Aujourd'hui en Chine (27.05.2008)
PLAINTE CONTRE ZHOU YONGKANG, NUMÉRO 3 DU PARTI COMMUNISTE
Tong Guo-Jing, shanghaïen célèbre pour avoir déposé une plainte contre Zhou Yong-Kang, secrétaire du comité politique et légal du Parti communiste chinois, a indiqué à nos reporters qu’après avoir été rejetée deux fois, l’étude de sa plainte en était à sa troisième étape. Tong Guo Jing accuse Zhou Yongkang d’être responsable de répression accrue en Chine continentale depuis sa prise de fonction. La plainte a été mise en attente pendant un an, avant d’être acceptée au moment de l’ouverture du XVIIe congrès du Parti communiste. Ceci lui fait penser que la procédure est devenue un outil politique pour la lutte entre le camp de Hu Jintao et Wen Jiaobao et celui – le clan shanghaïen – de l’ancien président Jiang Zemin et de Zhou Yongkang. Menacé du fait de cette plainte, Tong a répondu par une seconde plainte contre Wu Zhiming, chef du bureau de sécurité publique de Shanghai et petit-fi ls de Jiang Zemin.
UN SYNDICALISTE DE DONGGUAN POURSUIVI PAR LA MAFIA
Xiao Qinshang, un syndicaliste de la ville de Dongguan, a une nouvelle fois début mai été poursuivi et tabassé par un gang, à la sortie d’un tribunal, sous les yeux d’une police indifférente. Ensuite, son dépôt de plainte a été refusé au commissariat local. En sortant, il a reçu en un appel téléphonique lui disant «de quitter Chang An maintenant, ou ils me couperaient les mains et les jambes, et que cela ne servait à rien d’aller voir la police. Personne ne peut garantir ma sûreté». Xiao dit que sa nièce a été kidnappée en mars, et que la police de Chang’an a ignoré sa plainte. En conséquence, Xiao a écrit un article sur Internet qui a offensé les policiers. «Les responsables gouvernementaux utilisent des méthodes souterraines pour viser les activistes, pour les faire taire. J’espère que la communauté internationale y prêtera attention ». Xiao Qingshan aide les paysans locaux à réclamer leurs salaires impayés. Pour cette raison, il a déjà étédétenu et battu par les hommes de la Sécurité Publique.
LA VILLE DE KASHI, DANS LE XINJIANG : «UNE CELLULE À CIEL OUVERT»
Le Congrès mondial des Ouïghours indique que, pour empêcher des manifestations lors du passage de la fl amme olympique dans la province de Xinjiang, le régime communiste chinois a mis en place une surveillance et une campagne de détention. La ville de Kashi s’est donc transformée en cellule à ciel ouvert. La porte-parole des Ouïghours, Dilixiati, explique que la fl amme devant arriver en juin, et la ville de Kashi ayant la plus forte population ouïghoure, des contingents militaires supplémentaires ont été installés en ville. Les arrestations arbitraires se sont multipliées à Kashi comme à Urumqi, capitale de la province, et les gens ont été envoyés dans des camps de détention éloignés.
DESTRUCTION DE MAISONS DANS LA PROVINCE DE HUBEI
Le district Wenfeng de la ville de Suizhou, dans la province de Hubei, a fait détruire par la force 78 maisons dont les habitants ont été expropriés. D’après nos sources, les autorités locales ont forcé les résidents à signer l’accord de démolition contre menace de perte d’emploi (les agents de la municipalité empêchaient physiquement les habitants de se rendre à leur travail). « Quand nous manifestons, nous sommes arrêtés et battus. Si l’un de nous est tué, ils paieront 35.000 euros de compensation mais ne seront pas poursuivis », dit Deng Fa, l’un des habitants. Harcelés et menacés, les habitants n’osent même pas entamer une procédure légale par peur des conséquences.
PROTESTATION CONTRE LES GAZ TOXIQUES DU ZHEJIANG
A la mi-avril dans les district Dinghai de la ville de Zhoushan, dans la province de Zhejiang, des milliers de personnes ont bloqué la route d’accès à une usine chimique pour demander la cessation des activités. L’usine relarguerait des gaz toxiques qui ont empoisonné une centaine de personnes à proximité, conduisant à plusieurs hospitalisations. Plus de 300 policiers ont dispersé les manifestants avec violence. D’après les habitants locaux, des tentatives de discussion avec les responsables de l’usine ont échoué, et le bureau de protection de l’environnement a considéré que la qualité de l’air était dans des normes acceptables. Du fait des émissions de gaz, personne n’ose acheter de légumes aux paysans locaux. L’usine a proposé une compensation globale de quelques dizaines de milliers d’euros, refusée par les habitants qui réclament d’être relogés. M. Lin, un enseignant de la ville, indique que le projet d’usine, rejeté à d’autres endroits, a été accepté par la ville dans l’espoir d’attirer des capitaux étrangers.
ELEVEURS DE PORCS RUINÉS DANS LA PROVINCE DE SICHUAN
De nombreuses familles n’ayant pas reçu le soutien fi nancier prévu par les autorités de la ville de Sichuan pour les élevages de porcs et de mouton sont aujourd’hui ruinées. Les autorités locales de la ville de Ziyang dans la province de Sichuan ont en 2003 annoncé à grand renfort de publicité et de mesures incitatives un projet agro-économique dit «projet des dix millions», prévoyant d’accompagner les éleveurs dans leur développement pour produire «dix millions de porcs et moutons destinés à l’export». Une feuille de route rédigée par la municipalité a été soumise par le maire de la ville à un éleveur, Li Yongjun, à qui il a été demandé d’être le premier éleveur à se lancer dans le projet. La direction vétérinaire locale lui ayant garanti que tous les frais vétérinaires seraient pris en charge par la municipalité, Li Yongjun a lourdement investi dans ce projet… Pour réaliser trop tard, comme beaucoup d’autres, qu’aucune des aides prévues n’arrivait. «Nous sommes poursuivis par les banques, les céréaliers, les vétérinaires qui réclament l’argent emprunté, tout notre argent y est passé et nous ne pouvons pas rembourser», indique Li Yongjun. «Les éleveurs manifestent depuis des années mais les responsables municipaux font la sourde oreille. Aucune aide ne vient et nous sommes au bord du gouffre!»