Un sachet de semences, des outils, un peu d’eau et de savoir-faire peuvent faire de petits miracles. La société JTS (Semences du jardin tropical) développe depuis le début de l’année 2007 au Niger, le Jardin tropical amélioré (JTA) pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Toutes les expérimentations fournissent un rendement deux fois supérieur aux jardins traditionnels et des économies d’eau substantielles. 25 programmes sont prévus pour 2009.

Enjeux et objectifs

« Avant la flambée des prix des denrées alimentaires en 2007-2008, 850 millions de personnes étaient sous-alimentées dans le monde mais, pour la seule année 2007, ce nombre a augmenté de 75 millions », a affirmé Jacques Diouf, lors de la Commissions des affaires étrangères et de l’agriculture du Sénat et de la Chambre des députés italiens, à Rome le 17 septembre 2008. Les principales causes de ce fléau sont les conflits armés, les catastrophes naturelles, la pauvreté et les épidémies.

La société JTS a mis en place le Jardin tropical amélioré (JTA) pour tenter de lutter contre l’insécurité alimentaire. Son objectif est de fournir un kit de semences et d’équipements pour l’implantation de jardins tropicaux, productifs durant toute l’année et préservant les ressources naturelles du territoire.

Actions et modalités

JTS est une société commerciale française, à vocation humanitaire, créée spécifiquement pour agir dans les zones intertropicales. L’entreprise est présente dans 64 pays du Sud.

Depuis 1994, elle vend des semences et des accessoires adaptés à des jardins potagers familiaux et conçoit en 2007 le kit du JTA. Ce dernier, d’une valeur de 218 €, contient cent sachets de semences reproductibles (chou, tomate, laitue, carotte, betterave etc.), de nombreux outils (bâches, goutte à goutte, plantoir, engrais, griffe à dents, etc.) ainsi qu’un manuel de jardinage. JTS envoie ses experts pour monter des réseaux de distribution.

Différents acteurs sur le terrain (associations, ONG, structures de développement) font l’acquisition de ces kits. Une convention établie avec la société JTS impose un accompagnement et la création de structures, implantées dans des zones stratégiques pour répondre efficacement aux besoins (distribution de semences, réparation des outils endommagés). Ainsi, aucun système JTA n’est indépendant, tous sont encadrés par des ONG ou associations locales. Les familles se voient attribuées ces kits en fonction de leurs besoins et reçoivent en parallèle des formations agronomiques. Chaque particulier peut ainsi créer son potager sur une surface de 60 m², et à long terme commercialiser ses récoltes.

La méthode JTA s’adapte aux terrains et au climat. Le concept permet une gestion économe de l’eau grâce notamment à l’incorporation de produits rétenteurs d’eau et à un système de goutte à goutte. Afin d’obtenir une efficacité maximale, des solutions techniques sont mises en œuvre. Des voiles de semis sont fournis pour créer des barrières physiques contre les prédateurs ; le meilleur enracinement des plantes, la bonne gestion de l’irrigation, les binages fréquents rendent les plantes plus résistantes aux maladies.

Résultats

Les quatre JTA expérimentés au Niger permettent d’afficher quelques chiffres. Un JTA bien conduit, peut produire 750 kg de légumes en une année, soit 2 kg par jour. La production du JTA permet de satisfaire les besoins quotidiens d’une famille de 10 personnes avec un excédent commercialisable de 300 kg.

200 litres d’eau par jour et par jardin sont nécessaires en climat sahélien, contre 800 litres quotidien pour  une culture traditionnelle, soit une économie de 70 %.

25 JTA sont programmés au Niger pour 2009.

En 2007, JTS a contribué à l’alimentation de 600 000 individus

(sources : JTS).

Contact: jtssemences.com

Partenaires : ONG Niger Action, ONG Agro sans frontière (ASF)