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Documentaire sur la cruise

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
16.06.2008
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Interview avec Michel Côté pour la sortie de Cruising Bar II

 

  • Patrice (Michel Côté), dit le Lion(攝影: / 大紀元)

La Grande Époque (LGÉ) : Cruising Bar II, pourquoi en avoir fait un deuxième?

Michel Côté (M. C.) : Dans ma carrière cinématographique, la question qui m’a vraiment été posée le plus souvent, c’est : «Pourquoi tu ne fais pas un Cruising Bar II?» Puis, depuis que je l’ai fait, tous les journalistes me demandent : «Pourquoi t’as fait Cruising Bar II?» (rire)

Pourquoi je l’ai fait… honnêtement, je me suis dit que d’ici dix ou quinze ans, j’allais probablement regretter de ne pas l’avoir fait. Les gens ne le savent pas, mais on m’en a parlé chaque semaine de ma vie depuis dix-neuf ans, chaque fois que je sortais un film quelque part, que je jouais dans Omertà, dans La Petite Vie, quelqu’un me disait : «Hey, bravo pour La Petite Vie!, bravo pour Omertà ! Mais toi, c’est Cruising Bar

Tout de suite après le premier, il n’en était vraiment pas question. Je n’avais rien à prouver, je l’avais fait. Moi, je voulais faire d’autres personnages. On aurait tourné en rond. Mais c’était un gros succès à l’époque.

Robert Ménard (réalisateur) vient me voir il y a trois ans et m’offre un rôle dans un autre film et il me demande de remettre ça… j’ai eu peur. Mais là, on a décidé de se remettre la tête sur la bûche : vous pouvez nous couper la tête ou nous encenser… on prend le risque de le faire. Et j’ai accepté le risque de le refaire parce que je ne voulais pas le regretter.

C’est aussi un grand plaisir. Écoute, tous mes chums acteurs voudraient quatre premiers rôles différents dans un long métrage. C’est le pied pour un acteur, c’est un cadeau du ciel! Pour moi, c’est un plaisir incomparable.

Le stress a été à l’écriture : on pouvait prendre vingt angles différents, il fallait en choisir un. Il y a plein de choses que l’on a imaginées. On a opté pour la réalité finalement. On s’est arrêté sur ces quatre personnages-là, puis on s’est dit qu’on allait tripper avec eux. C’est presque un petit documentaire sur l’humain, sur certains humains que l’on voit vivre…  les gens sont curieux de les voir vivre dix-neuf ans plus tard pendant trois, quatre jours.

LGÉ : Est-ce que c’est l’attachement à ces quatre personnages qui expliquerait le succès du premier?

M. C. : Les succès, c’est difficile à expliquer. Je pense que les quatre ensembles, surtout Gérard en premier, mais les trois autres aussi, devaient probablement représenter au moins une des facettes de 80 % des Québécois.

LGÉ : Gérard plus que les autres?

M. C. : Gérard (le Taureau) plus que les autres pour plusieurs raisons, entre autres, le fait qu’un homme peut adorer sa femme, puis être un jovial bon vivant et ne pas être capable de se retenir quand il a une occasion de faire l’amour avec une autre, c’est une situation possible. Ceux qui ont des occasions de tromper leur femme peuvent comprendre. On n’en voulait pas à Gérard, il restait sympathique malgré tout.

Les autres personnages sont quand même plus aigus. Concernant le Paon (Jean-Jacques), on ne peut pas dire que 5 % de la population est comme lui, des paons. Par contre, ses problèmes touchent autant les hommes que les femmes. Il a des problèmes d’identité personnelle, de thérapie, de manque de bonheur, de ne pas être capable d’être heureux quand il a tout pour lui… son vrai problème, c’est lui.

Le Ver de terre (Serge), bon… il y a quand même un petit pourcentage de gens qui ne sont pas gâtés par la nature, hyper timides, qui ne seront jamais mariés, qui n’auront jamais de rapports sexuels avec une autre personne.

Le Lion (Patrice), il y a un certain pourcentage, plus que le Ver de terre, moins que le Taureau, de gars qui sont menteurs : tu leur parles et tout va bien, ils se mentent à eux-mêmes. Le gars vient de perdre sa job, sa blonde l’a laissé tomber, mais ce n’est pas grave : «La vie est bonne pareil!» Être positif, être positif… un moment donné, il faut arrêter d’être positif, il faut qu’il se regarde, parce que ça va pas ben! (rire) Il est aussi naïf, il a quatorze ans dans sa tête. À 70 ans, il va encore avoir les cheveux longs. Il y a du monde comme ça, des gens qui ne mûrissent pas.

LGÉ : Même vingt ans plus tard, est-ce que ce film peut intéresser des gens entre vingt et trente ans?

M. C. : Si t’es intéressé par des tranches de vie d’individus, de certains spécimens de la faune humaine, tu vas être intéressé par cela. Pour Cruising Bar, beaucoup de jeunes l’ont vu. Écoute, le gars qui m’a vendu mes patins à roues alignées pour que je m’entraîne, il avait dix-neuf ans, il capotait de me voir dans son magasin acheter des patins pour faire Cruising Bar II. Il a appelé ses deux chums, ils l’avaient vu eux autres aussi. Moi, c’est ça qui me surprend!  

Cruising Bar II, un film de Robert Ménard et de Michel Côté.

Date de sortie : vendredi 27 juin.

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