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En mémoire de la Grande Famine irlandaise

Écrit par Rita O'Connor - La Grande Époque
22.07.2008
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  • Statues de victimes de la famine à Dublin.(攝影: / 大紀元)

Selon une déclaration de John Curran, secrétaire d’Etat au Département des Communautés, des Affaires Rurales et Gaeltacht, les membres du Comité National pour le Mémorial de la Famine ont été nommés. Le comité doit examiner différentes propositions afin de déterminer la manière la plus appropriée de commémorer dans les années à venir la Grande Famine irlandaise de 1846.

 

La famine irlandaise telle que décrite dans le livre de Peter Gray The Great Hunger, a été la tragédie la plus marquante de toute l’histoire de l’Irlande. En 1840, l’Irlande dont la population était de neuf millions subissait le joug anglais. Ces derniers se sont appropriés les terres irlandaises, réduisant les Irlandais à l’esclavage, dans des conditions plus misérables que celles des Noirs américains.

 

Les plus fortunés des Irlandais possédaient une petite maison de campagne rectangulaire avec un toit de chaume, un tabouret et une table. L’habitation plus pauvre était recouverte d’un toit de fortune, n’avait aucune fenêtre, aucun meuble et la terre pour plancher. L’alimentation était principalement constituée de pommes de terre et d’eau, et parfois d’un peu de babeurre. Malgré ces conditions, la vie culturelle était riche.

 

On partageait des contes, on chantait et on dansait hiver comme été. On faisait des feux avec du gazon qui pouvait être récolté dans le marais pour une bouchée de pain. On produisait et buvait du poteen, une boisson illégale qui était bien plus forte que le whisky. La première alerte est venue d’Amérique du Nord en 1844. Une maladie inconnue avait attaqué la récolte de pommes de terre. Avant cela, la récolte de pommes de terre avait été mauvaise à petite échelle à cause des conditions météorologiques. Ces nouvelles de l’Amérique n’étaient pas spécialement alarmantes. Par contre, en 1846, le visage entier de la campagne avait changé. Dans les campagnes, aucune verdure. De violentes tempêtes, le tonnerre et des éclairs brisaient le ciel au-dessus des champs noircis.

 

Il pleuvait des cordes et les terrains tout autour de Dublin étaient noyés sous les eaux. Un brouillard extraordinairement dense tombait sur les régions en ruine. L’atmosphère était humide et froide, sans aucun vent. Les Irlandais devaient conserver les autres cultures – le blé, l’avoine et l’orge – pour régler leur loyer. Les locataires irlandais vendaient leurs produits alimentaires alors que leurs enfants mouraient de faim, pour les sauver d’un destin plus funeste encore, l’expulsion. Le peuple a commencé à se révolter lorsque ses produits ont disparu du marché des villes pour être exportés, escortés par une force militaire impressionnante. Ces émeutes d’une population affamée étaient facilement réprimées.

 

Les gens étaient évacués en masse. Des centaines de milliers de personnes qui étaient sans nourriture, sans combustible et sans travail ont considéré que c’était la volonté de Dieu. Ils se sont allongés sur leur lit pour mourir de faim, lentement.

 

Le pays vivait un cauchemar. Les Irlandais parcouraient dix-huit miles pour arriver à l’hospice le plus proche en mangeant des feuilles de chou et des mûres sauvages. Un observateur raconte son étonnement, lors de son voyage dans le Skibbereen qu’il trouva entièrement vide. En entrant dans quelques maisons, il a découvert des créatures squelettiques qu’il pensait mortes, mais qui gémissaient de fièvre.

 

Des corps gisaient dans des fossés et à l’extérieur. On pouvait voir des mères à moitié mortes tenter d’enterrer les cadavres de leurs enfants. Un petit fermier a écrit à sa famille en Amérique: «Pour l’amour de Dieu ne nous laissez pas mourir de faim.» Les Quakers ont apporté leur aide en fournissant des potages mais c’était trop peu et trop tard. Un million d’émigrés ont embarqué dans ce que sont devenus les bateaux cercueil. Elisabeth et Sarah a été un exemple type de bateau cercueil.

Il a quitté un petit port du Killala dans le comté de Mayo en direction du Québec. Il transportait 300 personnes au lieu des 200 autorisées, 8.000 gallons d’eau dans des tonneaux percés au lieu de 12.000. Chaque passager devait recevoir sept livres de nourriture, mais aucune distribution d’aucune sorte n’a eu lieu. 32 couchettes pour 276 passagers, et aucune installation sanitaire. Le voyage qui a duré huit semaines a vu mourir quarante deux personnes. Un autre bateau tristement célèbre nommé l’Aelous qui transportait les habitants de Lord Palmerston partait de Sligo.

 

Ce bateau est arrivé à St John, au Nouveau Brunswick le 2 novembre 1847. Le fleuve Saint Laurent était gelé. On était en plein hiver canadien et des traîneaux tirés par des chevaux remplissaient les rues de Québec. 250 immigrants ont débarqué quasiment nus, épuisés. Certains avaient de la fièvre. St Jean a vu arriver des hommes, des femmes et des enfants épuisés, pieds nus, déambulant dans les rues canadiennes dans un hiver cruel. Aux Etats-Unis, où les Irlandais s’établissaient en quittant leur pays, ou en venant du Canada, les immigrants étaient au début mal perçus.

 

Mais lorsque le récit de leur tragédie a commencé à être connu, rapidement des cargos de nourriture et des dollars à profusion ont traversé l’Atlantique. La réponse des citoyens des Etats-Unis était sans précèdent, les cadeaux et l’argent envoyés s’élevant à un million de dollars et 13 millions de dollars ont été envoyés par les immigrants irlandais.

 

Les Quakers ont organisé l’aide venant des Etats-Unis. Michael Blanche qui a lutté inlassablement pour le Memorial Day (afin d’honorer les victimes de la Famine irlandaise) a dit lors d’un entretien accordé à une radio allemande: «Il nous faut tout d’abord reconnaître que cette tragédie a bien eu lieu. Nous devons la commémorer parce que nous ne l’avons jamais fait. Nous devons nous rappeler les victimes de cette famine et ceux qui sont partis du pays à cause de cela. Je voudrais que chaque comté d’Irlande honore les victimes de la famine le jour du Special Memorial Day, parce que cette famine a affecté les gens du Nord comme du Sud. Les Catholiques comme les Protestants sont entrés ensemble à l’hospice.» La famine a décimé la population. La langue irlandaise qui avait été jusqu’alors la langue nationale n’a plus été parlée que par un faible pourcentage de la population. Et le célèbre chien-loup du folklore irlandais, chien de la taille d’un petit poney que l’on ne trouvait qu’en Irlande a pratiquement disparu. 

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