Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Le nouveau sanctuaire marin du Pacifique en cadeau d’adieu

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque - Paris
26.01.2009
| A-/A+

  • Les poissons nagent au milieu des récifs coralliens, y créent leur habitat et s’y reproduisent.(Staff: HASSAN AMMAR / 2008 AFP)

C’est un cadeau de départ du président George W. Bush, deux semaines avant la fin de son mandat: des «aires marines protégées» sont créées dans le Pacifique. L’ensemble de ces sites sera approximativement comparable à la superficie de l’Espagne ou de la France métropolitaine et totalisera environ 505.000 km2. D’après James Connaughton, conseiller à la Maison Blanche sur les sujets environnementaux, la création de ce sanctuaire constitue la plus grande zone de protection marine de l’histoire des États-Unis. Cette aire océanique protégée est située près de Hawaï et comprend trois sites déclarés monuments nationaux marins: la fosse des Mariannes, un archipel isolé du Pacifique (Guam) et l’atoll Rose (Samoa).

 

NUMÉRO UN DE LA PROTECTION MARINE

Cette décision a été saluée par de nombreuses organisations de protection de la nature, bien que surprises. En effet, les actions environnementales de George Bush ont été fortement controversées. Il s’est toujours montré inflexible au sujet du dossier de la réduction des émissions de gaz à effet de serre de son pays. Mais, au niveau de la protection marine, il est le président américain qui a le plus fait pour les territoires marins. Le 15 juin 2006, il avait déjà décidé de la création d’une immense réserve marine au nord-ouest des îles Hawaï. Il a largement utilisé la loi de 1906 lui accordant le droit de désigner les monuments à conserver en leur donnant le statut immédiat de Monument national, sans avoir à consulter le congrès. Ainsi la protection des sites est instantanée, la pêche commerciale est interdite sur un rayon de 92 kilomètres aux abords des côtes, des atolls, est même restreinte sur les sites plus éloignés. L’Institut Pew qui finance les recherches océaniques a félicité l’action du président américain.

 

PÊCHE COMMERCIALE INTERDITE PENDANT CINQ ANS

Le statut de Monument national entraîne par ailleurs la disparition de la pêche commerciale pendant cinq ans dans la zone qui jusque-là a été affectée par une activité intensive de la pêche. Ceci a fortement altéré les coraux et les écosystèmes. Ce statut protectionniste permettra aux espèces rares de se reconstituer, poissons, oiseaux, plantes marines… George Bush indique: «Pour les oiseaux de mer et pour la vie marine, ces lieux sont des sanctuaires, ils pourront croître et prospérer paisiblement. Pour les scientifiques, ils sont des lieux pour élargir les frontières de la découverte et de la connaissance. Et pour le peuple américain, ils témoignent de l’honneur de notre pays, notre devoir d’être de bons gestionnaires de la création du Tout-Puissant».

 

FRONTIÈRE ENTRE DEUX PLAQUES TECTONIQUES

Les trois nouvelles aires protégées abritent une très grande diversité d’espèces et des milieux naturels exceptionnels. La fosse des Mariannes est le lieu le plus creux du globe. Elle mesure 10.920 mètres sous la surface de la mer et s’étend sur plus de 25.000 kilomètres. Ce lieu sous-marin est plus de cinq fois plus long que le Grand Canyon et il est plus profond que la hauteur du mont Everest. La fosse est la frontière entre deux plaques tectoniques qui comprend une vingtaine de volcans sous-marins, des cheminées hydrothermales, des foyers en activité. De plus, elle possède le seul cratère de soufre en ébullition du globe.

 

HAUT LIEU DE RECHERCHE DES SCIENTIFIQUES

L’atoll Rose est un lieu renommé parmi les biologistes. Il représente la plus forte concentration de nidification pour les tortues sous-marines. Jim Connaughton, un haut responsable de l’environnement, a indiqué, lors de sa conférence de presse à la Maison Blanche le 5 janvier, que ces lieux abritent des centaines d’espèces de poisson, des tortues en voie d’extinction, des oiseaux de mer, des oiseaux migrateurs et des prédateurs comme les requins.

 

Pour les scientifiques, les aires marines protégées représentent une «formidable opportunité», comme l’explique Roger McManus, vice-président du groupe Conservation International en charge des programmes marins: «Il n’existe pas de meilleurs laboratoires naturels que ceux que nous avons là-bas.»

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.