Obama aux commandes, appuyé par son fan club canadien

Écrit par Joan Delaney. La Grande Époque
20.01.2009
  • Un groupe de Canadiens ayant participé à la campagne de Barack Obama aux États-Unis.(攝影: / 大紀元)

La cérémonie d’investiture le 20 janvier du nouveau président des États-Unis, Barack Obama, fait ressurgir l'Obamania qui avait marqué une des campagnes présidentielles les plus intéressantes de l'histoire américaine. L'intérêt n'épargne bien sûr pas les Canadiens; un d'entre eux, Glyn Lewis, comptait assister à la cérémonie.

On peut dire que l'homme de 25 ans, diplômé de l'Université Simon Fraser et travaillant pour une organisation à but non lucratif de Vancouver, accorde une attention toute particulière à l'assermentation du nouveau président : il a passé plusieurs mois sur le terrain aux États-Unis durant la campagne, donnant toutes ses énergies pour faire élire Obama.

«On peut dire que j'étais vraiment tanné de la manière de faire à Washington et j'étais dégoûté par l'impact qu'avaient les décisions de Bush sur le reste du monde... Je sentais que je voulais aller là-bas, je savais que je ne pouvais voter, mais que je pourrais aider et orienter d'autres gens à le faire», raconte-t-il.

Après avoir travaillé pour la campagne durant les premiers jours dans l'Iowa en septembre 2007, Lewis est revenu au Canada et a participé à la mise sur pied de Canadians for Obama. C'est ainsi que, peu après, un groupe de 35 bénévoles canadiens est allé aux États-Unis pour appuyer la campagne d'Obama dans les États de Washington, du Texas, de l'Iowa, de Caroline du Nord, du Kentucky et de Virginie.

Le point tournant pour Lewis a été quand il est entré pour la première fois dans le bureau de campagne de Des Moines, Iowa, et qu'il a vu une immense carte sur le mur indiquant différents endroits dans le monde d'où sont venus de jeunes bénévoles voulant travailler pour le camp d’Obama.

«Je savais ce que ça voulait dire et je connaissais la puissante signification que représentait cette carte. Des jeunes de partout dans le monde ont perçu que cette campagne était différente et qu'elle représentait un bon moyen pour faire une vraie différence», explique-t-il.

Des centaines de Canadiens n'étant pas directement associés à Canadians for Obama sont également allés aux États-Unis, mentionne Lewis. «Ils appelaient ou bien ils entraient simplement dans les bureaux de campagne, ou autrement, et ils disaient “Je suis ici pour aider”.»

Pourquoi une telle participation de non-citoyens américains? Selon Lewis, c'est parce qu'il y a un ras-le-bol général concernant la politique et que les gens pouvaient sentir un vent de changement dans le comportement et le contenu des discours d'Obama.

«Je crois que beaucoup d'entre nous sommes tannés des luttes de pouvoir et de l'hyper esprit de partisan dans la politique conventionnelle. Je crois qu'il s'agissait d'un changement de leadership et d'un changement de substance. Je crois que c'est pourquoi beaucoup d'entre eux sont venus parce qu'ils voyaient que cela allait avoir un immense impact partout dans le monde.»

C'est par l'entremise de Facebook que Katie Skinner, une étudiante en droit à l'Université de Colombie-Britannique, a entendu parler de Canadians for Obama. Peu de temps après, elle faisait campagne dans l'État de Washington, travaillant depuis un petit bureau bondé dans la ville d'Everett. De là, elle et plusieurs autres Canadiens se sont rendus dans la région de Dallas-Fort Worth pour la primaire et le caucus, soit le Texas Two-step.

C'est durant les primaires au Texas que la lutte acharnée entre Obama et Hilary Clinton a pris toute son ampleur. La course était serrée et l'équipe d'Obama a travaillé presque 24 heures d’affilée pour inciter les gens à voter, explique Katie Skinner.

«Nous avons quitté le Texas un peu amochés, mais je crois que cela n'a fait que renforcer notre engagement à la cause.»

Alors qu'elle travaillait pour la campagne en Virginie, dont la capitale, Richmond, était le siège de la Confédération durant une bonne partie de la Guerre civile américaine, Katie Skinner a fait la rencontre d'Afro-Américains âgés qui se rappelaient du temps où ils n'avaient pas le droit de vote. Maintenant, ils «anticipaient avec enthousiasme le moment où ils pourraient voter pour un des leurs».

Après la victoire historique d'Obama le 4 novembre, le point fort de la journée de Katie Skinner est survenu lorsqu'elle et plusieurs autres ayant travaillé pour la campagne ont quitté les célébrations à l'extérieur de la Maison-Blanche et se sont rendus au Lincoln Memorial. Là, ils se sont tenus où Martin Luther King avait prononcé son fameux discours I Have a Dream il y a 45 ans.

«Dans toute ma vie, je ne crois pas avoir ressenti une telle émotion, juste en étant là et en observant. Le soleil brillait et c'était, de plusieurs façons, un nouveau jour. J'espère et je prie pour ne pas oublier ce moment et pour que tout ce que je ferai pour le restant de ma vie, et ce à quoi je vais me dédier, en soit imprégné.»

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Lorsque Obama a affirmé dans plusieurs de ses discours que «nous sommes un seul peuple», Katie Skinner croyait qu'il ne se référait pas seulement aux Américains, mais à «tous les gens partout dans le monde qui partagent les mêmes espoirs et les mêmes rêves et qui sont fatigués de l’esprit de partisan mesquin et des divisions».

Elle considère l'élection d'Obama comme l'arrivée d'une nouvelle ère en politique qui va encourager «un esprit d'entraide» pour apporter des progrès sociaux et des changements environnementaux.

«C'est devenu clair pour moi très tôt qu'il ne s'agissait pas simplement d'une campagne politique aux États-Unis, mais que c'était vraiment un mouvement plus large et plus puissant de changement progressif qui a la capacité de transcender les frontières, de faire que des millions de gens puissent travailler ensemble pour trouver des solutions aux problèmes auxquels nous faisons face collectivement.»

Glyn Lewis estime que les Américains ont choisi Obama pour son message politique progressif «basé sur le respect et l'inclusion» et sa campagne politique qui focalisait sur les enjeux en se détournant des coups bas.

Selon lui, le même genre de dynamisme ayant porté Obama au pouvoir pourrait survenir au Canada, «où les processus démocratiques canadiens sont embourbés depuis des générations dans les mêmes conflits».

«Si, dans cette année historique de 2008, le peuple américain a été en mesure de travailler ensemble à la base pour changer de manière significative la politique dans les hautes sphères du pays le plus puissant au monde, alors pourquoi ne pourrions-nous pas faire pareil?»