Le tourisme en Australie fait face à de sérieux défis

Écrit par Caden Pearson, La Grande Époque, Australie
30.07.2008

 

Alors que les changements climatiques posent le plus grand défi à long terme pour le tourisme en Australie, le marché international de plus en plus compétitif pose plus de problèmes immédiats, affirme une experte en industrie touristique.

«Les changements climatiques ont le potentiel de créer un effet sur l’environnement naturel unique à l’Australie et affecter les destinations de voyage des consommateurs. Alors, il est important que l’industrie travaille avec le gouvernement pour développer dans l’ensemble des mesures importantes afin de remédier à ces problèmes», a déclaré à La Grande Époque Caroline Wilkie, directrice nationale de l’organisme australien Tourism and Transport Forum (TTF).

La menace des changements climatiques pousse plusieurs membres de l’industrie touristique à reconsidérer sérieusement leurs opérations commerciales, selon le plus récent sondage, Tourism Futures, effectué en préparation à la conférence Tourism Futures qui aura lieu du 2 au 4 juin 2008.

«La Grande Barrière de corail, nos plages, nos forêts tropicales humides et nos autres environnements uniques sont tous sous la menace des changements climatiques», soutient le convocateur de Tourism Futures, Tony Charters, qui est l’un des seuls Australiens à avoir pris part en 2006 et en 2007 aux colloques offerts par l’environnementaliste récipiendaire du prix Nobel, Al Gore.

   

L’industrie touristique australienne connaît une baisse du nombre de touristes internationaux. L’industrie doit agir pour contrer cette réduction, affirme Mme Wilkie.

«Le nombre de visiteurs internationaux augmente très lentement. En 2007, la hausse était de 1,9 %, ce qui est moindre que les prévisions officielles.»

Le tourisme continue de contribuer grandement à l’économie australienne. Les touristes y ont dépensé une somme atteignant 85,4 milliards de dollars en 2006-2007, «[…] mais l’industrie touristique doit relever les défis d’un marché international de plus en plus compétitif», avance-t-elle.

Les cinq marchés touristiques internationaux les plus importants pour l’Australie sont la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, le Japon, les États-Unis et la Chine. Selon les affirmations de Mme Wilkie, il y a eu une baisse du nombre de touristes japonais et coréens en Australie en 2007. «Cependant, le nombre de visiteurs provenant de marchés émergents comme la Chine et l’Inde a fortement augmenté de 15 % et de 13,6 % respectivement.»

Des recettes de 1,4 milliard de dollars proviennent des dépenses faites par les touristes chinois en 2007. La Chine est maintenant le cinquième plus grand marché international touristique de l’Australie, ajoute Mme Wilkie. Ces chiffres devraient augmenter au cours des dix prochaines années.

«Selon les prévisions touristiques, il y aura une augmentation d’environ 13 % des visiteurs chinois chaque année pour atteindre le plateau d’un million en 2016.» La Chine avancerait ainsi en deuxième place, derrière la Nouvelle-Zélande.

Traditionnellement, ce sont les paysages magnifiques de l’Australie, l’art et la culture aborigène et les modes de vie des régions côtières et de l’arrière-pays qui attirent le tourisme. Les études touristiques démontrent que les voyages à sac à dos demeurent une façon populaire de découvrir l’Australie pour les voyageurs étrangers. En 2006, des touristes internationaux ont passé 15 millions de nuits dans des logements pour routards, selon un rapport du TTF.

Des délégués participant à la conférence organisée par l’Australian Tourism Export Council’s Backpacker Conference (ATEC), qui a eu lieu le 18 avril dernier, ont entendu dire qu’à cause des sites web favorisant des échanges, comme Facebook, YouTube et MySpace, des voyageurs qui maîtrisent très bien les nouvelles technologies font fi des agences de voyage traditionnelles et planifient leurs vacances en ligne. Ces sites offrent aux usagers un moyen facile de partager leurs expériences de voyage, leurs photos et de critiquer les services offerts aux destinations populaires domestiques et internationales.

La directrice du groupe de marketing international chez Tourism New South Wales, Carmel Beattie, a encouragé les délégués de l’industrie, présents à la conférence, à adopter la révolution en ligne en affirmant : «L’industrie ne devrait pas avoir peur des blogues de voyages qui, certes, peuvent offrir des critiques positives et négatives de leurs entreprises, mais devrait plutôt profiter des réactions publiées en ligne qui n’étaient pas accessibles dans le passé. D’une certaine façon, ça nous permet de tenir le haut du pavé.»