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L'influence des gènes sur les tests de dépistage

Écrit par Cordis Nouvelles
02.05.2008
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  • Un athlète faisant le saut d'obstacle(攝影: / 大紀元)

Le sport devrait être un modèle de sportivité. Mais pour certains athlètes, le but est plutôt de gagner à tout prix, même s'il s'agit d'utiliser des substances interdites pour améliorer leurs performances. Parmi ces athlètes, nombreux sont ceux qui utilisent des stéroïdes anabolisants, une catégorie d'hormones stéroïdes associées à la testostérone. Toutefois, la détection du dopage à la testostérone peut être perturbée par des variations génétiques, comme l'a montré une nouvelle étude dirigée par l'hôpital universitaire Karolinska en Suède.

La WADA (World Anti-Doping Agency) standardise au niveau international les règles et réglementations concernant la lutte contre le dopage, pour les sportifs professionnels et amateurs. Mais les chercheurs signalent qu'à défaut de prendre en compte la variabilité génétique, les méthodes actuelles de test pourraient incriminer à tort des athlètes.

«Le facteur génétique pourrait être important dans l'exactitude et la sensibilité des tests de dopage à la testostérone», explique Dr Jenny J. Schulze de l'hôpital Karolinska, auteur principal de l'étude. «Ces résultats sont intéressants dans la lutte contre le dopage des sportifs aux androgènes, mais aussi pour détecter et éviter leur usage abusif dans la société.»

Les tests rapides sur l'urine mesurent le rapport entre le glucuronide de testostérone (TG) et le glucuronide d'épitestostérone (EG). Le TG est un sous-produit du métabolisme de la testostérone, qui augmente le niveau de l'hormone; l'EG sert de point de référence, mais n'est pas lié à ce métabolisme. D'après les normes du comité international olympique, un rapport supérieur à quatre est suspect.

Dans l'organisme, la production de TG à partir de la testostérone dépend largement de l'enzyme UGT2B17, dont la quantité dépend à son tour d'un gène. Selon les chercheurs, des variations courantes au niveau de ce gène pourraient influencer les résultats des tests selon les individus, après l'administration d'une même dose de testostérone.

Les chercheurs ont étudié l'insertion et la suppression de ce gène chez 145 hommes. Ils ont constaté que 52% des personnes de l'échantillon avaient un seul exemplaire du gène (insertion/suppression), 33% avaient deux copies (insertion/insertion) et 15% aucun exemplaire (suppression/suppression).

La même dose de testostérone (360 mg) a été injectée à 55 des patients (17 suppression/suppression, 24 insertion/suppression et 14 insertion/insertion). Lors du test standard de dopage, 40% des hommes suppression/suppression n'ont pas atteint le seuil de détection.

«Dans notre étude, près de la moitié des personnes caractérisées par cette variation génétique n'auraient pas été détectées par le test standard de dopage, après l'injection des 360 mg de testostérone», déclare Dr Schulze.

Il faut aussi noter que 14% des hommes insertion/insertion ont dépassé le seuil de détection, bien qu'ils n'aient pas reçu l'injection de testostérone. Sur un échantillon aléatoire de jeunes hommes, ceci conduirait à 9% de faux positifs. «Les faux positifs sont un souci légal pour le sportif et entraînent une charge de travail supplémentaire pour les laboratoires d'analyse», souligne Dr Schulze.

Les chercheurs concluent donc qu'il faudrait prendre en compte le génotype de chaque athlète pour définir le seuil de détection des tests de dopage. Selon les données les plus récentes, cette variante génétique est bien plus courante chez les Asiatiques de l'Est (environ 65%) que chez les Suédois caucasiens (10%).

L'article correspondant, Doping Test Results Dependent on Genotype of UGT2B17, the Major Enzyme for Testosterone Glucuronidation, sera publié dans le numéro de juin de la revue Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism (JCEM) par la société d'endocrinologie.

© Communautés européennes, 1990-2008

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