Statu quo de la Commission baleinière internationale

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque - Paris
27.07.2008

  • Les baleines à bosse, habituées aux eaux froides de l’Antarctique, migrent pour quelques mois durant l’hiver austral vers les eaux plus chaudes de l’océan Indien. (攝影: / 大紀元)

Aujourd’hui, l’Océan Indien est devenu le sanctuaire des cétacés et toute action visant à leur nuire y est formellement interdite. Depuis 1966, la loi interdit d’y chasser la baleine à bosse. Le 7 décembre 1994, sur l’initiative de la France, l’Océan Antarctique a également été décrété sanctuaire baleinier. La mise en place de ce sanctuaire (50 millions de km) a été d’une importance capitale pour le rétablissement des populations de baleines. Cependant la protection de ce cétacé n’est pas respectée par tous. L’espèce risque toujours d’être menacée.

LA NAISSANCE DES BALEINES: UNE NIDATION OCÉANIQUE

Vers la fin mai et le début juin, l’Océan Indien s’anime de danses rituelles. Les baleines à bosse font leur apparition. Elles vont se reproduire au large des côtes réunionnaises. En effet, la chaleur du climat est propice au développement des baleineaux. L’association réunionnaise Globice s’est spécialisée dans les cétacés. Elle les étudie, les protège, elle informe le public et les touristes sur le comportement et la vie des baleines.

Ce groupe local d’observation des cétacés a été créé en 2001 et jouit déjà d’une grande reconnaissance. Cette association a fait connaître au monde entier cette zone de mise bas des baleines à bosse, aux abords de la côte réunionnaise. Les petits baleineaux sont photographiés dans ces lieux à différents moments de leur évolution. Cette observation du littoral marin a permis à l’association d’étudier le comportement des cétacés, notamment la surprotection des baleineaux par leurs mères.

Elles ne s’aventurent plus en haute mer avec leurs bébés afin d’éviter qu’ils ne servent de nourriture aux prédateurs marins (requins et orques). Le personnel de cette association a pour objectif de sensibiliser le public à la défense des cétacés, de protéger le littoral réunionnais et d’organiser des activités de connaissance de la mer. L’association entreprend diverses manifestations, notamment des expositions.

Globice a, de plus, prescrit des règles d’approche pour le respect des cétacés, à savoir : naviguer à au moins 100 mètres des animaux marins, éviter de palmer à plus de 30 mètres sous l’eau, et survoler la mer au minimum à 300 m d’altitude en ULM ou en hélicoptère. Mais la principale activité de l’association est de répertorier les baleines. Leurs nageoires dorsales et caudales sont photographiées. Elles sont comparables à l’empreinte digitale chez l’homme. Elles sont ensuite nommées et listées.

SÉJOURS ET MIGRATION DES BALEINES Á BOSSE

Les baleines séjournent en Antarctique de fi n novembre à fi n avril. Elles vivent à plus de 5.000 km des côtes réunionnaises dans des zones d’alimentation situées sous les hautes latitudes polaires. En Antarctique, elles se nourrissent principalement de krill, une petite crevette qu’elles mangent en très grande quantité. Il s’agit pour elles de se constituer des réserves de graisses avant d’aller se reproduire.

Là, elles s’alimentent dans des eaux riches en nutriments qui viennent des profondeurs de la mer et qui fournissent des quantités très importantes de krill. Ces énormes réserves vont leur permettre de résister à la période de diète de cinq à six mois qui les attend dans l’océan Indien, à la mise-bas et à la période de nourrissage des petits. Dès qu’elles perçoivent l’état de reproduction, elles migrent vers ces eaux tropicales chaudes avoisinant les 29 °C (contre 4 °C seulement pour les eaux de l’Antarctique).

LES BALEINES, LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, LES ZONES D’ALIMENTATION

Selon un rapport du WWF, en raison du réchauffement climatique, les zones entourant le pôle Sud, où les baleines viennent s’alimenter, se réduiront. Elles seront de moins en moins riches en nourriture et se trouveront de plus en plus éloignées. Tel est le scénario qui attend les baleines dans les océans entourant l’Antarctique si le réchauffement global de la planète atteint les 2 °C.

On trouve ce scénario dans les rapports publiés par le WWF à la veille de la Commission baleinière internationale qui s’est ouverte à Santiago du Chili. Ce phénomène obligera les baleines migratrices à parcourir 200 à 500 kilomètres en plus pour s’alimenter. Cette distance supplémentaire durant leur migration annuelle forcera ces animaux à dépenser un surplus d’énergie et à diminuer la période durant laquelle elles peuvent constituer leurs réserves de graisse. D’autre part, la quantité de krill diminuera puisque le cycle de vie de cette espèce dépend de la banquise qui se forme sur la mer.

COMMISSION BALEINIÈRE INTERNATIONALE, LE FIASCO

La Commission baleinière Internationale s’est achevée fi n juin. Cette rencontre n’a abouti à aucune protection supplémentaire pour les cétacés. Diverses organisations écologiques ont exprimé leurs inquiétudes face aux menaces grandissantes qui pèsent sur les baleines, particulièrement l’augmentation de la chasse du cétacé faite par le Japon, l’Islande et la Norvège. Le Japon profite toujours d’une faille juridique des traités internationaux pour effectuer des recherches sur les baleines.

Or, dans les faits, la chasse scientifique est devenue un prétexte pour faire du commerce de baleines. Ainsi, si rien ne change, 1.500 baleines seront la cible des harpons japonais au cours de l’année prochaine. De la même façon, l’Islande et la Norvège pourchasseront la baleine, au mépris du moratoire sur la chasse commerciale des baleines de 1986.