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Le Piège américain : En 1963, tout n’était pas beau…

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
21.05.2008
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  • Gérard Darmon, gauche et Rémy Girard, droite dans le film Le Piège américain(攝影: / 大紀元)

Le cinéma québécois ajoute une autre corde à son arc en présentant un film sur l’implication d’un caïd québécois du crime organisé des années soixante dans un des évènements des plus symboliques du désillusionnement du peuple américain: l’assassinat de John F. Kennedy. Le Piège américain de Charles Binamé est certainement à voir, mais il n’est toutefois pas digestible pour tout un chacun.

Le film suit un épisode du parcours houleux du criminel Lucien Rivard (Rémy Girard) qui possédait des boîtes de nuit à La Havane sous Batista, avait une «carrière» dans le trafic de drogue et d’armes entre différents pays et différentes organisations licites et illicites.

Tout semble bien rouler pour Rivard alors qu’il côtoie grands financiers, hommes d’État, crimes organisés et services secrets. Néanmoins, la montée au pouvoir de Fidel Castro et la fuite de Batista entraînent de nouveaux rapports sur l’échiquier mondial qui auront un impact majeur sur les «affaires» de Rivard et des gens avec lesquels il traite. Sentant que quelque chose se prépare, sans qu’il ne soit mis au parfum, il se rendra compte trop tard du rôle qu’il a joué malgré lui dans les évènements troublants du 22 novembre 1963.

En prenant comme excuse le parcours de Lucien Rivard, Le Piège américain éclaire d’une intéressante nouvelle perspective le meurtre de Kennedy. Il tisse une toile des relations entre différents acteurs impliqués dans la conspiration qui aurait mené à l’assassinat du 35e président américain. Il est vraiment stimulant de voir un film québécois explorant les entrailles d’un complot du crime organisé. Et pour ce faire, Binamé s’est muni d’une distribution à la hauteur du défi.

Il est clair que le charisme et le jeu de Rémy Girard en criminel québécois, de Colm Feore (Bon Cop Bad Cop) en agent sans remord de la CIA et de Gérard Darmon (Astérix: mission Cléopâtre, La Belle Histoire) en «parrain» de la French connection constituent une des grandes forces du film.

La direction photos, qui mêle sans excès les scènes en noir et blanc et en couleur rappelant le grain des films des années soixante, vient appuyer le propos aux consonances parfois proches du documentaire. On sent d’ailleurs un important travail de recherche derrière le scénario.

Très cérébrale, le film ne plaira cependant pas à tout le monde. Au visionnement, une certaine concentration est nécessaire pour comprendre toutes les intrications du crime organisé, des services secrets et de la sphère politique. Francis Ford Coppola dans Le Parrain II – film qui pourrait se rapprocher de celui de Binamé puisque tous les deux présentent le monde du crime organisé à l’époque du changement de régime à Cuba – avait réussi à interpeller le spectateur au niveau émotif et au niveau intellectuel dans un équilibre subtil. Alors qu’ici, probablement parce qu’il est davantage à saveur historique, Le Piège américain demeure plus froid au visionnement.

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