Écrit par Fréderique Privat, La Grande Époque - Guadeloupe, avec l’agence d’informations Reporters d’Espoirs

En 2050, près d’un habitant sur trois aurait plus de 60 ans, contre un sur cinq en 2005. 

Avec aujourd’hui 12 millions de Français ayant plus de 60 ans, une part croissante de la population se retrouve confrontée à des diffi cultés dues à la sédentarisation de la retraite, à des problèmes de santé dus à l’âge ou encore à l’isolement…

Afin de pallier ces nouveaux problèmes sociaux, des associations se créent dans divers domaines pour le mieux-être des seniors. Dans le domaine de la santé d’abord, avec la pratique d’une activité sportive adaptée aux besoins des seniors: c’est le cas de Siel Bleu¹, une association strasbourgeoise qui propose des séances de gymnastique douce et intervient dans plus de 1550 établissements chaque semaine. Ainsi, pas moins de 45.000 personnes âgées (en établissements ou particuliers) auront bénéficié de ces pratiques sportives en 2006, et ceci à travers 67 départements. Parallèlement, sachant que la prise en charge de personnes âgées nécessite une formation spécialisée et adaptée, l’objectif à moyen terme de l’association est de promouvoir la création d’un nouveau métier: « chargé de prévention santé auprès des seniors ».

Dans cette optique, un diplôme universitaire DEUST Activités physiques et sportives Senior a été créé dès l’année 2000 à l’initiative de Siel Bleu. Les personnes âgées ressentent un impact significatif sur leur qualité de vie, leur maintien ou récupération de leur autonomie ainsi que sur leur état général de santé puisque les médecins diminuent les traitements médicamenteux. Mais la santé physique n’est pas tout, puisque le bien-être passe aussi par la préservation d’un environnement socioculturel et affectif.

Et là, l’obstacle le plus fréquent demeure l’isolement des personnes âgées dû à la disparition du conjoint, de proches et à l’éloignement des enfants. A Paris et à Rouen, l’association « Logement-Intergénération ²» met en relation des étudiants en quête d’une chambre et des séniors qui souhaiteraient avoir un peu de compagnie. En contrepartie d’une chambre gratuite, le « jeune » apporte une présence et un soutien à son hôte de différentes manières : descendre les poubelles, monter les packs d’eau, dîner le soir avec son hébergeant ou encore promener le chien… Ces petits gestes visent à maintenir un lien affectif entre les générations.

L’objectif est donc double: sortir les personnes âgées de leur isolement et loger les étudiants gratuitement. En effet, quand on sait que le logement constitue la principale dépense des étudiants, l’idée de proposer une chambre gratuite semble fort alléchante. Mais il y a bien sûr des conditions: pour que la cohabitation fonctionne, un travail en amont est nécessaire. Les responsables rencontrent individuellement les étudiants intéressés par le projet et s’assurent ainsi de leur volonté d’adhérer à cette démarche de solidarité réciproque. Après avoir enregistré les disponibilités de l’étudiant envers son futur colocataire, ils rendent visite à la personne d‘accueil pour vérifi er la qualité du logement et prennent également en compte ses attentes.

Puis les colocataires se rencontrent et signent ensemble une convention personnalisée, précisant l’organisation du quotidien. Chacun tire ainsi profi t de la formule. Une adhésion annuelle de 100 € est à fournir par les deux partis à l’association. Mais cette participation est « encaissée » uniquement si l’association a trouvé le logement. Voilà donc deux exemples des multiples initiatives prises par des citoyens soucieux du devenir des aînés.

 

Pour plus d’informations : ¹ http://sielbleu.org ² www.logementintergeneration.org