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Les immigrants face à l’intégration culturelle

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
10.09.2008
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La génération 101

  • Quatre Québécois de différentes origines(攝影: MARIE-HELENE TREMBLAY / Marie-H

Depuis la création de la loi 101 (1977) qui, de façon générale, oblige les enfants des familles de nouveaux arrivants à suivre un enseignement en français, le visage démographique du Québec est devenu de plus en plus métissé.

Loin de la «charte» d’Hérouxville, La génération 101, dernier documentaire de Claude Godbout, nous plonge directement dans le vif du sujet des effets de la loi 101 sur les familles immigrantes au Québec. Godbout donne judicieusement la parole à des jeunes de diverses origines qui visiblement ne partagent pas de manière homogène les mêmes perceptions de la culture québécoise et de l’apprentissage du français.

Il est fort intéressant de suivre le parcours de la caméra de Godbout qui interroge principalement cinq jeunes adultes arrivés au Québec alors qu’ils étaient enfants. Akos Verboczy est commissaire scolaire, originaire de la Hongrie. Farouk Karim est d’origine indienne, il travaille comme conseiller syndical et est candidat péquiste à Outremont en 2005. Ruba Ghazal, d’origine palestinienne, est conseillère en santé, sécurité et environnement et candidate de Québec solidaire dans Laurier-Dorion en 2005. Daniel Russo Garrido est auteur, compositeur interprète, d’origine latino-américaine.

Non seulement on explore leur parcours de leur arrivée ici à aujourd’hui, mais on démontre, par leur situation professionnelle, qu’un certain nombre de Québécois de minorités visibles s’impliquent activement dans le développement culturel, social et politique de la société. C’est une perspective, en général très peu abordée dans les médias, qu’il est essentiel de considérer pour avoir une vue d’ensemble sur la question. D’autant plus qu’ils seront encore plus présents dans toutes les sphères de la société d’ici quelques années, vu que l’immigration ne va pas en diminuant. En contrepartie, concernant le choix des intervenants, il est bien sûr difficile de distinguer le point de vue personnel du discours politique de Mme Ghazal et de M. Karim vu leur allégeance à un parti politique.

 

Un passage du film est révélateur et des plus symboliques : on assiste à un débat dans une classe d’une école secondaire où la grande majorité des étudiants ne sont pas Québécois de souche. La question posée par le professeur est de savoir qui, parmi les étudiants, se sent «totalement» intégré à la société québécoise et qui n’a pas l’impression de l’être. Les commentaires de ces jeunes montrent différents points de vue qui peuvent expliquer la source de certaines incompréhensions entre les Québécois de souche et les nouveaux arrivants.

Bien plus loin que la question épineuse de la protection du français au Québec, c’est le thème de l’intégration culturelle que Godbout aborde en démystifiant quelque peu un aspect méconnu de la question : ce que vivent les immigrants. Le Québec est en proie à un ralentissement du taux de natalité depuis plusieurs décennies. Il est donc essentiel de bien comprendre les réalités auxquelles font face les nouveaux arrivants qui viennent combler le vide démographique. Godbout signe un documentaire qui est révélateur des transformations ayant cours au Québec. La génération 101 a la qualité de s’éloigner – mais pas totalement – des débats politiques au profit d’une observation à hauteur d’homme sur la question. 

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