Les frères sont de retour

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
15.09.2008

 

Burn after reading

  • Chad (Brad Pitt)(攝影: /

Après le succès du assez sombre No Country for Old Men, Burn after reading marque le retour attendu des frères Cohen à la comédie. Un bon scénario, une distribution impressionnante et des personnages colorés sont des éléments qui font que l’attente des spectateurs est récompensée.

Linda (Frances McDormand, Miss Pettigrew Lives for a Day) et Chad (Brad Pitt, Babel) sont deux sympathiques employés d’un centre de conditionnement physique à Washington, DC. Lorsqu’un de leurs collègues découvre un disque compact dans le vestiaire des femmes, Chad croit qu’il est tombé sur de l’information relevant du secret d’État alors qu’il s’agit des mémoires d’un analyste de la CIA mis à la porte, Osborne Cox, (John Malkovich, Klimt). Les deux amis tenteront d’obtenir une rançon en échange de ces «précieux» renseignements, déclenchant ainsi une série d’évènements de plus en plus chaotiques.

Burn after reading est un excellent retour au genre pour Joel et Ethan Cohen, une hilarante comédie soutenue par des comédiens de renommée internationale. Bien sûr, le langage assez vulgaire dérange quelque peu, mais l’interprétation des acteurs et les gags sont d’assez bonne qualité pour nous faire avaler la pilule.

On avait pu le voir explorer les zones du comique avec talent dans plusieurs films dont Twelve Monkeys de Terry Guilliams ou encore Snatch de Guy Ritchie. Ici, pour le plaisir du public, Pitt, loin des rôles habituels qu’il incarne, personnifie définitivement bien le parfait «moron» au bon cœur. Il partage la vedette avec George Clooney qui est très drôle en ex-policier parano ainsi qu’avec l’excellente Frances McDormand en névrosée développant une obsession pour sa chirurgie plastique. Mais c’est par ses changements de rythme précis dans son interprétation d’un cadre supérieur de la CIA que J.K. Simmons (Spider-Man) remporte la palme des scènes les plus drôles du film.

Mis à part un imaginaire qui fait leur marque de commerce, une des forces des frères Cohen est de créer des personnages originaux et savoureux qui ont certains traits de caractère amplifiés. Contrairement à O Brother, Where Art Thou? ou encore The Big Lebowski, les personnages de cette dernière comédie des frangins sont moins démesurés, ne franchissant ainsi jamais la frontière de l’invraisemblable. Ce qui fait de ce film une délectable comédie.