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Fraude et corruption sévissent chez les fourmis

Écrit par Cordis Nouvelles
28.07.2008
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  • Fraude et corruption chez les fourmis?(攝影: / 大紀元)

Les fourmis, des insectes eusociaux de la famille des Formicidae, sont connues pour leurs colonies extrêmement organisées et leurs fourmilières. Toutefois, une récente étude menée par des chercheurs de l'université de Leeds (Royaume-Uni) et l'université de Copenhague (Danemark) montre que, malgré leurs compétences organisationnelles, les fourmis ont une tendance à la fraude et à la corruption, indépendamment de leur statut (ouvrières, «bourdonneuses» ou reines). Les résultats de l'étude, financée par la fondation Carlsberg, ont été récemment publiés dans les annales de l'académie nationale des sciences (PNAS, pour Proceedings of the National Academy of Sciences).

Dr Bill Hughes, de la faculté de sciences biologiques à l'université de Leeds, a découvert que les fourmis étaient plus disposées à coopérer pour leur propre bénéfice que pour le bien de la colonie. De son côté, le professeur Jacobus Boomsma, du centre universitaire d'évolution sociale de Copenhague, a découvert que certaines fourmis pouvaient déjouer le système en s'assurant que leurs progénitures se développent en reines reproductrices et non en ouvrières stériles.

«Selon la théorie traditionnelle, les fourmis deviennent reines en fonction de la nourriture qui leur est donnée», commente Dr Hughes. «Certaines larves sont nourries de manière à provoquer leur développement en reines; ce qui signifie que toutes les larves pourraient devenir reines», poursuit-il. «Nous avons donc effectué une empreinte génétique ADN sur cinq colonies de fourmis coupeuses de feuilles et avons découvert que certains attributs plus que d'autres chez les pères transmettaient cette “faculté de devenir reine” aux progénitures.» D'après Dr Hughes, ces fourmis possèdent un ou plusieurs gènes «royaux» qui les conduisent au sommet de la hiérarchie et «disqualifient» ainsi les concurrents potentiels.

Les chercheurs connaissaient l'existence de ces lignées génétiques «royales»; ils pensaient cependant que ces lignées étaient rares dans chaque colonie probablement, car les fourmis ont suffisamment de bon sens pour ne pas être détectées. «Si un nombre trop élevé de fourmis d'une lignée génétique se développaient en reines dans une seule colonie, les autres fourmis le remarqueraient et risqueraient de prendre des mesures», explique Dr Hughes. «Nous pensons donc que les mâles possédant ces gènes royaux ont pris soin de disperser leur progéniture dans plusieurs colonies et ont ainsi échappé à la détection. La rareté des lignées royales représente en effet une stratégie évolutionnaire des reines qui utilisent la fraude pour échapper à l'élimination par les masses altruistes qu'elles exploitent.»

Les colonies de fourmis produisent des mâles et de nouvelles reines plusieurs fois par an et quittent leurs fourmilières afin de rencontrer d'autres colonies et s'accoupler. Les mâles meurent rapidement, alors que les femelles se développent bien et fondent de nouvelles colonies. Les chercheurs souhaitent désormais confirmer leur hypothèse et déterminer si la stratégie d'accouplement des mâles avec des gènes royaux garantit leur rareté, afin de garder secrets leurs avantages face à leurs homologues plus «communs».

«Dans les études portant sur les insectes sociaux tels que les fourmis et les abeilles, l'aspect coopératif de leur société est le plus marquant», commente Dr Hughes. «Toutefois, une étude plus approfondie met en lumière le conflit et la fraude dont la société humaine semble être un parfait exemple.» Les chercheurs pensaient que les fourmis étaient «une exception à la règle, mais notre analyse génétique a montré que cette société fait également l'objet d'une grande corruption et, qui plus est, une corruption royale», affirme-t-il.

Pour de plus amples informations, consulter:

www.leeds.ac.uk

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