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Vos assiettes irradiées, pourquoi ?

Écrit par Catherine Keller La Grande Époque - Genève
26.07.2008
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Juste après la dernière guerre mondiale, un programme a été lancé aux États-Unis pour promouvoir les bienfaits de l’énergie nucléaire. Dans le programme « Atoms for peace » initié par le président Eisenhower, l’irradiation des aliments était mentionnée.

C’est aussi à cette époque que furent créés l’AIEA1, la FAO2 et l’OMS3 qui ont fait des études sur les dangers de l’irradiation des aliments sur la santé. Leur avis, donné une première fois en 1980 et confirmé en 1997, est que ces aliments ne représentent aucun danger pour la santé des consommateurs - au contraire même, du fait que cette irradiation évite les contaminations bactériennes. Dès lors, le Codex Alimentarius4 qui gère les normes légales de l’alimentation au niveau mondial a autorisé l’irradiation des aliments dans de nombreux pays. Et si l’irradiation n’était pas si anodine que ça ?

Actuellement des pays comme les États-Unis mais aussi la Chine, l’Inde, les Philippines, le Brésil, etc. utilisent ce procédé  pour exporter des produits fragiles afin de garantir leur conservation. Sous les accords avec l’OMC5, les pays européens se voient obligés d’accepter ces importations sous peine de procès. C’est un moyen de favoriser la mondialisation du marché de l’agroalimentaire,  avec son cortège de conséquences néfastes sur l’environnement, et la menace de délocalisation de la production alimentaire vers des pays à bas coûts salariaux, pour le profit des multinationales.

De plus en plus de faits font craindre que ces multinationales puissent, pour des intérêts économiques, mettre en péril notre santé. Prenons l’exemple de la dissimulation des effets néfastes du maïs Monsanto sur des animaux de laboratoire… 

Définition de l’irradiation des aliments

On utilise un rayonnement ionisant pour entraîner la formation d’ions dans la matière irradiée. Ce rayonnement va transformer des atomes ou des molécules électriquement neutres en particules chargées d’électricité. Les aliments sont ainsi modifiés – « électrisés » - mais ne sont pas radioactifs. Suivant les doses émises, la germination est stoppée, les éventuels insectes, parasites et bactéries sont tués, ce qui retarde l’altération des aliments. En plus de la stérilisation des aliments, cette irradiation peut attendrir les fruits secs, diminuer la durée de cuisson des potages déshydratés prêts à l’emploi ainsi que le phénomène de flatulence dus aux haricots et aux pois.

Des effets de l’irradiation des aliments sur notre santé ?

Malgré le positionnement sans équivoque des institutions internationales, plusieurs associations pensent que l’irradiation des aliments peut être dangereuse. En France, elles se sont regroupées sous la dénomination de « Collectif Français contre l’Irradiation des aliments ». Des tests7 prouvent que les aliments irradiés perdent leurs vitamines. L’ionisation des aliments créent des molécules cancérigènes.

 

D’après Public Citizen et GRACE, deux associations américaines, « les tests menés dans les années 1950 ont montré que des animaux consommant des aliments irradiés souffraient de mort prématurée, de mutations ou d’autres anomalies génétiques, d’avortements et autres problèmes de reproduction, de problèmes du système immunitaire, d’hémorragies internes mortelles, de tumeurs, de problèmes de croissance et des carences nutritionnelles ».

Un dossier édité par le Groupe des Verts/ALE au Parlement Européen en décembre 2002 révèle que les produits gras comme les fruits oléagineux ou la volaille réagissent à l’irradiation en produisant des cyclobutanones. Selon une étude récente, ces molécules favorisent le développement des cancer du colon chez les rats et s’accumulent dans les graisses. Pourtant, d’après ce dossier, l’OMS et la FAO ont refusé d’entamer des discussions, et se sont réfugiées derrière des études vieilles de 20 ans pour valider leur point de vue.

L’irradiation atténue fortement la décomposition des aliments. Mais certains microorganismes sont résistants aux radiations et peuvent se développer tout en mutant et en développant de nouvelles caractéristiques incontrôlables. De plus, même si les bactéries sont bien éliminées, leurs toxines restent présentes et actives dans l’aliment. Un autre effet délétère de l’irradiation est donc qu’il semble permettre de négliger les normes d’hygiène, sous prétexte de la stérilisation ultérieure des aliments.

Irradiation des aliments : quels produits sont concernés ?

Les normes européennes autorisent cette pratique pour les herbes aromatiques, les épices et les condiments qui doivent être étiquetés.

Roland Desbordes, physicien, président de la CRIIRAD6 explique sur TF1 : « Je sais que les contrôles ne sont pas faits correctement. Les contrôles sont faits et bien qu’ils montrent qu’il y a des fraudes il n’y a pas de sanction, ce qui démontre un grand laxisme. » Par fraude, on entend par exemple des aliments irradiés mais non étiquetés comme tels. Cela peut aussi être des doses trop élevées d’irradiations. Ces produits proviennent surtout d’Asie car plus la distance entre le lieu de production et celui de vente est grand, plus la tentation de « mettre le paquet » est forte.

« Le Collectif Français contre l’Irradiation des aliments » révèle que « selon un rapport de la Commission Européenne, en 2002, 2,7 % des 5.000 échantillons testés dans plusieurs pays de l’UE étaient irradiés et non étiquetés comme tels. Certaines catégories d’aliments sont particulièrement touchées ; par exemple, toujours selon ce rapport, 29 % des compléments alimentaires étaient irradiés, alors même que ces produits sont censés être bénéfiques pour la santé ! »

Certains pays européens bénéficient de dérogations, comme la France qui irradie oignon, ail, échalote, légumes et fruits secs, flocons et germes de céréales pour produits laitiers, farine de riz, gomme arabique, volaille,  cuisses de grenouilles congelées, sang séché et plasma, crevettes, ovalbumine (additif alimentaire), caséine et caséinates (additifs alimentaires). Au Canada, encore plus d’aliments ont l’autorisation d’être irradiés.

Que pouvez-vous faire ?

Bien sûr, regarder l’étiquette. Mais comme les produits importés hors d’Europe n’en portent pas forcément, la solution idéale reste de choisir des fruits et légumes frais, de saison et produits localement. La faible distance de transport jusqu’aux consommateurs fait aussi du bien à l’environnement en limitant les rejets en CO2.

À savoir que les produits bio ne sont pas irradiés. Malheureusement leur prix est un frein…  il reste possible de faire le choix de manger une ou deux fois par semaine une viande élevée dignement et nourrie sainement, et de manger les autres jours des légumineuses et autres sources de protéines. Plutôt que de manger de la viande de bétail nourri aux OGM (autorisé et pas obligatoirement indiqué sur l’étiquette), susceptible en plus de contenir des antibiotiques et d’être irradiée. 

Finalement n’hésitez pas à questionner les commerçants, producteurs et restaurateurs chez qui vous consommez.

1 Agence internationale de l’énergie atomique

2 Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

3 Organisation mondiale de la santé

4 Commission créée par la FAO et l’OMS en 1963

5 Organisation mondiale du commerce

6Commission de  Recherche  et d'Information  Indépendantes sur la Radioactivité

7Liste de 48 études menées sur le sujet 

 

Pour en savoir plus

 

Le 1er livre en France sur l’irradiation des aliments vient de paraître aux éditions Golias. Il est possible de le commander sur le site

 

 

 

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