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Un Miracle moins impressionnant qu’espéré

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
28.09.2008
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Miracle at St. Anna

  • Le caporal Hector Negron (Laz Alonso) et Angelo (Matteo Sciabordi)(攝影: David Lee /

«C’est un film sur la Seconde Guerre mondiale, une intrigue brutale qui montre des évènements historiques et la vérité crue. Mais c’est aussi une histoire poétique et mystique sur la compassion et l’amour», commente Spike Lee à propos de son dernier film, Miracle at St. Anna. Son propos illustre bien à quel point Lee s’est éparpillé, donnant un résultat décevant pour un projet si prometteur inspiré du roman éponyme de l’auteur James McBride.

Un vieil homme de race noire au passé irréprochable (Laz Alonso, Captivity) abat sans motif apparent un client qu’il servait au bureau de poste. La police fait une enquête et découvre chez l’assassin un artefact italien disparu depuis la guerre 1939-1945. Un jeune journaliste s’immisce dans l’histoire et réussit à obtenir le droit d’interviewer le criminel dans sa cellule… Pour résoudre le meurtre, le jeune homme devra plonger dans le passé mystérieux de cet ex-soldat américain ayant combattu en Italie avant la chute de l’Allemagne nazie.

Tout est merveilleusement orchestré pour que le spectateur au bout de sa chaise soit affamé d’explications. Ce sont d’ailleurs certainement les dix premières minutes du film qui sont les meilleures. Spike Lee (Inside Man, Malcolm X) n’avait pourtant qu’à faire très peu pour réaliser un excellent film. Le simple choix du sujet, une division de soldats afro-américains dans la Seconde Guerre mondiale, était matière des plus intéressantes et novatrices pour faire un film dans la ligne d’Indigènes de Rachid Bouchareb.

Pourtant, dès que les images nous transportent en Italie, le scénario va dans trop de directions et le point focal se dirige sur trop de personnages à la fois pour que l’on puisse être impliqué dans le récit sur le plan de l’émotion. Lee passe ici rapidement des scènes tragiques à des scènes amusantes et embrasse trop de styles en alternance. Il est tombé dans le panneau du cinéaste qui veut adapter un bon roman sans couper dans les angles de traitement. Comme il ne réussit pas à nous faire tenir le coup jusqu’à la fin, les dernières scènes font l’effet d’un pétard mouillé sur fond de carte postale.

Malgré tout, le film possède certaines qualités. Évidemment, le sujet est des plus captivants. Par ailleurs, Lee n’est heureusement pas tombé dans le cliché des méchants Allemands contre les gentils Américains. En outre, l’interprétation des acteurs, en particulier celle du jeune Matteo Sciabordi incarnant Angelo (première apparition), est de qualité. Le film traite également de façon intéressante de l’immatériel ainsi que de la part du destin et du miracle dans le cours d’une vie.

En somme, le problème de Miracle at St. Anna n’est pas que les ingrédients de la recette soient mauvais, au contraire, il s’agit plutôt d’une préparation mal cuisinée. 

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