Essai-erreur: comment éviter des ennuis comme locataire

Écrit par Gabriel Aubry Gayón, La Grande Époque
17.10.2009
  • Daniella Guerrero tenant son bail entre ses mains(攝影: / 大紀元)

Signer une entente trop rapidement, agir sans avoir compris les lois du logement et trouver de l'aide juridique trop tard : il s'agit d'une combinaison fatale d'erreurs qui peuvent mener à de sérieux ennuis lors de la location d'une propriété.

C'est ce qui est arrivé à Daniella Guerrero, récemment déménagée avec son conjoint sur le Plateau Mont-Royal.

«La maison, c'est l'endroit où on projette tous nos rêves – et illusions», lance-t-elle d'un ton visiblement ennuyé. Après avoir reçu son diplôme universitaire en juin, elle a dit au revoir à ses colocataires et a aménagé avec son fiancé Camilo dans un triplex près du parc Lafontaine.

Une liste exhaustive de problèmes

Ils se sont mariés deux semaines plus tard. Toutefois, les problèmes avec le propriétaire et les promesses rompues ont eu l'effet d'une douche froide sur le couple.

«Nous avons été trop innocents», explique-t-elle.

Leur loyer risque d'être augmenté de 200 $ par mois, puisque le sous-sol du triplex n'était pas originalement inclus dans le bail. Le concierge aurait affirmé que le sous-sol serait prêt dans deux mois. Il n'aurait jamais mentionné la hausse du loyer.

«Mon mari est musicien. Il avait besoin d'un endroit pour ses pratiques, et nous n’aurions simplement pas pris l’appartement si le sous-sol n’avait pas été inclus», explique-t-elle.

Ensuite, un mois après la remise des clés, le couple s’est rendu compte que les prétextes pour la hausse de 405 $ au loyer antérieur de 575 $ (excluant le sous-sol) ne pouvaient se justifier par la loi.

«Le propriétaire avait justifié cette hausse par les rénovations qui allaient être faites à l'appartement – réparations qui n'ont toujours pas été complétées. Le plancher de la cuisine reste incliné de 20 degrés, et le patio est en rénovation et demeure inutilisable», développe-t-elle.

La loi prévoit que les rajustements au loyer suite aux rénovations doivent se faire dans le bail suivant.

Daniella et son conjoint ont également commis l'erreur de signer un bail trop ambigu. Il est mentionné que les réparations seront effectuées «en cours de bail» sans indication de la date précise.

À cela s'ajoutent d'autres problèmes avec le propriétaire, entre autres, les bruits excessifs causés par les travaux tôt le matin.

Des propos contradictoires

Étant donné qu’ils ont plusieurs griefs rencontrés en cours de route, les deux locataires ont consulté le Comité logement Centre-Sud, un organisme de défense des droits des locataires, où un employé leur a suggéré de «payer la moitié du loyer et d'envoyer une lettre au propriétaire expliquant que c'est pour récupérer la première moitié du mois».

«C'est ce que nous avons fait. C'était logique», dit Daniella.

Ensuite, elle et son époux ont consulté la Régie du logement qui a contredit les suggestions du Comité. Il était trop tard pour contester la hausse du loyer, ce qui aurait dû être fait dans les 10 jours suivant la signature du bail. Lors d'une rencontre subséquente, un autre employé de la Régie aurait ensuite corrigé le tir et expliqué qu'ils disposaient de deux mois… mais il l’a confirmé deux jours trop tard.

Pour Daniella, ces désagréments peuvent être attribués à trois facteurs : «notre naïveté, notre malchance et l'avidité de ce propriétaire».

Ils ont dernièrement fait appel aux services d'un avocat de l'aide juridique de Montréal, une décision qu'ils regrettent avoir prise si tard. Dorénavant, lors de leurs rencontres avec le propriétaire, ils s'assureront d'avoir un témoin présent et que tout détail concernant le logement soit mis sur papier.

Ils ont appris que «si ce n'est pas écrit, il est impératif d'avoir un ou deux témoins afin de corroborer toute information en cas de conflit».

Avant de faire face à de telles situations plutôt désagréables, renseignez-vous à la Régie du logement [www.rdl.gouv.qc.ca] et si les choses s’enveniment, ne tardez pas à contacter l’aide juridique de Montréal [www.ccjm.qc.ca].