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Les Inuits revendiquent leurs droits

Écrit par ICRA International
27.06.2008
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Dans la course actuelle vers les richesses potentielles de l'Arctique, les Inuits, ses habitants autochtones, veulent faire entendre leur voix, exigeant reconnaissance et respect des États côtiers de cette région.

Regardant au loin les bâtiments de l'ancienne base américaine de Kangerlussuaq (Soendre Stroemfjord en danois), Aggaluk Lynge, président de l'ONG Inuit Circumpolar Council (ICC) au Groenland dénonce : «Là où nous sommes est le résultat d'une annexion pour y construire une base militaire américaine», l'une des multiples construites sur cette île pendant et après la Seconde guerre mondiale. Situées à un point névralgique entre l'Europe et l'Amérique du Nord, elle ont toutes fermé depuis, à l'exception de la base radar stratégique de Thulé, au nord-ouest de l'île.

Invité le 28 mai dernier comme seul représentant d'une ONG à un sommet ministériel des pays côtiers de l'Arctique (Canada, Danemark, États-Unis, Norvège et Russie) à Ilulissat, à l'ouest du Groenland, cet avocat inlassable de la cause des autochtones déplore l'attitude de ces pays envers les Inuits.

«Nous ne voulons plus accepter l'isolement et le dur traitement qu'on nous a infligés par le passé alors que nous étions loyaux», dit-il. «Nous ne voulons plus du régime passé où nous n'avions pas le droit d'ouvrir la bouche.»

«On a payé le prix de la souveraineté de ces États qui nous volent nos terres, nos ressources. Trop, c'est trop, nous ne voulons pas être déplacés de force, comme ce fut le cas à Thulé (en 1953), et nous exigeons d'être traités de manière humaine», clame-t-il. Selon lui, «les Inuits sont marginalisés dans le débat actuel sur l'Arctique par ceux qui ont le contrôle maintenant de nos terres et mers».

Parlant au nom de quelque 150 000 Inuits du Groenland, du Canada, de l’Alaska et de la Sibérie, M. Lynge estime que «le temps du silence est révolu».

«Nous habitons là depuis la nuit des temps, et nous sommes les seuls à pouvoir survivre dans des conditions climatiques extrêmes», observe-t-il, notant que «malheureusement, la plupart des pays de l'Arctique ne reconnaissent pas les droits fondamentaux des peuples indigènes, pourtant reconnus par l'ONU en septembre 2007».

Le sommet des ministres des Affaires étrangères et des Ressources naturelles a été organisé pour évoquer le développement significatif de ces dernières années dans l'Arctique, où le réchauffement climatique a créé de nouveaux défis pour la protection de l'environnement de cette région aux importantes ressources.

Cette région est devenue source de conflits entre les riverains qui cherchent à y étendre leur souveraineté.

C'est pourquoi «dans cette nouvelle situation où le monde a ouvert les yeux sur l'Arctique et ses possibilités», les Inuits demandent qu'«on ne les laisse pas au bord de la route», car ils «existent et ils ne vont pas fondre comme des glaçons à cause du réchauffement climatique».

Il est «nécessaire, dit-il, que l'on ne reprenne pas l'ancienne attitude coloniale» où «les autochtones n'ont pas droit au chapitre».

En novembre prochain, l'ICC va réunir ses délégués à Kuujjuaq dans le Nunavik au Canada «pour discuter d'une réponse collective des Inuits aux forces nombreuses – l'État, l'industrie, et autres – qui débattent des questions de propriété de nos terres et mers par-dessus nos têtes», a-t-il ajouté.

La déclaration finale d'Ilulissat reconnaît laconiquement que «le changement climatique et la fonte des glaces ont un impact sur la vie des communautés indigènes».

Le secrétaire d'État-adjoint américain John Negroponte a estimé pour sa part qu'il était «essentiel de tenir compte» des Inuits dans le développement de l'Arctique, soutenu en cela par le ministre canadien des Ressources naturelles, Gary Lunn.

 

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