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L’échange de prisonniers est controversé en Israël

Écrit par Ben Kaminsky et Gilad Slonim, La Grande Époque - Israël
09.07.2008
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  • Des affiches des trois soldats israéliens détenus par le Hezbollah et le Hamas(Staff: MENAHEM KAHANA / 2008 AFP)

ISRAËL – Le gouvernement israélien a récemment approuvé un accord avec le groupe radical chiite libanais Hezbollah sur l’échange de prisonniers. L’État hébreu libérerait des militants vivants emprisonnés en échange de deux soldats israéliens détenus par le Hezbollah. L’état de santé des soldats est inconnu, et les services de renseignement estiment qu’ils sont probablement décédés.

Les deux soldats israéliens, Eldad Regev et Udi Goldwasser, ont été capturés par le Hezbollah durant l’été 2006, un des gestes ayant déclenché la seconde guerre du Liban. Depuis leur enlèvement, le Hezbollah a refusé de diffuser de l’information concernant leur situation, et on ne sait pas s’ils sont encore en vie.

L’accord actuel touche un des sujets les plus sensibles de la société israélienne. D’un côté, une des priorités d’Israël est de faire tout son possible pour rapatrier ses soldats, morts ou vifs.

Comme le risque de guerre est élevé dans cette région, chaque soldat doit pouvoir s’attendre à ce que son gouvernement fasse de son mieux pour le rapatrier en cas de capture par l’ennemi.

D’un autre côté, conclure une entente avec une organisation terroriste peut créer de dangereux précédents. Dans l’échange de prisonniers, Israël relâcherait des individus condamnés pour meurtre ou pour terrorisme et recevrait en retour, fort probablement, les dépouilles de ses soldats. Ceci pourrait inciter les groupes terroristes à capturer les soldats israéliens pour obtenir la libération de leurs militants sans se soucier de les maintenir en vie.

Ron Ben-Ishai, un analyste militaire israélien, a expliqué à La Grande Époque que ceci pourrait affecter la destinée de Gilad Shalit, le soldat enlevé par le Hamas en 2006 également. «Le Hamas voit qu’en échange pour des dépouilles vous pouvez obtenir non seulement des terroristes avec du sang sur leurs mains, mais encore vivants, alors il comprendra qu’il n’est pas nécessaire de garder Gilad Shalit en vie», explique-t-il.

Ben-Ishai estime aussi que cet accord d’échange procure au Hezbollah une grande «victoire psychologique» auprès des Libanais et de ses propres rangs, ce qui lui permettra de se renforcer.

L’accord est populaire, mais le prix est élevé

L’ex-chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, Moshe Yeelon, a déclaré récemment que le prix de l’entente était trop élevé. «Dans certains cas, le prix de l’entente est beaucoup plus élevé que celui de perdre un soldat capturé et, dans certains cas, on devrait faire le sacrifice.»

Le nouveau chef d’état-major, le lieutenant-général Gabi Ashkenazi, s’est positionné en faveur de l’échange de prisonniers lors d’une rencontre avec les ministres israéliens. Il a dit être «le commandant de tous les soldats, ceux qui sont morts et ceux qui sont en vie. Je dois regarder les soldats dans les yeux et leur promettre que nous ferons tout pour les rapatrier».

Plusieurs ont loué la décision du gouvernement d’approuver l’accord, estimant que c’est un geste qui mettra un terme à la souffrance des familles des soldats captifs et que cela montrera aux Israéliens et au monde qu’Israël est prêt à tout pour rapatrier ses soldats.

Vingt-deux ministres ont voté en faveur de l’entente, tandis que trois s’y sont opposés. Le premier ministre, Ehud Olmert, a lui-même longtemps hésité après s’être entretenu avec des responsables de la sécurité et avec les familles des soldats.

Selon les grandes lignes de l’accord, Israël va libérer Samir Kuntar, qui a tué quatre personnes incluant un père et sa fille de quatre ans en 1979. Il est emprisonné en Israël depuis. La libération de Kuntar est considérée comme une grande victoire pour le Hezbollah, et on observe déjà au Liban des préparations pour la célébration de sa libération de même que l’apparition d’affiches à son effigie.

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