Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

L’importance de l’interdisciplinarité

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque Montréal
15.06.2008
| A-/A+

 

Cette semaine, des réflexions portées sur l’importance de l’interdisciplinarité dans la représentation. Les autres arts s’emparent de plus en plus de la scène et côtoient notre bon vieux théâtre pour des raisons qui semblent porter fruit. En effet, plusieurs publics sont réunis pour un même spectacle où chacun y trouve son compte tout en ouvrant ses ornières aux dernières découvertes de chaque discipline. Pourtant, l’interdisciplinarité ne fait pas toujours bonne figure.

Souvent ce qui freine le développement des disciplines entre elles résulte du côté éclaté qu’offre le spectacle interdisciplinaire, qui s’avère malheureusement peu contrôlé pour certaines productions. Pour des raisons financières, les théâtres ont l’habitude de monter un spectacle en hiérarchisant les éléments pour minimiser le coût de préparation. Par exemple, le décor est souvent construit avant que la mise en scène soit terminée. Pour qu’un spectacle interdisciplinaire se tienne, il est conseillé de faire disparaître les pôles dominants. La méthode d’expérimentation esthétique prévaut donc sur les soucis monétaires qu’implique un tel choix.

Néanmoins, plusieurs éléments scéniques témoignent d’un éclatement formel. L’accomplissement de cet éclatement ne va toutefois pas sans rigueur. Celle-ci est perceptible lorsqu’on assiste à une fragmentation de textes sans liaison entre eux, dit dans une intonation, une rythmique et un mouvement qui sont d’une précision exemplaire. La majeure partie du temps, les disciplines sont abordées de façon distincte, puis une altération décisive des moyens vient brouiller les genres et créer des échanges qui, autrement, n’auraient pas abouti.

Loin d’être une recette, l’altération des genres permet une grande liberté esthétique. Cette dernière tiendrait, plutôt qu’à traduire le réel, à prouver son impossibilité de représentation. Différents degrés de réalité se présentent sans qu’il y ait nécessairement de continuité dramatique. Le spectateur trace son chemin jusqu’à l’acteur et trouve en lui une nouvelle façon d’appréhender le monde. Loin du téléviseur, il est à la fois maître de ses pensées propres et enclin à dialoguer au sortir de l’expérience pour en faire ressortir les sensations nouvelles.

Pour une prochaine sortie théâtrale, aurez-vous la chance de sortir des sentiers battus pour vous confronter à cette expérience interdisciplinaire? Quelques spectacles à Montréal donnent à voir ce genre de pratique. Si vous lisez, par exemple, dans un programme de théâtre : Musée des phrases comme sous-titre, ou bien Danse cinématographique, les possibilités d’assister là à une représentation interdisciplinaire sont fortes. Cela vous permettra de supplanter l’éphémère fraîcheur d’un dire qui, au fil des représentations, n’est que réplique et redondance.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.