Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Le monde selon Lula

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
07.05.2008
| A-/A+

 

  • Luiz Inacio Lula da Silva(攝影: / 大紀元)

«C’est un homme qui m’a toujours fasciné : un gars qui a mangé à sa faim pour la première fois à l’âge de treize ans, qui a appris à lire à quatorze ans, à écrire à quinze ans, qui s’est formé, qui est devenu un soudeur spécialisé, chef d’un immense syndicat et qui s’est présenté à trois reprises aux présidentielles pour finalement prendre le pouvoir… et en plus, il veut changer le monde!», m’explique le réalisateur du Monde selon Lula, German Gutierrez.

D’après une idée originale de Monique Simard aux Productions Virages et en collaboration avec Nancy Marcotte, Le monde selon Lula illustre l’offensive diplomatique du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, sur la scène internationale. Le film prendra l’affiche de l’Ex-Centris du 9 au 15 mai dans le cadre d’une programmation spéciale sur le Brésil.

«Quelqu’un qui est venu voir le film, qui était une très, très proche collaboratrice de René Lévesque, m’a dit : “C’est la première fois que je sens un charisme du type de celui de René Lévesque”», mentionne la productrice.  

Un des aspects qui a d’ailleurs incité le réalisateur d’origine colombienne à faire un film sur Lula est l’optimisme inébranlable de l’homme, «l’utopie d’un gars du Sud qui se présente devant le Conseil de sécurité [de l’ONU] et demande à ces cinq gars-là : “Écoutez, nous aussi on veut être assis autour de la table.”»

En effet, trois des pierres angulaires de la politique étrangère de Lula présentées dans le documentaire sont des projets pharaoniques. Il s’agit, dans un premier temps, de créer de nouveaux sièges au Conseil de sécurité de l’ONU (le plus haut organe des Nations Unies) ; ensuite, de rendre plus justes les échanges commerciaux entre les pays du Nord et du Sud en réduisant les subventions aux productions agricoles des pays les plus riches. Et, dans un troisième temps, de mettre sur pied une communauté des États d’Amérique latine inspirée du modèle européen.

«C’était une opportunité de montrer une facette de l’Amérique latine qui est gagnante, qui propose des solutions plus sociales au niveau international», élabore avec enthousiasme German Gutierrez.

L’Amérique latine, avec à son bord le Brésil, est «le vaisseau amiral de la nouvelle démocratie sur la planète», estime Mme Simard qui constate beaucoup de cynisme dans le monde politique en Amérique du Nord et en Europe. C’est d’ailleurs grâce à l’ancienne vice-présidente de la CSN qui avait déjà eu contact avec Lula, oeuvrant alors dans le milieu syndical au Brésil, que le tournage – incluant une interview exclusive avec le président brésilien – a été rendu possible.

En dépit des contacts privilégiés et mise à part l’horaire très chargé du président et de son entourage, le reportage, qui a pris plus de trois ans à tourner, ne s’est pas déroulé sans à-coup.

«Les attachés de presse ont très peur que Lula parle parce qu’il dit ce qu’il pense. Les gens disent qu’il ne connaît pas la langue de bois», développe le réalisateur pour expliquer pourquoi il était difficile, malgré tout, d’avoir accès au président.

Bien que le sujet du Monde selon Lula semble aride, il est présenté avec assez de limpidité pour être compris par le spectateur qui a la curiosité d’en connaître un peu plus sur le nouvel échiquier politique se dessinant en Amérique latine. Il reste tout de même que le sujet abordé dans le documentaire n’est probablement pas «la tasse de thé» de tout le monde, comme le soulignait Monique Simard. Néanmoins, sans être lourd et avec un souffle d’optimisme, c’est un film des plus intéressants qui renseigne sur un sujet peu traité et qui surprend par la richesse de son contenu.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.