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Un feu après l’autre dans l’Est congolais

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque - Paris
31.01.2009
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La zone frontalière Est de la République du Congo, dans la zone partagée avec le Rwanda et l’Ouganda, passe d’une menace à l’autre. Après plusieurs années de terreur par les factions tutsie du général rebelle Laurent Nkunda, ce sont aujourd’hui les rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur qui perpétuent des massacres dans les populations civiles.

Le Congrès National de la Défense du Peuple (CNDP)  a annoncé samedi 17 janvier par la voix de Bosco Ntaganda la fin de ses combats contre l’armée régulière congolaise. L’annonce, faite en l’absence de Laurent Nkunda, pose la question de la position de celui-ci dans le CNDP. A-t-il été renversé ? Une nouvelle partie de ses troupes fait-elle dissidence ?

Dans le premier cas, c’est la fin d’une guerre dont les victimes ont été essentiellement civiles : plus de 250.000 habitants du Nord-Kivu ont été déplacés en 2008 comme conséquence des combats entre les troupes du CNDP et l’armée régulière congolaise. Dans le second, le cessez-le feu annoncé ajoute une pression forte à Laurent Nkunda pour accepter un arrêt général des combats dans cette lutte qu’il présente comme une défense des populations tutsie congolaises persécutées par les milices hutus du Interahamwe.

Point extrêmement positif, la rencontre qui a conduit à l’annonce du cessez-le-feu à Goma a, d’après la BBC, eu lieu en présence du commandant en chef de l’armée rwandaise. Le Rwanda étant depuis des années le principal soutien logistique et financier de Laurent Nkunda (le chaos au Nord-Kivu permettant à la fois un pillage des ressources naturelles congolaises et une poursuite de la volonté d’éradication des responsables du génocide rwandais de 1994), la trêve pourrait être solide.

Plus de 600 civils massacrés par la LRA

Mais avec un feu éteint un autre s’allume : les attaques perpétrées récemment par les rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont provoqué la mort de plus de 600 personnes, l’enlèvement de plus 400 autres, ainsi que le déplacement de plus de 104.000 personnes, indiquent les Nation unies.

Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé « leur grave préoccupation devant l’ampleur de ces atrocités et ont souligné que les responsables doivent être traduits en justice ».

En septembre 2008, alors même que depuis deux ans il négociait un accord de paix avec le gouvernement ougandais, le chef du LRA,  Joseph Kony, a ordonné l’attaque de civils comme moyen de pression pour obtenir la levée du mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale contre lui. Les forces armées

congolaises, soudanaises et ougandaises ont lancé une opération militaire conjointe contre la LRA le 14 décembre dernier qui s’est soldée par un échec : si les bases de ravitaillement de la LRA ont été coupées, Joseph Kony a pu s’échapper et ses troupes se retrouvent aujourd’hui dans leur position d’excellence : la guérilla dans la jungle.

Lors d’un exposé devant le Conseil, le Secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, John Holmes, estime que « le refus répété par la LRA de signer l’Accord de paix final est profondément décevant et inquiétant ». Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a, lui, indiqué qu’une équipe conjointe des Nations unies avait réussi à se rendre au nord-est de la RDC dans le village de Duru, qui a été le théâtre d’attaques successives menées par la LRA. « L’équipe du

HCR a été choquée par la condition physique de ces villageois, dont beaucoup d’entre eux sont vêtus de haillons et paraissent affamés et faibles après avoir passé des nuits dans la brousse en plein air sans couverture », a dit le porte-parole du HCR Ron Edmond lors d’un point de presse à Genève. « Nous sommes de plus en plus inquiets quant à la situation humanitaire et aux attaques continues menées par la LRA contre la population civile dans la Province Orientale de la RDC ».

La LRA, mouvement qui a émergé deux ans après le début de la guerre civile ougandaise, en 1988, souhaite établir un nouveau gouvernement ougandais « basé sur les dix commandements de la Bible » (sic). L’essentiel de ses troupes serait constitué d’enfants-soldats.

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.