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Nouvelles menaces sur l’économie américaine

Écrit par Heide B. Malhotra, La Grande Époque - Washington
03.06.2008
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  • Les défauts de paiement associés aux cartes de crédit pourraient(攝影: / 大紀元)

Des enquêtes indiquent que les défauts de paiement sur les cartes de crédit et les constitutions des provisions pour pertes ont augmenté considérablement depuis 2006. Aujourd’hui, les prêteurs ont annulé 33 % de plus de dettes liées aux cartes de crédit qu’il y a deux ans. Les statistiques montrent que près de 35 % de détenteurs de cartes de crédit ont déjà présenté des signes de défaut possible. Le paiement différé par carte de crédit est lié aux coûts de financement supplémentaire que de nombreux consommateurs ne peuvent pas se permettre.

Les prêts liés aux cartes de crédit se sont accélérés sans précédent depuis que les prêts bancaires ont commencé à se tarir en raison du défaut des prêts hypothécaires. Le montant total des prêts américains de cartes de crédit a atteint près de 800 milliards de dollars en novembre 2007, en hausse de près de 680 milliards de dollars par rapport au mois de mars de l’année dernière, selon les dernières statistiques gouvernementales. Au lendemain de la crise hypothécaire américaine, la bulle de la carte de crédit pourrait prochainement éclater.

Au cours des dernières années, les banques ont agressivement démarché les propriétaires de cartes de crédit en se concentrant plus particulièrement sur les consommateurs à faible revenu et ayant de faibles scores du point de vue d’évaluation de crédit. Les normes d’utilisation des cartes de crédit restent toujours très laxistes, tandis que les autres prêts ont vu un resserrement de leurs conditions.

Sur les trois derniers mois, plus de 50 % des conseillers financiers chargés des prêts ont confirmé avoir effectué une analyse plus rigoureuse avant d’approuver un prêt hypothécaire ou un prêt automobile, rapporte une enquête de la Réserve fédérale américaine de janvier 2008. Cependant, 14 % seulement ont dit avoir mené une analyse de même nature que précédemment, poursuit l’enquête, mais les banques et les prêteurs n’ont resserré leurs normes de prêt qu’après l’effondrement du marché subprime.

Avec le resserrement des crédits, les consommateurs américains pourraient être rappelés sur leurs dettes de carte de crédit, créant des défauts similaires à ceux du marché hypothécaire. Les prêts de cartes de crédit – un peu comme les prêts hypothécaires – sont intégrés et vendus par les banques d’investissement comme des titres adossés à des actifs (asset-backed securities).

Une prochaine crise du crédit?

«L’augmentation de prêts liés aux cartes de crédit depuis avril 2006, à un moment où l’on perçoit une diminution de l’expansion du marché hypothécaire, a abouti à un transfert substantiel des emprunts hypothécaires vers ceux sur cartes de crédit», selon un récent rapport intitulé House of Cards – Consumers Turn to Credit Cards Amid the Mortgage Crisis, Delaying Inevitable Defaults (Château de cartes : les consommateurs se tournent vers les cartes de crédit au milieu de la crise hypothécaire pour retarder l’inévitable défaut), publié par le Center for American Progress (CAP), un institut de recherche basé à Washington.

Les règles de jeu des cartes de crédit ne sont généralement pas transparentes et sont difficiles à suivre, même par des consommateurs avertis. Il suffit de prendre une carte de crédit pour voir que les mises en garde sont écrites dans un jargon juridique difficile à comprendre. Des mots comme «frais de retard, frais annuels, l’avance de trésorerie» apportent une confusion dans l’ensemble du contrat.

«Les prêts sur cartes de crédit ont des coûts sensiblement plus élevés que les autres formes de crédit en raison de multiples frais qui s’ajoutent aux taux d’intérêt déjà élevés. Le résultat est que de nombreux emprunteurs s’enfoncent subrepticement dans la dette, car ils sont victimes du manque de transparence des contrats de cartes de crédit», selon les experts de CAP. La facturation nommée double-cycling est l’une des pratiques les plus abusives de certaines sociétés de cartes de crédit. Par exemple, le titulaire utilise une réserve d’argent de 500 dollars, puis rembourse 400 dollars et laisse un solde de 100 dollars sur la carte. Dans la facturation double-cycling, la charge d’intérêts mensuels n’est pas calculée sur le solde de 100 dollars, mais sur les 500 dollars et les termes de ces conditions sont cachés quelque part dans la convention de crédit.

Les étudiants sont les plus vulnérables

Les étudiants sont les victimes les plus vulnérables de ces tactiques sans scrupules des cartes de crédit, selon une enquête réalisée entre octobre 2007 et février 2008 par le Public Interest Research Group (PIRG), un groupe d’intérêt public basé à Boston. L’étude a révélé que 66 % des étudiants ont une carte de crédit, 55 % comptent sur les cartes de crédit pour leurs besoins quotidiens et leurs fournitures scolaires et 30 % ont leurs frais payés par leurs parents.

Environ 74 % des étudiants interrogés ont indiqué qu’ils souhaiteraient que les sociétés de cartes de crédit réduisent leurs pratiques commerciales et établissent des limites mensuelles d’utilisation des crédits. Ils ont souhaité également que les universités cessent de fournir des renseignements personnels aux sociétés de cartes de crédit, comme les adresses de domicile, les courriels et les numéros de téléphone. Les sociétés de cartes de crédit offrent également aux associations d’étudiants des financements pour les évènements sur les campus.

Les étudiants commencent à combattre ces pratiques en déposant des plaintes pour «cartes avec clauses abusives ou “astuces et pièges” qui résultent en des frais très importants et pénalités appliquées à des taux annuels de l’ordre de 36 % ou plus», selon le rapport PIRG. Le rapport comprend une lettre de sollicitation d’une compagnie de carte de crédit à l’association des anciens de l’Université de l’Iowa dans laquelle la compagnie joue dès la première phrase sur le côté émotionnel des étudiants : «Imaginez la commodité de pouvoir acheter des fournitures pour vos cours sans se soucier de transporter beaucoup d’argent liquide avec soi.»

Les représentants des anciens de l’université ont reconnu auprès du PIRG qu’ils gagnaient environ un million de dollars par an, versés par la Bank of America, pour des achats par carte de crédit par les membres de l’association. Environ 200 000 dollars revenaient à l’université, mais «une partie de l’argent donnée à l’université s’élevant à 145 600 dollars servait à payer des billets de football pour les représentants de la Bank of America et les autres».

Passer à l’action contre le marketing prédateur

Le sénateur Robert Menendez a proposé en mars 2008 une loi intitulée Credit Card Reform Act 2008 qui vise à stopper la commercialisation abusive des cartes de crédit. Jusqu’à présent, onze groupes de consommateurs ont cosigné une lettre pour appuyer cette législation.

«Nous ne pouvons pas permettre des pratiques prédatrices et trompeuses dans l’industrie des cartes de crédit, comme nous l’avons fait sur le marché hypothécaire de subprime. Nous ne pouvons pas permettre que la carte de crédit devienne une prochaine crise de défaut de paiement», a déclaré Menendez dans un communiqué de presse.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.