Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Ça déménage

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque - Montréal
07.05.2008
| A-/A+

 

  • Guillermina Kerwin (avant), Catherine Asselin-Boulanger (droite), Réal Bossé (gauche) et Jean Asselin (derrière) dans une scène de la pièce Burlesque. (Robert Etcheverry)(攝影: / 大紀元)

École de mime et de création, Omnibus est unique à Montréal. Les deux investigateurs de cette troupe ont eu la rare chance de travailler avec Étienne Decroux, inventeur du mime corporel. Il est intéressant de voir comment ces adeptes de la corporalité ont trouvé leur style. Place donc au thème collectif du déménagement pour en extraire les comportements humains les plus sauvages et surprenants.

Decroux ne travaillait que très peu avec les objets. Il voulait que l’acteur corporel se concentre sur les détails du geste afin de répondre à une géométrie parfaite par le mouvement. Ce qui est étonnant avec Omnibus, c’est de percevoir comment ils adaptent la technique de leur maître pour articuler le comique. Omnibus, avec leur spectacle Burlesque (comique de surprise et d’outrance, souvent physique et violent) plonge dans un rapport étroit avec l’objet.

Voir la représentation de façon linéaire risque d’en décevoir plus d’un quant au manque de cohésion des tableaux et les actions simultanées se faisant concurrence sur scène. Burlesque en devient, en revanche, fascinant quand on le perçoit comme un laboratoire du mouvement. Il n’est pas nécessaire de tout dire. Les acteurs et leurs objets évoquent bien assez les travers de l’humain, et les images sont en elles-mêmes un dialogue fort et riche de sens. Mais, bien sûr, il aurait été possible d’en approfondir davantage le contenu.  

L’histoire toute simple relate le déménagement du 1er juillet. Deux fratries s’affrontent entre les boîtes qui doivent sortir et celles qui emménagent. L’objet s’y métamorphose à merveille. Citons les poupées en plastique transformées en brochettes cuisant sur un cooler devenu barbecue. Les acteurs utilisent tous les éléments scéniques à souhait pour en faire exploser les langages du corps.

Cette maîtrise de l’objet s’accompagne de sons qui ajoutent au comique de situation. Nous repensons à la tondeuse interprétée par une chaise de bois toute simple que le personnage de Réal Bossé pousse avec le son caractéristique de la bonne vieille machine. Ce comédien, au talent et à la physionomie particulière, rappelle Joseph Nadj dans le personnage de Woyzeck, un soldat qui ne comprend pas le monde qui l’entoure. Nadj a d’ailleurs une formation de mime que les diffuseurs culturels appellent de la danse contemporaine.

Le mime est un art qui demeure en marge et qui fait référence, plus souvent qu’autrement, à la pantomime classique, ce qui n’a rien à voir avec les autres formes particulières proposées par le mime contemporain. Omnibus le démontre année après année. La disposition du public de part et d’autre de l’espace de jeu donne lieu à une observation active des actions et du paysage encombré qu’oblige tout déménagement qui se respecte. Quoi que l’on retire de ce spectacle, force est de constater le travail majeur de chacun des mimes de Burlesque.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.