Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull: Une bonne vieille recette pour l’été

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
28.05.2008
  • Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull(攝影: Photo Credit: David James /

Je me souviens, je devais avoir à peine huit ans. J’étais chez un oncle éloigné, qui était l’un des premiers dans notre entourage à avoir acquis une technologie révolutionnaire qui allait changer le monde du cinéma: l’appareil vidéo VHS. Lorsqu’il se rendit compte que les conversations des grandes personnes m’ennuyaient, il décida de me faire goûter à son petit joujou. Il ouvrit le téléviseur, appuya sur le bouton d’un objet rectangulaire placé sur la table du salon et, apparu à l’écran, un homme muni d’un fouet et d’un chapeau. Les cinq premières minutes de visionnement passées, il était trop tard, après avoir voulu être espion, spécialiste des arts martiaux et chevalier Jedi, mon avenir était tracé: je deviendrais un archéologue!

Dans Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull, qui réunit les quatre légendes du cinéma (Steven Spielberg, George Lucas, John Williams, Harrison Ford), nous retrouvons, après presque vingt ans de longue attente, un des personnages ayant le plus marqué les films d’aventure. Indy est un peu «défraîchi», mais il affiche la même énergie et le même charisme que celui de notre enfance.

Nous sommes en 1957, Dr Jones (Harrison Ford) est replongé dans une aventure par un jeune motard appelé Mutt (Shia LaBeouf, Transformers) qui vient lui demander pour secourir un vieil ami commun. Le professeur Oxley (John Hurt) est disparu après avoir fait des recherches sur un mystérieux crâne de cristal provenant d’une ancienne civilisation d’Amérique latine. Toutefois, l’ambitieuse et sans remords Irina Spalko (Cate Blanchett, Elisabeth: The Golden Age), à la tête d’une escouade spéciale soviétique qui recherche des artefacts aux propriétés paranormales, convoite aussi l’objet qui est la clé de la disparition du professeur Oxley.

C’est avec grand bonheur que l’on savoure un plat de même qualité que les trois premiers. Tous les ingrédients y sont: les paysages exotiques, les méchants aux plans destructeurs pour l’humanité, les batailles de voitures typiques aux Indiana Jones, les répliques machos et les prouesses invraisemblables du héros «intuable», jusqu’à la phobie des serpents.

Il est intéressant de voir que Spielberg a joué avec le fait que Ford (et du coup, Dr Jones) a vieilli. Au lieu de vouloir cacher l’âge d’Indy, le sujet est l’occasion de faire des gags qui ponctuent, même dans les moments les plus dramatiques, les aventures du plus célèbre des archéologues d’Hollywood. Le contexte de la guerre froide dans lequel évoluent les protagonistes ajoute une touche historique au récit. C’est également la première fois que le méchant est incarné, et avec cran, par une femme. En outre, on quitte le Moyen-Orient ou l’Inde pour aller dans un nouveau terrain de jeu: l’Amérique latine.

Néanmoins, en ce qui concerne la vraisemblance, Spielberg a poussé le bouchon un peu fort, notamment dans la scène de la bombe atomique. Une des forces des trois premiers films était que, mis à part certains éléments magiques, les situations et les cascades étaient invraisemblables sans jamais dépasser la limite du possible. Dans ce quatrième épisode, il arrive de décrocher à la suite de certaines scènes qui «beurrent» un peu trop épais.

Par ailleurs, plonger le héros dans une aventure aux teintes de science-fiction est un choix qui, malheureusement, éloigne le film de l’esprit des trois premiers et laisse un arrière-goût quelque peu étrange en bouche.

Par contre, pour tous les aficionados des films classiques des années 1980 et à plus forte raison pour ceux qui n’ont jamais eu la chance de voir Indy sur grand écran, Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull est un must de l’été.