Chaque exposition de l’artiste néerlandais du XVIIe siècle Rembrandt van Rijn nous permet d’apprécier une fois de plus le grand peintre. Cette fois-ci nous nous référons aux 150 reproductions qui ont été présentées à l’université de Tel-Aviv pour une deuxième fois suite à la demande du public.

À Leyde à l’âge de 15 ans, l’avenir de Rembrandt semble être glorieux. C’est à cette époque qu’il réalise «Autoportrait riant», un tableau qui a été identifié comme l’œuvre de l’artiste, il y a un an. À l’âge de 19 ans il ouvre son propre atelier. À 25 ans il s’installe à Amsterdam et épouse Saskia, la nièce de son patron, un marchand d’art.

La mort de son fils aîné qui n’a que deux mois marque le début d’une vie tourmentée. En effet, à partir de ce moment, les malheurs lui tombent dessus l’un après l’autre. Trois ans plus tard en 1638 il perd à nouveau sa fille à peine née. Deux ans plus tard, il perd un autre bébé, une fille également, et en 1669 c’est sa femme Saskia qui décède un an après avoir donné naissance à son fils Titus. Deux autres femmes vont rentrer dans sa vie, la deuxième lui donnera une fille. Rembrandt fait faillite et se trouve de nouveau seul après la mort de sa nouvelle femme, la mère de sa fille. Il décède lui-même en 1669.

L’OMBRE ET LA LUMIÈRE

 L’ombre et la lumière dans la vie de Rembrandt sont bien reflétés dans sa peinture. Il utilise les jeux d’obscurité et de lumière pour représenter certaines ambiances et renforcer des émotions. Durant les dernières années de sa vie, la lumière dans ses tableaux s’atténue et se fait plus délicate. Les jeux d’ombre et de lumière caractérisent le tableau «La ronde de nuit» et «La leçon d’anatomie du Dr Tulp». Le tableau représentant Judas où la lumière se focalise sur plusieurs éléments a également participé à rendre l’artiste célèbre. Rembrandt a peint tout, contrairement à la tendance de son époque selon laquelle chaque peintre s’était spécialisé dans un certain domaine. Il a réalisé 200 portraits environs, souvent des personnages de la mythologie ou de l’histoire.

Nous trouvons une centaine d’autoportraits de l’artiste en costumes différents, dans lesquels nous pouvons voir le visage, l’humeur et l’âge de l’artiste. Les portraits au début de sa carrière sont peints d’une façon théâtrale tandis qu’à la fin de sa vie l’accent est mis sur le mouvement et la vitalité du corps. Les portraits les plus connus sont les portraits collectifs dans lesquels Rembrandt a travaillé sur le mouvement en transgressant la conception de son temps selon laquelle le groupe est présenté de façon hiérarachisé.

Parmi ces portraits, nous trouvons «La ronde de nuit», «La leçon d’anatomie du Dr Tulp», «Le syndic de la guilde des drapiers» et «Portrait de famille». Ses peintures inspirées de la Bible se caractérisent par des effets integrés d’un réalisme puissant. Ernst Van de Voting, directeur du Rembrandt Research Project en Hollande a expliqué à l’occasion de l’exposition que l’identification d’un original de Rembrandt nécessite un grand savoir et de l’expérience.

La technologie nous permet de reconnaître un faux mais elle ne permet pas de savoir si le tableau a été réalisé par Rembrandt ou par l’un de ses élèves. Le processus d’identification s’opère souvent à l’aide de la signature du peintre qui varie selon les époques. «Autoportrait riant» a été identifié de cette façon. Pendant la restauration de ce tableau une signature qui correspondait à l’époque a été découverte.