Dakar- Pointe à Pitre en 13 jours et 17heures

Écrit par Suziloo, La Grande Époque - Guadeloupe
04.05.2008

  • Arrivée de Vittorio Malingri à la marina de Pointe à Pitre(攝影: / 大紀元)

 

 Il a fallu treize jours et dix-sept heures à Vittorio Malingri, âgé de 47 ans, pour traverser l’océan Atlantique. Parti de Dakar (Sénégal) le 15 avril à 13h36 GMT, il est arrivé à 2 h du matin le 29 avril à la marina de Pointe à Pitre  à bord de son catamaran non habitable de 6 m carbone. Le sponsor principal est la société suisse Audemas Piquet et l’organisateur, son cousin Gerome Malingri. Un projet qui a démarré il y a quelques mois avec la filiale Citroën en Italie, qui accepté de se joindre à ce projet audacieux de traverser l’Atlantique en solitaire. Citroën a en partie financé le projet et a donc proposé au skipper Vittorio Malingri de rejoindre Dakar  avec son bateau depuis Paris en Citroën C. Crosser, premier 4X4 de la marque.

 

Soguadia Citroën  Guadeloupe, représentée par Alexis Trigniac, a finalisé l’accueil du record. Vittorio Malingri fut le premier Italien a participé au Vent des globes en 1992  où il  est arrivé 5e. Il fut aussi le co-skipper de Soldini  lors de la  Transat Jacques Vabre en 2005. A bord d’un zodiac conduit par Luc Coquelin,  nous sommes donc partis à sa rencontre. Une attente de 4 heures en pleine mer à tourner dans l’eau et à scruter l’horizon pour avoir la joie de retrouver Vittorio qui n’a plus de téléphone satellite. La liaison se fait par balise Argos toutes les deux heures. Finalement  c’est à 1h 30 du matin que le bout de son mât va  pointer dans la nuit sans lune au large du Gosier en Guadeloupe.

Content d’être arrivé en Guadeloupe?

Très content ! Un vrai bonheur. Cela fait 40 ans que je navigue dans le monde et c’est la première fois que je mets le cap sur la Guadeloupe.

Vas-tu y rester un petit moment?

Je ne sais pas encore. Je dois parler avec mon équipe. Le temps de remettre le bateau en caisse et de le renvoyer en Italie.

As-tu l’intention de revenir?

Bien sûr! Je veux absolument faire une autre traversée, en double cette fois-ci, avant Noël et encore une autre en solitaire, mais en partant des Canaries en Espagne. J’y ai pris goût, c’est un surf infini du premier au dernier jour et puis je veux battre  le record détenu par mes amis Benoît Lequin et Pierre-Yves Moreau qui ont mis 11jours et 11heures.

Toujours sur le même bateau? Comment s’est passée ta traversée?

Oui, toujours, c’est super facile. Le plus difficile c’est de rester assis sur les bannettes pendant plus de 10 jours et que tu barres 20 à 22 heures par jour. Le temps du parcours fut long car j’ai perdu mon téléphone satellite dans l’eau et la communication avec mon copilote à terre et avec la météo fut interrompue. Heureusement, j’étais relié par une balise Argos GPS. J’ai dû naviguer sans pilote car la nuit avant de partir, des chats ont griffé mes panneaux solaires qui étaient en résine souple. Le pilote n'a  fonctionné qu’une seule nuit où j’ai pu dormir 4 heures dans les petites tentes qui sont installées sur les échelles de rappel. J’ai rencontré 2 journées sans vent. J’avoue que le parcours a été très tropical et favorable avec des vents de 10 à 35 nœuds !

Ce bateau, c’est toi qui l’as construit?

Oui, le dessinateur est un ami espagnol Sito Aviles Ramos ainsi que mes idées. C’est un prototype, je l’ai testé et fais mes repérages.

Aucune difficulté en étant tout seul?

A part chaque 2 ou 3 jours, je dormais 4h. Le problème, ce n’est pas la navigation, c’est la thématique du record. Le record, c’est une endurance, c’est toi-même contre toi-même. C’est très psychologique, c’est cela le challenge! Je trouve cela très intéressant et cette expérience  me fait grandir chaque fois un peu plus. Il ne faut jamais se surestimer parce que tu risques ta vie. C’est plus facile si le bateau et toi  êtes bien préparés et si tu connais bien l’océan. Le seul danger est de te faire mal et de tomber à l’eau, de prendre la dérive sur la tête. Mais le bateau est petit, j’étais à la hauteur minimale que tu peux être sur l’eau. C’était comme un radeau. J’ai eu la crainte des déferlantes, mais le bateau navigue au-dessus, il est tellement léger qu’il est déplacé sur le côté et tu n’es pas submergé.

Et pour  la sécurité?

Je suis équipé comme sur les gros bateaux. L’assemblage, les coques et les deux traverses sont vraiment très solides et résistants, c’est l’essentiel. Le pire qu’il puisse arriver, c’est de perdre ton mât pendant que tu chavires et de rester à l’envers.

 

Son  père Franco, sa compagne et quelques amis étaient là pour l’accueillir et c’est au champagne que fut fêtée son arrivée. Bravo à toi Vittorio et à ton endurance.