Après avoir traversé les gorges de Bagarèdes et du Vallon Sourn, au cœur de la Provence Verte dans le Var (83), installé au milieu d’une plaine fertile à 1600 m d’altitude  se tient le petit village de Correns. La commune est favorisée par un climat  méditerranéen, une terre argilo calcaire très saine et de  vignerons adhérant à une coopérative et à 3 domaines (les Aspras,  La Grande Palière et Miraval). Par leurs démarches collectives les vignerons ont décidé en 1997 de convertir leur production  à la véritable culture biologique. Fondé sur une agriculture traditionnelle, leur travail  bénéficie d’un contexte géographique unique.

Une démarche et une prise de conscience respectueuses pour l'environnement

Près de la totalité des agriculteurs pratiquent l’agriculture biologique, faisant de  Correns le premier village biologique de France. Leur engagement est de  préserver l’environnement par la protection des sols et des nappes souterraines, ainsi que de maintenir la faune et  la flore.

Rencontre avec M Jean-Claude Sadion,  adjoint au maire aux affaires sociales et au tourisme,également président de l’Office de tourisme de Correns qu’il a crée, il y a 11 ans ,et vice-président de la Provence Verte.

Sur quelle initiative a été créé ce projet  de la Provence Verte?

C’était en 1995 que M Michaël LATZ, maire de Correns et  M Alfred Gauthier, maire du Val prennent tout deux cette initiative. Très soucieux d’offrir un tourisme de qualité, préservant l’identité des  lieux,  ils créent donc «la Provence Verte». La Provence Verte regroupe  à ce jour 37 communes  et 8500 habitants. Actuellement Correns compte 820 habitants, c’est  une commune de 3700 ha dont 400 sont cultivés.

Correns, un pays de vignobles?

Oui, car à 90% nos agriculteurs sont des viticulteurs. C’est un terroir calcaire avec un ensoleillement généreux qui permet aux vignerons corrensois d’élaborer  leur spécialité de vin blanc (appellation d’origine contrôlée Côtes de Provence). Les vins se sont améliorés en Provence depuis 40 ans et le village de Correns, depuis le « bio », leur a donné un essor supplémentaire. Nous avons aussi  «Le chevrier» avec ses excellents fromages de chèvre, ainsi qu’un élevage de poules pondeuses. 

Des nouveaux projets?

Nous avons en projet une chaudière à bois pour le chauffage des bâtiments municipaux. De continuer à cultiver les plantes médicinales, les plantes aromatiques dans les terres où les vignobles sont en jachères,  grâce à ce choix la terre ne s’appauvrit pas, bien au contraire, elle s’enrichit. Une distillerie devrait voir le jour cet automne pour l’élaboration d’huiles essentielles et médicinales.

Village « bio », veut dire aucun produit de synthèse. Est-ce le cas?

C’est bien cela. Depuis 10 ans, on utilise le souffre pour certaines maladies de la vigne et le cuivre (bouillie bordelaise). Vous savez, il faut 3 années pour obtenir  le label ECOCERT (Organisme de Contrôle et de Certification) «  bio  ». Nous avons une étude  politique sur l’environnement. La mairie a été restaurée en 2005 en HQE (Haute Qualité Environnementale), toutes les peintures sont à la chaux. Nous avons une démarche entière du village dans l’environnement d’économies d’énergies ainsi que de la récupération d’eaux de pluie dans des citernes.  Nous prenons conseil auprès d’architectes pour économiser l’énergie, les matériaux et accéder à une meilleure qualité de vie.

La sensibilisation commence-t-elle dés l’école?

Nous avons une école qui compte 4 classes et 84 élèves. Nous avons mis en place un met « bio »sur le repas de la cantine. Cela peut-être l’entrée ou bien le plat de résistance ou le dessert. Les professeurs  ont travaillé sur le projet d’une éco-école qui sensibilise les enfants sur le tri sélectif, sur l’économie de l’eau. Les enfants sont très réceptifs et permettent de donner des leçons aux parents, car le manque de civisme existe encore de nos jours.

Procédez-vous au tri sélectif dans le village?

Les soucis pour les élus, quels qui soient, c’est l’économie de l’eau et l’élimination des déchets. On pratique le recyclage depuis quelques années. Nous faisons partie d’un syndicat le  SIVED (Syndicat Intercommunal pour la valorisation et l’Elimination des Déchets) et  22 communes y adhèrent. Dans le centre du village et les quartiers environnants, on procède au tri par le ramassage au porte à porte. Dans les campagnes ont été mis en place  des  conteneurs. A chaque entrée du village, se trouvent des colonnes pour le verre, le papier et les vêtements. La mairie récupère les médicaments, les piles et les cartouches d’encre des imprimantes. Nous avons un autre endroit pour la récupération des gravats et des encombrants. Nous sensibilisons la population par un système de publiphone, par internet ou  par la publication en mairie. 

Avez-vous un message à transmettre?

Notre démarche rejoint l’idée d’un philosophe: «Construire ensemble, avec amour, l’espace de chacun». La vie à Correns vérifie le slogan: «Correns, la sensation d’un privilège».

La Fête de la Bio

Toute les années le 3ème week-end d’août, les vignerons organisent depuis l’an 2000 «la Fête de la Bio et du Naturel» destinée au grand public. Deux journées consacrées à l’alimentation, à l’agriculture, au jardinage biologique, aux énergies renouvelables, au recyclage, à l’habitation saine, aux associations solidaires et citoyennes.

Office du tourisme  04 94 372 131

Hôtel de ville  06 07 604 614