Époque
15.05.2008
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  • capture d'écran du site web du Sichuan annoçant que l'annonce d'un séisme est une rumeur(攝影: / 大紀元)

Alors que le bilan des morts continue à augmenter après le séisme de magnitude 7,9 qui a touché la région du Sichuan le 12 mai dernier, des preuves ont démontré que les autorités chinoises auraient été prévenues de la secousse quelques jours auparavant et qu’elles auraient cependant supprimé cette nouvelle en la qualifiant de «rumeur».

Le tremblement de terre, le plus meurtrier depuis 30 ans en Chine, a frappé dans l’après-midi du 12 mai dans le district de Wenchuan, de la province du Sichuan, et l’onde aurait été ressentie jusqu’à Pékin.

Le bilan officiel fait état de plus de 80 000 morts et disparus, victimes ensevelies sous les décombres des immeubles et des écoles qui se sont effondrés sous la secousse.

Le 7 mai, soit cinq jours avant le séisme meurtrier, un sismologue de la ville de Wuhan a publié une information sur Internet, prévoyant l’arrivée du séisme le 12 mai.

«Selon les informations que je détiens et après échanges avec mes collègues étrangers, je prédis un tremblement de terre en Chine le 12 mai 2008. Toute la Chine devrait ressentir l’onde sismique, mais le lieu de la secousse sera approximativement entre [les provinces] du Sichuan et Hubei», disait l’annonce.

L’homme est allé jusqu’à indiquer que ses prévisions ne pouvaient pas être annoncées publiquement, car elles pourraient provoquer la panique. La Grande Époque tente toujours de vérifier l’identité et les affirmations de cet individu.

Avant même que cet avertissement soit publié, des rumeurs d’un éventuel tremblement de terre se propageaient dans la province du Sichuan. Les résidants ont apparemment appelé la permanence locale du Bureau de prévention des séismes et de réduction des catastrophes naturelles – une délégation du Bureau de sismologie provincial – pour vérifier si ces rumeurs étaient fondées.

Le Bureau a nié la possibilité d’un séisme, et le 9 mai une annonce était publiée sur le site du gouvernement local étouffant les rumeurs du tremblement de terre :

«Le 3 mai, le Bureau de prévention des séismes et de réduction des catastrophes naturelles d’Ahazhou a reçu des appels demandant des informations sur un éventuel tremblement de terre dans la ville de Suomo, district de Maerkong (province du Sichuan) et pour savoir si les responsables des villages devaient faire évacuer les habitants. Après avoir reçu ces appels, le Bureau d’Ahazhou a immédiatement demandé au Bureau de Maerkong d’investiguer sur la source de cette rumeur afin de la dissiper, mais aussi de largement commenter la situation présente et d’empêcher cette rumeur de se propager davantage.»

Trois jours plus tard, après la secousse sismique, l’annonce sur le site Internet gouvernemental a été supprimée. La Grande Époque possède une capture d’écran de cette annonce.

Des citoyens chinois ont commencé à spéculer ouvertement sur le régime qui aurait délibérément supprimé l’annonce du séisme malgré les preuves.

«Même lorsqu’il y avait déjà des signes annonciateurs du séisme, le Bureau de sismologie de Sichuan a continué de les nier et a manqué à son devoir d’information, en totale négligence des vies humaines», a écrit un internaute qui a affirmé avoir un proche qui travaille au Bureau de sismologie.

«Mon oncle m’avait appelé avant pour me dire qu’il y avait des signes annonciateurs d’un tremblement de terre, mais que le Bureau n’autorisait pas la divulgation de l’information et qu’il insistait sur la nécessité d’assurer la stabilité du pays avant les Jeux olympiques.»

En Chine, où l’information est strictement contrôlée par le régime, il peut être difficile pour la population de faire la distinction entre faits et rumeurs, car celles-ci peuvent se propager rapidement en raison de l’absence de sources médiatiques objectives.

Dans un article récent, le Times Online décrit les spéculations des internautes chinois sur les possibilités d’un avertissement sismique supprimé comme des «conspirations» concoctées par des blogueurs recherchant un bouc émissaire.

L’article relate également des reportages de médias chinois ayant noté d’étranges migrations animales quelques jours avant le tremblement de terre. En Chine, l’observation de comportements inhabituels chez les animaux est une forme traditionnelle de prédiction des séismes, qui est maintenant mariée à la science sismique occidentale. Mais à ce jour, il s’agit d’une science qui ne peut toujours prédire avec précision.

Souvenirs de Tangshan

Le tremblement de terre dans le Sichuan est le plus meurtrier qui a frappé la Chine depuis juillet 1976 quand un séisme dans la ville de Tangshan a tué entre 200 000 et 600 000 personnes.

Là encore, des experts avaient relevé des signes annonciateurs d’un séisme. Parmi eux, Yang Youchen, un sismologue qui affirmait avoir fait des prévisions sur l’arrivée du séisme en 1976. M. Yang a déclaré qu’il avait prévu qu’un grand séisme toucherait Tangshan en juillet ou août.

En mai, quelques mois avant le tremblement de terre, il a présenté son rapport lors d’une conférence organisée par l’Association sismique chinoise (en anglais China Earthquake Association), qui n’a pas pris ses avertissements au sérieux. Il a dit avoir parlé au secrétaire du Parti communiste de Tangshan concernant les risques d’un séisme, mais le député maire de la ville lui a répondu qu’il était trop tôt pour mettre la ville en alerte. Peu de temps après, M. Yang a été envoyé en «centre de rééducation» pour «réformer ses pensées».

Un géologue, Ma Xirong, a alerté l’Association quelques semaines avant la secousse à propos de fluctuations étranges qu’il avait remarquées sur les lecteurs de résistance électrique de la Terre. Il a également averti qu’un séisme pouvant provoquer des catastrophes allait arriver, mais les responsables de l’Association ont rejeté ce qu’il avançait.

À la lumière des avertissements répétés de la part des centres de surveillance géologique, des responsables en ont pris note et ont risqué leur carrière politique pour aider des gens à se préparer au tremblement de terre.

Wang Chengmin, un expert de l’Association, a fait circuler des annonces sur l’imminence du tremblement de terre près de Tangshan et en a parlé également à un petit groupe de responsables des régions environnantes. L’un d’entre eux, Wang Chunqing, a rapporté la nouvelle au district voisin de Qinglong, où les citoyens ont été avertis de l’arrivée de la catastrophe. Ces efforts, appréciés par certains, ont pu sauver au moins 400 000 vies.

Suite au séisme de Tangshan, les dirigeants chinois ont refusé de reconnaître l’échelle du désastre ou d’accepter l’aide internationale, déterminés à préserver l’image d’une Chine communiste utopique.

Certaines informations proviennent de Reuters.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.