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Des chercheurs découvrent le « circuit cérébral de la haine »

Écrit par Cordis Nouvelles
06.01.2009
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  • Un homme et une femme ayant les bras croisés(攝影: / 大紀元)

Les pôles de l'amour et de la haine sont-ils dissociés lors de l'activité cérébrale? Une équipe de scientifiques de l'University College de Londres (UCL) au Royaume-Uni pense qu'ils ne le sont pas. Leurs travaux de recherche ont été récemment publiés dans la revue PLoS One. Ils montrent que la haine se caractérise par un modèle unique d'activité cérébrale; pourtant, l'amour et la haine partagent deux structures communes.

Les chercheurs avaient auparavant réalisé une étude sur les mécanismes d'amour romantique et maternel; ils se sont, cette fois-ci, penchés sur le sentiment de haine éprouvé contre une personne, soit un collègue de travail ou un ex-partenaire sexuel. Le groupe pilote comportait dix-sept personnes (dix hommes et sept femmes, douze droitiers d'une moyenne d'âge de 34,8 ans).

Dirigée par les professeurs Semir Zeki et John Romaya du Wellcome Laboratory of Neurobiology de l'UCL, l'équipe de scientifiques a étudié les régions du cerveau liées au sentiment de haine. Le «circuit de la haine» diffère des régions liées au danger ou à la peur, mais se trouve dans la même région cérébrale que celle liée à l'agression.

Les cerveaux de dix-sept sujets, à qui l'on montrait des photos de personnes qu'ils détestaient ainsi que des visages neutres familiers, ont été scannés.

L'équipe de recherche a découvert que le putamen (la partie extérieure et rougeâtre du noyau lenticulaire qui est liée au sentiment de mépris et de dégoût) et l'insula (le cortex insulaire) réagissaient lorsqu'on montrait aux sujets des photos de personnes qu'ils détestaient. D'après les auteurs, cette connexion explique la liaison si étroite qui existe entre l'amour et la haine.

«Signe révélateur, le putamen et l'insula sont également activés par l'amour romantique. Ce n'est pas surprenant. Le putamen pourrait également participer à la préparation d'actes agressifs dans un contexte romantique, par exemple dans le cas où un rival constitue une menace», fait remarquer le professeur Zeki. «Des études antérieures ont montré que l'insula pouvait être impliquée dans les réponses aux stimuli douloureux, et la visualisation tant d'un visage aimé que d'un visage détesté pourrait constituer la base de ce signal douloureux.»

Le professeur Zeki déclare que la différence entre les sentiments d'amour et de haine réside dans le fait que de grandes régions du cortex cérébral se désactivent avec l'amour, contrairement à la haine, où seule une petite partie est désactivée. «C'est assez surprenant, si l'on considère que la haine peut également être une passion dévorante, comme l'amour», ajoute-t-il. «Cependant, dans l'amour romantique, l'amant (ou la maîtresse) porte souvent moins de jugements critiques sur la personne qu'il (elle) aime; en revanche, celui qui hait pourrait vouloir faire preuve de jugement dans l'évaluation des coups à porter pour nuire, blesser ou soutirer vengeance.»

Les structures du cortex et du sous-cortex font partie du «circuit de la haine». D'après les chercheurs, elles disposent de composants qui alimentent les comportements agressifs et se traduisent par des actions par le biais d'une planification motrice. Ce phénomène implique la mobilisation du cerveau pour passer à l'action. Le cortex frontal contribue également à anticiper les actions des autres, ce qui peut aider les personnes à se défendre lorsqu'elles se retrouvent face à quelqu'un qu'elles détestent.

«On considère souvent la haine comme une passion malveillante qui devrait, dans un monde meilleur, être domptée, contrôlée et éradiquée», commente le professeur Zeki. «Pour un biologiste, cependant, la haine est une passion présentant autant d'intérêt que l'amour. Comme l'amour, la haine est souvent en apparence irrationnelle et peut mener des individus à réaliser des gestes héroïques ou malveillants», ajoute-t-il. «Comment deux sentiments opposés peuvent-ils aboutir au même comportement?»

Les chercheurs de l'UCL ont fait remarquer que l'amour romantique s'adresse à une seule personne, alors que «la haine peut être dirigée vers un groupe de personnes, comme c'est le cas pour la haine raciale, politique ou sexuelle». Le professeur Zeki souhaite lancer des études sur les différentes variétés de haine dans un proche futur.

Pour de plus amples informations, consulter :

PLoS ONE

[www.plosone.org/home.action]

 

University College de Londres

[www.ucl.ac.uk]

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[Cordis.europa.eu]

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