L’impact du contrôle des médias en Chine sur l’économie et la sécurité américaine

Écrit par Du Won Kang, La Grande Époque - Washington
05.07.2008

  • (攝影: / 大紀元)

La réunion de la Commission concernant l’impact des relations sino-américaines sur l'économie et la sécurité américaine (USCC) s’est tenue à Washington le 18 juin dernier. Elle avait pour objet de passer en revue les questions concernant «L’accès à l’information et le contrôle des médias dans la République Populaire de Chine».

Dans sa déclaration d’ouverture, Larry Wortzel, co-président de la Commission a déclaré: «Le Congrès a donné à notre Commission la responsabilité statutaire d’examiner les effets potentiels que les restrictions d’accès à l’information en Chine pourraient avoir sur les relations entre la Chine et les États-Unis, avec une attention particulière sur l’impact que de telles restrictions pourraient avoir sur notre politique économique et notre sécurité».

A L’APPROCHE DES JO «LES PROMESSES DES DIRIGEANTS CHINOIS N’ONT PAS ÉTÉ TENUES»

Jeffrey Fiedler, un autre co-président de la Commission, a souligné que «à l’approche des Jeux olympiques de cette année, le gouvernement chinois a fait de multiples promesses d’une plus grande liberté de la presse et de l’Internet, mais il y a de nombreux signes décourageants qui montrent que ces promesses n’ont pas été tenues». Il a ajouté qu’en raison de la censure des sources d’informations en Chine, «les citoyens chinois peuvent développer un point de vue déformé du monde, ce qui nourrit l’hostilité envers les États-Unis et les autres pays». «Les entreprises américaines ont joué un rôle non négligeable en facilitant la construction de ce système de contrôle de l’Internet gouvernemental», a-t-il précisé.

«Le régime communiste chinois affirme que les droits économiques sont un atout pour les droits politiques», d’après le Dr Randolph Kluver, directeur de l’Institut pour l’Asie-Pacifi que, à l’université du Texas. En ce qui concerne le défi cit d’information dans toute la Chine, le Dr Kluver a expliqué que le traitement sélectif de l’information a été mis en place depuis des décennies. Selon lui, les hauts fonctionnaires et les villes comme Pékin et Shanghai jouissent d’une plus grande liberté d’accès à l’information que les zones les plus pauvres et les régions rurales du pays où vivent la plupart des Chinois.

FILTRAGE DE L’INTERNET – UN MOYEN DE CONTRÔLER L’INFORMATION

«Quand le régime communiste chinois fait un pas en avant, il fait ensuite un pas en arrière», a résumé Lucie Morillon, représentante de Reporters sans frontières à Washington. Le Colonel Susan Puska de la Defense Group Inc. a rappelé que lors de l’épidémie du SRAS en 2002- 2003, l’information contrôlée par le Parti communiste chinois (PCC) a contribué à l’extension internationale de la maladie. Le Dr Ron Deibert, directeur des Etudes Internationales à l’université de Toronto, a précisé que la Chine emploie la technologie la plus sophistiquée, la plus vaste et la plus poussée au monde dans le filtrage de l’Internet en utilisant une combinaison de mesures techniques, légales et sociales.

A la question si les sociétés américaines contribuaient à la censure de l’Internet en Chine, Xiao Qiang, le directeur du China Internet Projet Internet à l’université de Berkeley, a répondu que bien que la Chine ait maintenant la capacité de faire ses propres recherches et de développer ses propres technologies de l’Internet, elle continue à apprendre des États-Unis. Il rajoute que la Chine ne réussirait pas à censurer aussi facilement l’Internet sans l’aide des sociétés américaines. Pour Xiao Qiang, l’auto-censure en Chine tend à être beaucoup plus étendue que nécessaire parce que les entreprises prennent des précautions pour ne pas avoir de problèmes avec la police.

Mais le régime ne tient pas compte des usagers – il ne tient compte que de la «sécurité politique». Par ailleurs, Xiao Qiang a mis l’accent sur l’étendue des domaines où l’information est contrôlée en Chine. Il a expliqué qu’à chaque niveau hiérarchique du gouvernement, depuis le sommet, en passant par les provinces et les villes, jusqu’au niveau des communes, il y a un département de la propagande qui surveille l’Internet dans son propre intérêt, et que cet énorme système humain de surveillance est de loin le plus grand fi ltre de l’information.

Sur la question du nationalisme défensif chinois, Jeffrey Fideler a déclaré que «l’exemple de la politique au Tibet est un révélateur des effets négatifs issus de la propagande nationaliste omniprésente du gouvernement chinois et dirigée vers son propre peuple». «La guerre est théoriquement une vraie possibilité, c’est pour cela qu’il est important de comprendre les dynamiques du nationalisme chinois», a renchéri le Dr Peter Gries, spécialiste des questions sino-américaines à l’université d’Oklahoma.

L’une des raisons pour lesquelles on doit se préoccuper des droits de l’homme en Chine, c’est que cela a des incidences sur la sécurité des États-Unis, selon le Dr Perry Link, professeur au département Asie à l’université de Princeton. Il a révélé que le premier rapport original sur le massacre de la place Tiananmen provenant de l’ambassade des États-Unis, avait été déclassé par le Département d’Etat: «Si vous avez un doute quelconque sur la brutalité du Parti communiste chinois (PCC) et de l’Armée de Libération du Peuple (ALP), alors vous devriez voir ces documents concernant les gens fusillés ou écrasés par les tanks sur la Place Tiananmen». «Surveiller, enquêter et soumettre au Congrès un rapport annuel sur les impacts qu’ont les relations bilatérales commerciales et économiques entre les États-Unis et la République Populaire de Chine sur la sécurité nationale et fournir des recommandations qui serviront au Congrès pour prendre des mesures législatives et administratives appropriées», tel est le rôle de l’USCC d’après les fi ches d’information de la Commission.