Au cours de la conférence de presse concernant l'arrêt de la diffusion de la télévision NTDTV et de la radio Son de l'Espoir, Michel Wu a rapporté que Pékin refusait de reconnaître la représentativité du Dalaï- Lama. En effet, à la suite des pourparlers qui ont eu lieu les 1er et 2 juillet à Pékin entre le régime communiste et des représentants du Dalaï-Lama, Dong Yunhu, directeur général du septième bureau du State Council Information Office, a déclaré: «Le gouvernement central ne discutera jamais du futur du Tibet avec le Dalaï- Lama.   Nous ne discuterons avec lui que de son futur personnel et de celui de certains de ses partisans». Et de rajouter: «Je ne pense pas qu’il soit qualifié pour représenter le Tibet. S’il l’a fait, c’était avant 1959».

Michel Wu a alors posé cette question: «Puisque le Dalaï- Lama ne représente plus rien pour Pékin, quel sera le dialogue tant attendu par la France et par le monde entier?» Françoise Hostalier, député du Nord, a répondu que si c’est confirmé officiellement par l’Elysée, il faut réinterroger le président de la République française au sujet de sa présence à l’ouverture des Jeux olympiques. «Si le Dalaï-lama n’est plus reconnu comme étant l’interlocuteur vis-à-vis du Tibet aux yeux des autorités chinoises, alors quid de ce dialogue qui semblait avoir été légèrement amorcé ? C’est une vraie question.»

Après le passage de la flamme olympique à Paris, Nicolas Sarkozy avait pourtant déclaré lors d’un déplacement à Tarbes que «toutes les options sont ouvertes» quant au boycott de la cérémonie d’ouverture pour protester contre la répression au Tibet. Il avait rajouté: «Je veux que le dialogue commence et je graduerai ma réponse en fonction de la réponse qui sera donnée par les autorités chinoises». Cette série de pourparlers – d’entre sept depuis 2002 – entre les représentants du Dalaï-lama et le régime communiste n’aurait donc pas permis de progresser. Les deux parties ont toutefois planifi é de se retrouver pour une nouvelle série de pourparlers en octobre… bien après les Jeux olympiques. Comme Daniel Cohn-Bendit, devra-t-on rappeler à Nicolas Sarkozy: «Quand vous rédigerez votre autobiographie, vous regretterez ce que vous avez fait», estimant que le président aurait eu «une occasion en or » de dire : « Je ne participerai pas à la mascarade du Parti communiste chinois».