Une visite des châteaux vénitiens au Péloponnèse

Le charme de Methoni

À Methoni, je me suis demandé, de tous les nombreux renseignements et horaires d’autobus fournis par les Grecs du coin, lequel s’avérerait juste? Après avoir examiné diverses suggestions, j’ai décidé de suivre celle du boulanger qui parlait anglais. Donc, j’ai débarqué à la croisée des chemins de Rozymalos, un village, et j’ai attendu devant un kafeneion (un point de rendez-vous) pendant une heure environ jusqu'à ce que l’autobus arrive enfin. Non, ce n’était pas le bon autobus! Il ne se rendait pas à Méthoni, et on m’a déposée à la place de la ville de Pylos, avec onze kilomètres à parcourir. Heureusement, que je connaissais suffisamment le grec pour demander les directions. La gare d’autobus était juste en face de la rue, et l’autobus pour Methoni passe souvent. Alors, j’ai pris un tiropita, une pâtisserie au goût du fromage grec, et du thé glacé et j’ai attendu.

Quand je suis finalement arrivée à Methoni, la ville semblait déserte. Comme il n’y avait pas de taxi en vue, j’ai suivi un panneau indiquant «la plage» et je suis arrivée au «camping de Methoni». J’ai monté ma tente sur le terrain de camping et je suis allée à la plage pour une baignade. C’était une plage de galets descendant vers la mer, mais le fond de la mer était tout en sable. Aucun galet, aucun coquillage et aucune algue! Plus loin le long de la plage, j’ai pu jeter mon premier coup d’œil à l’immense château de Methoni.

Methoni, une des régions les plus historiques de la Péloponnèse, a une longue histoire culturelle. L’ancienne cité de Abeloessa Adassos a été mentionnée par Homère comme étant l’une des sept cités qu’Agamemnon avait offerte à Achille pour apaiser sa colère après lui avoir «volé» sa favorite. Les forteresses jumelles de Koroni et Methoni étaient connues comme «les yeux de la sérénissime république» et surveillaient les voies maritimes des Vénitiens.

Construite sur les anciens murs, la forteresse du 15e siècle s’étend sur l’ensemble du sud-ouest du cap. Du côté terre, le château a un fossé de protection et sur les trois autres côtés, il est entouré par la mer, ce qui le rend impénétrable. Je me demande combien de navires ont été ballottés et se sont fracassés sur les rochers de la rive?

J’ai passé une journée à explorer les ruines. Il y a de nombreuses chambres qui vous donnent la chair de poule, des passages souterrains, des citernes, une mosquée turque et un hammam tous deux en ruine, une cathédrale et des maisons prêtes à s’effondrer. Une chaussée en pierre nous mène à Bourtzi, un petit château octogonal, sur l’île voisine.

La ville portuaire médiévale située à l’intérieur de la forteresse était la première de toutes les possessions des Vénitiens au Péloponnèse. Elle est d’ailleurs la seule qui est restée sous l’occupation vénitienne pendant très longtemps. L’emplacement du port permettait aux pèlerins en route vers la Terre Sainte de faire une halte.

La ville de Methoni elle-même est un établissement traditionnel de maisons de style vénitien et de rues pavées et, à la différence de Koroni, elle est construite sur un terrain plat avec deux grandes rues centrales. Au Moyen Âge, elle était une plaque tournante pour le commerce. Maintenant, c’est une petite ville endormie, calme et conviviale.

La saison touristique étant terminée, il y avait peu de personnes aux alentours. Comme c’était mon dernier soir à Methoni, j’ai décidé de faire un pique-nique au coucher du soleil. J’ai préparé un lunch pour le pique-nique et un demi-litre de krasi (vin) pour boire dans un gobelet à vin en plastique. J’ai pris de la musique italienne juste pour accentuer l’expérience vénitienne.

Je me suis assise au bout du mur en ruine et j’ai regardé le soleil qui glissait dans la mer.

Des traces de nuage d’un rose brillant étaient en suspension à l’horizon et un halo opalescent de faisceaux lumineux s’étirait vers l’horizon à l’est. La mer d’un noir d’encre – Oui, Homère avait raison. C’est ainsi! – était tachetée par les dernières lumières. La demi-lune était visible au-dessus de mon épaule et, derrière moi, il y avait les remparts du château. J’étais émerveillée par la beauté et la magie de la couleur. Quelle inoubliable façon de passer la dernière soirée de ma visite des châteaux vénitiens!