Les transfusions de sang peuvent-elles être dangereuses?

Écrit par Kat Piper, La Grande Époque, Royaume -Uni
28.05.2008

  • poche de sang(攝影: / 大紀元)

De plus en plus  d'indices confirment que les transfusions routinières de sang aux patients provoqueraient une augmentation du taux de mortalité et causeraient d'autres complications. Ils incitent le personnel soignant à  plus de  prudence dans le choix des patients  à transfuser. 

 

 

Taux de mortalité plus élevé

Le risque est moins lié aux infections comme le VIH, qu'au sang lui -même.  Au cours des dix dernières années, de nombreuses études  ont montré que les transfusions, particulièrement  celles  qui impliquent les globules rouges, sont  corrélées à  des taux de mortalité plus élevés  des patients qui ont déjà eu une crise cardiaque, une  opération du coeur ou qui  sont en réanimation.

 

Bien que la nature exacte du lien ne soit pas connue avec certitude,  il semblerait que   les  modifications chimiques dans le sang liées au vieillissement, leur  impact sur le système immunitaire et la capacité du sang  de  transporter  l'oxygène en  seraient la clef.

 

«Probablement 40 à 60%  des transfusions  sanguines ne sont pas bonnes pour les patients» révèle   Bruce Spiess,  anesthésiste cardiologue à  la Virginia Commonwealth University de  Richmond, au New Scientist

 

Les transfusions sont  devenues pour la première fois un acte médical régulier au cours de la première guerre mondiale, lors de leur utilisation comme dernier recours afin de traiter des soldats qui avaient perdu beaucoup de sang.  Aujourd’hui, la transfusion sanguine est devenue un acte banal, qui n'est plus limité aux cas d'hémorragies extrêmes, mais qui est pratiquée pour traiter des patients en  chirurgie ou en soins intensifs.  

 

Le contexte

Le raisonnement actuel sous-tend que la transfusion, en fournissant des  globules rouges aux  patients, assure un meilleur transport de l'oxygène dans  l'organisme ce qui accroit les chances de survie du patient. Une personne saine possède de120 à

170 grammes d'hémoglobine par litre de sang- la protéine qui porte l'oxygène dans les  globules rouges – et  30 à 50%  du  volume de la  circulation totale du sang est composé de ces  globules rouges. Les médecins décident généralement de transfuser les patients lorsque les taux d'hémoglobine de ces derniers tombent  entre 70 et

100 grammes par litre de sang.

 

Du sang moins efficace 

Une étude canadienne de 1999 portant sur 838 patients en soins intensifs  a constaté que, significativement, moins de patients (22 contre 28 %) sont morts à l'hôpital lorsque le traitement avec transfusion a été limité aux seuls patients dont les taux d'hémoglobine étaient inférieurs à

70 grammes par litre. En 2004, une étude publiée dans Journal of the American Medical Association  (Ndr:Journal de l'Association médicale américaine) a montré que les patients qui ont eu une crise cardiaque et dont le taux de globules rouges était de plus de 25%, avaient trois fois plus de risques que les autres de mourir ou d'avoir une autre crise cardiaque dans les 30 jours suivant la transfusion.

Une étude au Royaume-Uni auprès de  9.000 patients de chirurgie cardiaque entre 1996 et 2003 confirme les  conclusions canadiennes et indique un risque mortel  multiplié par six  après 30 jours  et un triplement  du risque dans l'année suivant l'opération. Une corrélation  a également été établie entre les transfusions et  l'augmentation des infections,  accidents vasculaires cérébraux, crises cardiaques et cas d'insuffisance rénale. Ces complications ont généralement été attribuées à un manque d'oxygène dans les tissus du corps.

 

Bienfaits minimes

D'après Gavin Murphy, chirurgien cardiaque au Bristol Heart Institute et chef de file de l'étude au Royaume-Uni : «S'il n'y a pratiquement aucune étude sérieuse en chirurgie, ou en soins intensifs – hormis lorsque vous vous videz de votre sang  –  qui montre que la transfusion  sanguine vous est bénéfique, il en existe beaucoup qui vous montrent qu'elle est dangereuse pour vous».

 

Recommandations ignorées

Beaucoup d'experts sont maintenant inquiets que les directives soient ignorées. Pour eux, les transfusions sanguines ne doivent être utilisées qu'en dernier ressort et la priorité doit être d'empêcher la perte de sang en premier lieu, en s'assurant que le patient ne soit pas anémique avant qu'il  ne subisse une intervention.

 

«D'habitude, lorsque subsiste une quelconque  incertitude clinique au sujet d'un traitement, vous ne le prescrivez pas, mais nous le prescrivons avec les  transfusions»  dit  James Isbister du  Royal North Shore Hospital de Sydney, en Australie. James Isbister est  conseiller au Service du sang de la Croix-Rouge australienne. Mais M. Isbister encourage toujours les gens à faire don du sang puisque le sang est  aussi utilisé pour traiter d'autres problèmes et la perte extrême de  sang.

 

Les raisons précises pour lesquelles  les transfusions de sang se révèlent dangereuses  pour certaines personnes  restent incomprises; l'administration régionale de la santé publique, et les Instituts nationaux de santé des États-Unis encouragent donc fortement de  nouvelles recherches.