Émotivo-Rationnelle, cette mal-aimée

Écrit par Karine Trudel, Alternative Santé
07.01.2009

  • Karine Trudel(攝影: / 大紀元)

Tant dans la communauté médicale que dans la population, on a cru longtemps que cette approche psychothérapeutique avait pour principal objectif de rationaliser les émotions. Pire encore, certains prétendaient qu'avec l'application de cette philosophie de pensée, les inconditionnels devenaient des robots dénaturés de toute émotion. C'était bien mal connaître l'approche Émotivo- Rationnelle (é.r.)

Cette approche, dans la lignée des approches cognitives comportementales, se définit comme une démarche semi- directive où le thérapeute fait office de guide, d'enseignant en offrant des outils concrets et simples aux personnes qui le consulte. Ces outils permettent à la personne aidée de trouver rapidement une autonomie dans la résolution de ses problèmes émotifs et techniques.

Bien qu'à ses débuts, l'é.r. tentait le plus possible de travailler à changer les cognitions irréalistes en accordant peu d'intérêt au senti émotif et à l'accueil des émotions elles-mêmes, les choses ont bien évolué depuis! Avec la venue de la technique d'introspection, l'approche é.r. trouve l'équilibre entre le senti émotif et le travail intellectuel.

Basée sur la sagesse ancienne, l'approche é.r. invite les aidés à observer leurs pensées, leurs croyances et leurs idées afin de déterminer si ce qu'ils pensent d'un évènement ou d'une situation est bien la réalité ou s'il s'agit de leur propre interprétation de cette réalité. Étant ainsi fait, l'être humain interprète ce qu'il voit, ce qu'il entend, ce qu'il perçoit et, à partir de là, se fait (involontairement) des idées. Bien qu'il ne peut pas contrôler l'arrivée de ces idées, il a toutefois la capacité de les modifier. La modification de celles-ci entraînera directement une diminution de l'intensité des émotions. Voilà donc la partie « rationnelle » de l'exercice.

Plusieurs croient que puisqu'ils n'expriment pas leurs émotions, ils n'en vivent pas. Qu'on le veuille ou non, qu'on les exprime ou pas, les émotions nous habitent quoiqu'on en pense. A priori, il importe d'apprendre à les accueillir, les ressentir et les exprimer pour ensuite travailler à réduire l'intensité, la durée et la fréquence de celles qui sont désagréables pour ainsi laisser libre cours à l'émergence des émotions agréables et ainsi vivre une vie plus heureuse. Le bonheur n'est-il pas l'aspiration de tout être humain?

Voici un mini glossaire des principales émotions désagréables qui pourra vous aider à réduire leur intensité.

 

        Émotion                                                        Idée qui la cause                                 Idée de remplacement

Anxiété – gêne, inquiétude, doute, tourment, méfiance, angoisse, hantise, appréhension…

« Ce danger ou cet ennui me guette et je ne serai pas capable d'y faire face. »

« Bien que ce danger ou cet ennui pourrait me guetter, il y a peu de risque qu'il soit mortel. J'ai donc la capacité d'y faire face. »

Hostilité – colère, impatience, intolérance, vexation, irritation, rage, fureur…

« Cette personne n'aurait pas dû (ou elle aurait dû) faire ce qu'elle a fait. »

« Rien dans l'univers ne l'a empêché d'agir comme elle l'a fait, bien que cela me déplaît. Au moment où elle a agi, elle a cru, du moins pour un instant, que c'était mieux pour elle, et ce, quoique j'en pense. J'ai avantage à faire part de mes désirs en sachant que personne n'est obligé d'y répondre.»

Culpabilité – remords, regret

« Je n'aurais pas dû (ou j'aurais dû) faire ce que j'ai fait. »

« Au moment où j'ai agi, j'ai cru, ne serait-ce qu'un bref instant, que cette action serait avantageuse pour moi. Je ne pouvais donc pas faire autrement. Sachant maintenant ce que je sais, j'agirais probablement de façon différente une prochaine fois. »

Découragement – écoeurement, abattement, désespoir…

« Je n'arriverai pas (ou jamais) à obtenir ou à accomplir ce que je désire. »

« Entretenir cette idée m'empêche d'avoir accès à des solutions ou à entrevoir des alternatives pour atteindre mon objectif. Je peux changer mon désir ou mettre des efforts pour tenter de l'obtenir, mais est-ce à ce point essentiel à mon bonheur?  »

Dévalorisation - infériorité

« Je suis un moins que rien, un bon à rien, un nul. »

« Je suis ce que je suis avec des qualités et des défauts, avec mes bons coups et mes moins bons coups. Je NE suis PAS ce que je fais et je NE suis PAS non plus ce que les autres pensent de moi. Aujourd'hui, je regarde ce que je juge bon de moi et je n'accorde pas de crédit aux opinions négatives des autres à mon égard.»

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