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Espoirs et solutions face au pétrole cher

Écrit par Hanna L. Szymtko, La Grande Époque - Paris
17.07.2008
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  • Jean Claude Trichet(攝影: / 大紀元)

 

Alimentée par la soif inextinguible d’énergie des pays riches et émergents tout autant que par le bridage de la production de pétrole, la hausse continue des prix du pétrole depuis 18 mois (144 dollars le baril le 11 juillet dernier) provoque en ce début d’été le mécontentement du secteur des transports et l’angoisse des consommateurs inquiets pour leur pouvoir d’achat.

LES CRAINTES D’INFLATION S’INTENSIFIENT

L’inflation annuelle, qui n’avait pas dépassé 2 % depuis 15 ans, se maintient depuis le début de l’année à plus de 3 % en France et à plus de 4 % dans la zone euro, confi rmant ainsi les craintes exprimées par Jean-Claude Trichet, le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) dans son allocution de début juillet. C’est la raison pour laquelle le conseil des gouverneurs de la BCE, qui s’est réuni le 3 juillet a décidé d’augmenter d’un quart de point à 4,25 % son principal taux directeur. Ce durcissement des taux en Europe, conjugué à la baisse du dollar et à la hausse parallèle du pétrole, confère à l’euro un rôle de valeur-refuge qui le porte à des sommets jamais atteints (1,5935 USD /EUR). La compétitivité de beaucoup d’entreprises européennes s’en trouve réduite à nouveau, d’où un renforcement des stratégies de délocalisation industrielle vers les pays à bas coût, des plans de réductions d’effectifs et un risque de relance du chômage.

LES PLACES BOURSIÈRES AU PLUS BAS DEPUIS 10 ANS

Parallèlement à cela, la chute vertigineuse des cours de bourse (de plus de 30%) sur les six derniers mois, qui fait suite à une profonde crise du crédit interbancaire, a fait plonger l’indice phare de la place de Paris, le CAC 40, à un niveau inconnu depuis 10 ans. L’annonce de la vente de 13 milliards de dollars d’actifs industriels par le géant américain General Electric, parmi lesquels la division éclairage qui est à l’origine du groupe, témoigne du passage du témoin de la crise fi nancière vers la sphère économique.

Comme en écho, les estimations de l’analyste de la banque d’affaires Merrill Lynch que la faillite d’un autre géant américain General Motors n’était «pas impossible» et certains analystes n’hésitent plus à parler de récession ou de crise comparable à celle de 1929! Comment alors ne pas compatir aux fins de mois parfois très difficiles des pêcheurs, des chauffeurs de taxis, des transporteurs routiers, des enseignants, des ouvriers, et de bien d’autres corporations, toutes durement touchées par la hausse du pétrole, celle de l’infl ation, et celle des coûts du crédit, face à la stagnation de leur salaire, aux rigueurs budgétaires, au chômage et à la précarité.

PÉTROLE À 200 DOLLARS DANS MOINS DE DEUX ANS

Lorsque les financiers comme le banquier américain Goldman Sachs et l’assureur européen Allianz prédisent un baril de pétrole à 200 dollars dans moins de deux ans, il ne fait alors plus de doute que le pétrole continuera encore longtemps à battre des records. L’histoire économique a amplement démontré que les révolutions économiques et industrielles sont toujours accompagnées de révolutions énergétiques. L’ère du pétrole, sur laquelle toute notre économie se base depuis près de cent ans, touche à sa fin, et ce d’autant plus vite que le coût de la protection de l’environnement y prendra une part croissante.

Le tourisme de masse, le transport en avion, les produits agricoles et ceux de la pêche subiront rapidement de fortes hausses de prix. Les secteurs de l’automobile, de l’industrie lourde et du bâtiment, qui devront investir avant les autres des sommes gigantesques pour se reconvertir aux énergies renouvelables ou au zéro énergie, répercuteront ces investissements dans leurs propres prix, renforçant la spirale infl ationniste issue du renchérissement de l’énergie. Les télécommunications, l’informatique, les produits culturels et les services pourront peut-être maintenir des prix raisonnables, mais à condition que les salaires se tiennent déconnectés de l’inflation.

UNE RÉPONSE À LA CRISE: CHANGER DE STRATÉGIE POUR «PRODUIRE LOCALEMENT» Paradoxalement, cette « crise » énergétique est potentiellement une source d’optimisme. Il est en effet plus que probable que, sous la pression des coûts du transport (pour une fois avant celle des salaires), les industriels qui avaient délocalisé toute leur production en Chine ou dans les pays émergents changent rapidement de stratégie pour «produire localement» et se remettent à investir massivement en Europe. Conjuguée aux conséquences de la récente chute des naissances, le chômage pourrait donc baisser fortement à moyen terme dans la zone euro, et les retraités être appelés en renfort.

ET CHANGER LE MODE DE CONSOMMATION

Parallèlement, l’ensemble de l’économie et du mode de vie occidental semble bien engagé dans une révolution qui ne fait que poindre, où le pouvoir d’achat sera réduit et où le mode de consommation dominant, c’est-àdire toujours plus de produits jetables toujours moins chers, est fondamentalement remis en cause pour une longue période. Ce changement est en effet inéluctable. Une avant-garde de consommateurs, généralement issus de la tendance bio ou de sensibilité écologique, tente déjà de mettre en pratique ce nouveau mode de consommation, avec des produits de meilleure qualité, plus chers, en plus faibles quantités, où ceux qui les produisent sont respectés et fi ers de leur travail, et où le recyclage est un leitmotiv. Autant de valeurs que la plupart des consommateurs se plaignent d’avoir perdu depuis longtemps, et qui pourraient revenir rapidement à la mode.  

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.