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L’homme avant l’Empereur

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
25.06.2008
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Mongol 

  • Père et fils(Contributing Photographer: Alexander Zabrin / 大紀元)

Dépeint comme un terrible conquérant sanguinaire, Gengis Khan est moins connu en Occident que Napoléon ou Alexandre. Le premier Empereur mongol est pourtant une figure historique importante qui a provoqué d’immenses changements démographiques et géopolitiques en Asie et en Europe. Mongol, le film de Sergei Bodrov (Nomad), s’attaque à l’ascension de Temudjin (premier nom de Gengis Khan) jusqu’à l’unification de la Mongolie. Épique et intéressant, Mongol met toutefois de côté de grands pans de l’histoire du conquérant que l’on aurait eu le plaisir de découvrir au grand écran.

Fils de Esugei, le jeune Temudjin semble posséder les caractéristiques pour, à l’âge adulte, prendre la relève de son père en tant que khan (chef de clan): il est solide et déterminé. Néanmoins, le destin lui réservera plusieurs obstacles avant d’obtenir ce qui semblait lui revenir de droit. Son père sera empoisonné par ses ennemis, sa famille sera exclue du clan, et le jeune homme sera pourchassé par ses ennemis qui le craignent et veulent sa perte. Loin de l’affaiblir, les épreuves difficiles à affronter forgeront l’homme qui prendra un jour la tête du vaste empire mongol.  

Ce film historique et épique présente le parcours plus humain de Temudjin (le Japonais Tadanobu Asano) que l’on connaît davantage comme un conquérant «barbare». Le spectateur traverse avec lui ses mésaventures de la perte de son père à la trahison des hommes du clan au vol de sa femme, etc.; ce qui nous rend le personnage plus sympathique. Le jeu stoïque mais crédible d’Asano, ponctué de moments plus attendrissants, nous montre un Gengis Khan déterminé et plus humain.

Les superbes paysages des vastes steppes mongoles, des moments sporadiques lents rapprochent probablement davantage le rythme du film de celui de la réalité d’autrefois. Ceux qui s’attendent à voir un Braveheart ou un Gladiator chinois risquent de percevoir cela comme des longueurs. En outre, les scènes de combat et l’affrontement décisif ne constituent pas le centre du film, comme on aurait pu s’y attendre en voyant la bande-annonce.

L’angle de traitement de Bodorov est très intéressant et peu exploité. Néanmoins, au visionnement, on reste sur notre faim. En évinçant les caractéristiques de stratège et de rassembleur politique de Gengis Khan, Bodrov ne nous permet pas de comprendre comment le conquérant a réussi ses exploits pour lesquels il est passé à l’histoire. Le film aurait pu s’attarder moins à l’enfance du personnage et aux aspects matrimoniaux et personnels pour illustrer davantage le parcours de Gengis Khan, le meneur d’hommes.

Le film plaira probablement à ceux qui connaissent déjà le personnage et veulent le découvrir sous un nouveau jour. Mais pour le spectateur néophyte, l’oeuvre demeure incomplète, bien qu’intéressante autant au niveau du contenu que de la forme.

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