Retour sur le Festival interculturel du conte du Québec

Dix jours de conte entre cultures de tous les horizons tous les deux ans, c’est peu et ça passe rapidement! Le festival est déjà terminé (du 16 au 25 octobre). Une formule partagée par plusieurs adeptes et groupes scolaires. Une salle comble pour la nuit du conte qui inaugure le festival. Chaque conteur incarne les mots en sa personne, porteur d’images, capteur d’attention, diseur discret ou flamboyant. La nuit du conte dure quatre heures et présente les conteurs phares qui se produiront dans le festival. Le fait qu’ils se partagent les planches a pour inconvénient de trouver des inégalités dans la qualité des interprétations. Ce qui peut par contre devenir un avantage pour le spectateur voulant faire un choix éclairé.

Qu’est-ce qui fait de Boucar Diouf, porte-parole du festival, un grand conteur? Il s’adresse aux spectateurs sans forcer leur participation. Il rythme son conte avant que le public puisse flairer les pistes qui soutiennent ses histoires. Il provoque, puis rattrape le public par un trait d’humour. Il ne campe aucun héros, aucun donneur de leçon, aucun sage, que lui tout entier, présent, mettant à l’avant ses défauts. Il incarne plus qu’une culture sénégalaise et québécoise, il incarne une histoire, la sienne, la vraie, avec ses difficultés, le sourire aux lèvres. Il émeut et transcende cette émotion par la fantaisie. Le véritable succès du Festival, c’est d’avoir bien choisi son porte-parole pour leur 10e anniversaire.

Il lançait le coup d’envoi de la nuit du conte, et je dois vous avouer que je n’ai trouvé personne qui puisse rendre un conte avec une telle justesse et une telle originalité sans trahir le propos. Vous avez manqué le Festival interculturel du conte du Québec. Les contes urbains fêteront leur 15e anniversaire à la Licorne du 24 novembre au 19 décembre. Impatients? Vous pouvez vous pointer chaque dimanche au Cabaret du roi pour rencontrer les nouveaux visages du conte du Québec.