« Inauguration » de l’Union méditerranéenne à Paris

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque - Paris
04.06.2008

  • (攝影: / 大紀元)

Et rencontre Sarkozy/Merkel lors du sommet franco-allemand du 9 juin.

La période de froid est-elle passée ? Le sommet francoallemand prévu le 9 juin rappelle aux mémoires l’annulation remarquée de la rencontre Sarkozy/Merkel du 3 mars, en pleine crise entre Paris et Berlin sur le thème récurrent de l’unilatéralisme français. 

 

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy étaient alors en profond désaccord sur les participants souhaités à l’Union méditerranéenne – seulement les pays du pourtour méditerranéen pour Nicolas Sarkozy, tous les pays de l’Union pour Angela Merkel. C’est Angela Merkel qui a fi nalement su faire accepter son point de vue. La nouvelle Union méditerranéenne inclura donc les 27 pays membres de l’Union européenne ce qui y limitera l’importance française, et pourrait réactiver – ou remplacer le végétatif processus de Barcelone, ou partenariat Euromed, handicapé par la lenteur de ses processus de décision. La constitution d’une union méditerranéenne qui rapprocherait tous les acteurs du bassin méditerranéen est perçue depuis plus de 20 ans comme une nécessité. 

 

C’est d’abord une nécessité économique qui doit permettre de dynamiser les économies du Sud de l’Europe dont le rythme de croissance contraste avec celui d’Europe du Nord et crée un déséquilibre délétère pour l’Union. C’est également une nécessité géopolitique: « communiquer pour stabiliser » dans cette région qui concentre certaines des situations les plus explosives de la planète, de la situation dans les Balkans jusqu’au conflit israélo-palestinien.  

 

L’Union méditerranéenne est également un appui solide pour refuser une adhésion de la Turquie à l’Union européenne, que ni la France ni l’Allemagne ne souhaitent, tout en se ménageant à l’Europe un accès privilégié aux ressources pétrolières d’Afrique du Nord. Les intérêts étant préservés des deux côtés du Rhin, le sommet francoallemand, à quelques jours de la présidence française de l’Union européenne devrait être plus chaleureux que les échanges des mois de février et mars. La routine des sommets franco-allemands a commencé par les rencontres, dès 1958, entre le chancellier allemand Konrad Adenauer et le président français Charles de Gaulle. Les dernières tensions remontent aux discussions sur le moyen-porteur A350 d’Airbus, du fait d’un désaccord persistant entre actionnaires français et allemands sur la restructuration de l’avionneur européen.