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Belle tragédie, mais un peu lourde

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
17.07.2008
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Deux jours à tuer

  • L'acteur Albert Dupontel, debout au centre(攝影: / 大紀元)

Le danger avec l’adaptation d’un livre pour le grand écran, c’est que le spectateur sente que l’on a tronqué une partie du récit pour pouvoir rentrer dans le temps de projection. En revanche, un des plus importants avantages, c’est que les textes sont beaucoup plus mûrs et travaillés. Ce deuxième point caractérise Deux jours à tuer qui effectue bien le passage de la page à l’image.

Antoine (Albert Dupontel, L’Ennemi intime, Odette Toulemonde) a réussi : il possède une belle maison, une boîte de publicité qui roule bien et qui lui permet d’avoir un bon train de vie, il a des enfants charmants ainsi qu’une femme superbe, Cécile (Marie-Josée Croze, Le scaphandre et le papillon, Les Invasions barbares), avec laquelle il partage un amour fusionnel.

Pourtant, un jour où il fait une présentation pour un important client de l’agence, il pète les plombs. Il commence à narguer son client et tente de saboter cette relation d’affaires. Lorsque son associé lui demande ce qui ne tourne pas rond, il lui annonce qu’il quitte la boîte et lui vend ses parts. Comme c’est son anniversaire, ses amis lui préparent un souper-surprise chez lui. Il les insultera tous, l’un après l’autre. Il ira même jusqu’à détruire sa relation avec sa femme.

C’est un film touchant qui porte sur l’urgence de vivre et l’angoisse de la mort que nous présente ici Jean Becker (Dialogue avec mon jardinier, Les enfants du marais), basé sur le roman éponyme de François d'Épenoux (Les papas du dimanche, Les bobos me font mal, Gaby).

Les dialogues sont bien écrits. Dès les premières minutes de projection, Antoine y va même d’un monologue qui se rapproche de la tirade du nez du Cyrano de Rostand. Il faut aussi mentionner l’excellente scène du repas pour le 42e anniversaire d’Antoine, alors que celui-ci démonte plusieurs de ses amis. À table, il lance de cruelles vérités, chacune de ses répliques résonne comme une critique de l’absurdité de chercher le bonheur dans la réussite sociale et la prospérité.

Mais sans trop noyer le spectateur dans les mots, bien que la première partie du film soit beaucoup plus littéraire, la deuxième laisse couler le silence des beaux paysages d’Irlande.

D’une autre perspective, Deux jours à tuer relève presque de l’étude de cas, tellement le personnage a des réactions particulières par rapport à ce qu’il vit. En outre, le récit se complait un peu trop dans le malheur. Antoine, qui a tout pour lui, s’y jette à pieds joints dans un élan de désespoir. Ça devient un peu lourd à un certain moment.

Néanmoins, Dupontel accomplit une belle performance, en passant si aisément du salaud à celui que l’on voudrait comme meilleur ami avec son sourire aussi inquiétant que chaleureux. Voilà un autre film qui lui offre la possibilité de montrer toute sa palette de jeux. Quant à Marie-Josée Croze, elle incarne toujours aussi bien la beauté et la douceur d’une femme aimante. Un film à voir, mais pas un jour de pluie.

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