Consolidation du partenariat stratégique Brésil - Europe

Écrit par LatinReporters.com
12.01.2009

  • De gauche à droite le président Nicolas Sarkozy, son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le président de la Commission Européenne Durao Barroso.(Staff: VANDERLEI ALMEIDA / 2008 AFP)

Le double partenariat stratégique Brésil-Union européenne (UE) et Brésil-France a été consolidé les 22 et 23 décembre à Rio de Janeiro par le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, et le président français, Nicolas Sarkozy.

 

Accompagné le 22 décembre de José Manuel Durão Barroso, président de la Commission européenne, Nicolas Sarkozy approfondissait le partenariat Brésil-UE en sa qualité de président en exercice du Conseil de l’UE. Après celui de Lisbonne en juillet 2007, ce 2e sommet Brésil-UE a défini les priorités communes dans une Déclaration et un Plan d’action conjoints qui considèrent la crise économique et financière mondiale, la lutte contre le changement climatique, la sécurité (notamment énergétique), le développement durable, la coopération régionale, la recherche et les nouvelles technologies, les migrations, l’éducation et la culture.

 

L’Union européenne est le premier partenaire commercial du Brésil et représente 22,5 % de l’ensemble des échanges commerciaux de ce pays. En 2007, l’Union a importé 32,3 milliards d’euros de produits brésiliens. Elle exportait cette même année l’équivalent de 21,2 milliards d’euros de produits. L’Union européenne est également un important investisseur au Brésil avec un stock d’investissement de 88 milliards d’euros en 2006.

 

Contrats militaires pour 6 milliards d’euros

Le 23 décembre, c’est en qualité de président de la République française que Nicolas Sarkozy signait avec Luiz Inacio Lula da Silva des accords et contrats bilatéraux (dont le texte demeure réservé) relatifs notamment à l’énergie nucléaire, la biodiversité, le changement climatique, l’espace et la coopération scientifique et culturelle. Les plus médiatisés sont des contrats militaires pour six milliards d’euros, montant supérieur à l’ensemble des exportations d’armes françaises dans le monde en 2007 (5,7 milliards d’euros). Concernant des sous-marins et 50 hélicoptères, ils impliquent d’importants transferts technologiques.

 

Le montant de six milliards concerne la part des industriels français - le total général est de 8,6 milliards, une partie revenant à des sociétés brésiliennes - et se répartit en 1,9 milliard pour Eurocopter, filiale d’EADS, et 4,1 milliards pour les chantiers navals publics DCNS, dont Thales détient 25%.

 

Outre quatre sous-marins classiques de type Scorpène, DCNS aidera le Brésil à construire une base de sous-marins et fournira la coque du premier submersible à propulsion nucléaire du pays, qui pourrait voir le jour vers 2020. Quant aux hélicoptères de type EC725, ils seront construits au Brésil par Helibras, une filiale locale d’Eurocopter qui installera dans le pays une usine de turbines.

 

«Il faut que le Brésil assume la grandeur que Dieu lui a concédée lorsqu’il créa le monde», a commenté le président Lula da Silva, estimant que le Brésil devait être une «grande nation» sur le plan «militaire, économique et technologique». Il a insisté sur le caractère «défensif» de son ambition militaire.

 

«Nous avons conscience d’aider le Brésil à avoir un statut de puissance militaire au service de la paix, comme il a un statut de puissance mondiale économique et un statut de puissance mondiale politique ... La France pense qu’un Brésil puissant est un élément de stabilité pour le monde» a dit en écho Nicolas Sarkozy. Des observateurs ont lié cette déclaration aux préoccupations régionales nées de l’achat massif d’armes russes, surtout des avions de combat et des hélicoptères, par le président vénézuélien Hugo Chavez.

 

Le président français a aussi noté que les transferts technologiques prévoyant la «construction d’hélicoptères à partir du Brésil permettront à nos sociétés de rayonner sur toute l’Amérique latine».

Nicolas Sarkozy a confirmé son soutien à l’ambition du Brésil d’occuper un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Paris et Brasilia se sont engagées à adopter une approche commune lors du sommet du G20, qui débattra le 2 avril prochain à Londres des moyens de réformer le système financier international.