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Un héros qui perd le cap

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
03.07.2008
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  • Une photo du film Hancock(HANCOCK: Frank Masi SMPSP /

Hancock

Avec les Hulk, Ironman, etc., des super héros, on en a vu et on en verra encore. Mais un surhomme qui est sans-abri et alcoolique est méprisé par les citadins de la ville dans laquelle il combat le crime – jusqu’aux enfants qui le traitent de tous les noms – ça, c’est intéressant! Dans le genre antihéros, le personnage de Hancock, du dernier long métrage éponyme de Peter Berg (The Kingdom), est à point. Mais le film, dans son ensemble, rate la cible tant il tire dans toutes les directions.

John Hancock (Will Smith, I Am Legend, The Pursuit of Happiness) est un homme déchu, alcoolique, blasé et irrespectueux, vivant dans les rues de Los Angeles. Contrairement aux autres sans-abri, il est victime d’un rejet encore plus amer de la société étant donné qu’il possède des superpouvoirs: capacité de voler, rapidité, endurance et force extrême, etc. Hancock paraît ne pas se soucier de l’opinion publique jusqu’à ce que Ray Embrey (Jason Bateman, Mr. Magorium's Wonder Emporium, Juno), travaillant en relations publiques et dont Hancock sauve la vie, perce sa carapace. Au grand désespoir de sa femme, Mary (Charlize Theron, Æon Flux, Sleepwalking), qui semble éprouver une étrange haine viscérale envers Hancock, il décide d’aider le «superclochard» à se prendre en main et à changer la perception que le public entretient de lui.

A priori, la simple idée de voir un super héros qui ne s’assume pas vaut la peine d’aller voir le film. Il est clair que cette situation établit une base pour créer de bons gags et des scènes loufoques. Les moments comiques du film, sont d’ailleurs très drôles et absurdes.

Un autre élément fort de Hancock est de ne pas s’en tenir simplement à un film de super héros conventionnel. Berg pousse plus loin l’exploration du genre en incorporant des scènes réellement dramatiques. Il s’agit vraiment d’une fusion de genres, à mi-chemin entre le fantastique, le romantique, le dramatique et le comique. Pour cette raison, le cran de l’avoir fait (bien que la version en salle ait été quelque peu diluée pour convenir à un plus large public) est à saluer.

En revanche, le défi était de taille et n’a malheureusement pas été relevé. Le changement d’ambiance passe d’un extrême à l’autre, avec un certain manque d’harmonie, et on se demande s’il s’agit du même film. À force de faire feu de tout bois et de vouloir embrasser trop de genres, le réalisateur amoindrit l’impact de la montée dramatique et laisse le spectateur dans un état mi-figue, mi-raisin. La scène finale semble à ce propos plus pompeuse et cliché que d’habitude puisque le spectateur décroche longtemps avant, ne sachant trop sur quel pied danser. Les perches tendues par le scénario sont trop nombreuses et sont illustrées trop sommairement pour pouvoir atteindre un résultat satisfaisant en 90 minutes.

C’est dommage, car c’est un film qui possède ses qualités. Son point de départ était bon, mais à force de courir plusieurs lièvres à la fois, on n’attrape rien.

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