Tokyo n'a pas encore pris de décision pour la base d'Okinawa

Écrit par Yoko Nishikawa
25.10.2009

  • Le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama (g.) est accueilli par son homologue thaïlandais Abhisit Vejjajiva (d.) à son arrivée au sommet de l’ASEAN, l’Association des Nations du Sud-Est asiatique le 25 octobre 2009 (AFP PHOTO/JAPAN POOL/Toru YAMANAKA)(STF: TORU YAMANAKA / ImageForum)

Le Premier ministre japonais a éludé samedi des questions sur des rumeurs selon lesquelles il serait sur le point d'accepter le maintien d'une base militaire américaine sur l'île d'Okinawa, ce qui règlerait un différend avec Washington mais irriterait les habitants de l'île.

Le quotidien Asahi écrivait samedi qu'il était de plus en plus probable que le chef du gouvernement accepterait le maintien d'une base et, selon le journal Sankei, il devrait dire au président américain Barack Obama, attendu le mois prochain au Japon, que l'affaire sera réglée d'ici la fin de l'année.

Le Premier ministre Yukio Hatoyama a démenti que la visite d'Obama constitue une date-butoir pour régler cette question très sensible, tant pour les relations avec Washington que sur le plan intérieur.

«Comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas quelque chose que nous devons précipiter parce que le président Obama vient en visite», a dit Hatoyama à des journalistes à Hua Hin, en Thaïlande, où il participe à un sommet asiatique.

Le principe d'une réorganisation des forces américaines au Japon a été décidé en 2006 avec le parti conservateur alors au pouvoir au Japon, après le rejet par la population locale d'un accord datant de 1996.

De nombreux habitants d'Okinawa, où sont basé la moitié des 47.000 militaires américains déployés au Japon, se plaignent de la délinquance, du bruit et de la pollution liés aux bases et ils disent avoir porté une part exagérée du poids de l'alliance de sécurité.

Difficile mais pas exclu

Le plan de réorganisation de 2006 prévoit que la base aérienne de «marines» de Futenma, située dans une zone urbaine d'Okinawa, soit déménagée dans une région plus isolée de l'île et que 8.000 «marines» soient transférés d'Okinawa sur le territoire américain de Guam.

Hatoyama, arrivé au pouvoir en septembre, a déclaré pendant la campagne électorale qu'il voulait que la base quitte l'île, ce qui selon les autorités américaines saperait les accords de sécurité.

Le ministre des Affaires étrangères Katsyua Okada a déclaré vendredi qu'il n'était pas réaliste de transférer la base de Futenma hors d'Okinawa.

Mais Hatoyama a assuré qu'il ne s'agissait que de l'opinion d'Okada. «C'est à moi de prendre la décision finale»; a-t-il dit.

Prié de dire si le déplacement de la base hors d'Okinawa était toujours une option possible, Hatoyama a répondu:

«Dire que c'est difficile n'est pas la même chose que de dire que c'est exclu».

«L'accord entre les Etats-Unis et le Japon est important. Mais ce que nous avons défendu pendant la campagne est aussi important. Et nous devons surtout respecter le sentiment de la population d'Okinawa».

Cette semaine, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a publiquement pressé le nouveau gouvernement japonais de prendre une décision avant la visite de Barack Obama.