Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La liberté de presse en recul, les journalistes payent le prix

Écrit par Charlotte Cuthbertson, La Grande Époque
26.10.2009
| A-/A+
  • Les panélistes, lors de la publication du huitième classement mondial de la liberté de la presse par Reporters sans frontières(攝影: / 大紀元)

NEW YORK – La liberté de presse en Israël est en chute libre et des journalistes sont assassinés en Russie et au Mexique. Reporters sans frontières (RSF) a publié son classement mondial de la liberté de presse, et une tendance à la baisse est observée dans les 175 pays étudiés.

Des pays européens ont raflé les 13 premières positions, mais on témoigne d’un déclin général selon Clothilde Le Coz, directrice de RSF à Washington, D.C.

«Non seulement en raison des agressions physiques dont les journalistes sont victimes, mais parce que ces pays adoptent des lois qui sont dangereuses pour la liberté de presse et la liberté d’expression», a-t-elle déclaré en conférence au Overseas Press Club à New York. Seulement cinq organisations médiatiques ont couvert l’évènement.

 «Internet est vraiment une question importante dans ces pays [européens]. Les lois qui sont adoptées en termes de liberté sur Internet sont contraignantes pour la liberté d’expression en général.»

Des hauts et des bas

Israël a glissé de 47 places à la 93e position, tandis que les habitués des bas-fonds étaient les mêmes (Viêtnam, Yémen, Chine, Laos, Cuba, Birmanie, Iran, Turkménistan, Corée du Nord, Érythrée).

Les États-Unis sont quant à eux passés du 40e au 20e rang cette année, ce qui est un «progrès remarquable» selon Mme Le Coz. «Ceci est attribuable en majeure partie au fait que les journalistes aux États-Unis ne se retrouvent pas en prison pour des raisons de sécurité nationale, comme c’était le cas durant l’administration Bush.» Elle affirme, cependant, qu’il y a encore des problèmes au niveau de la protection des sources.

Cinq journalistes américains ont été détenus en pays étrangers l’année dernière, dont un des cas les plus récents est celui de Laura Ling et Euna Lee, qui ont été détenues, condamnées pour «actes hostiles», puis ensuite libérées en Corée du Nord.

Frontière hostile

La frontière États-Unis-Mexique est aujourd’hui un des endroits les plus dangereux pour exercer le métier de journaliste. Angela Kocherga, chef de Bureau pour la frontière avec la chaîne de télévision Belo, traverse au Mexique chaque jour avec un photographe pour documenter l'effet de la violence liée à la drogue sur les communautés.

  • Angela Kocherga, journaliste sur la frontière États-Unis-Mexique(攝影: / 大紀元)

«Nous avons passé beaucoup de temps à Ciudad Juarez, de loin la capitale du meurtre au Mexique», mentionne-t-elle. «Nous avons vu un niveau de violence incroyable : des fusillades en plein jour au beau milieu de rues achalandées, des massacres dans des restaurants populaires, des assassinats dans des cliniques pour toxicomanes, des décapitations.»

Elle affirme que 55 journalistes ont été tués dans la région depuis 2000, alors que les cartels de drogue se font la lutte pour le contrôle des routes de passage vers les États-Unis.

«Le meurtre d’un journaliste envoie une onde de choc dans un pays où l’impunité est maître et où l’autocensure est devenue un moyen de survie pour les journalistes», explique Mme Kocherga. Les homicides demeurent irrésolus et les enquêtes ne mènent souvent nulle part.

Journalistes en prison

Les restrictions visant la presse ont été resserrées en Chine l’année dernière et le pays occupe maintenant le 168e rang sur 175 dans le classement RSF. «Vous savez exactement ce que Reporters sans frontières pense de la Chine», a commenté Mme Le Coz. «C’est encore le pays où le plus de journalistes sont emprisonnés.»

Actuellement, 30 journalistes et 57 cyberdissidents sont incarcérés en Chine, selon RSF. «Il y a des blogueurs et des militants qui nous envoient constamment des courriels, disant être en danger dans chaque coin du pays.»

Ali Alnaemi, un autre panéliste, a travaillé comme gestionnaire de la salle de nouvelles du bureau de Baghdad du New York Times de 2004 à 2007.

Il affirme que le gouvernement irakien augmente son contrôle d’Internet, y compris des sites comme Facebook. Et bien que les citoyens soient de plus en plus habitués à la présence des journalistes, «Il se produit encore des évènements inquiétants… la situation est encore instable à Baghdad», explique-t-il.

John Solomon, directeur exécutif du Washington Times, raconte pour sa part avoir obtenu de l’aide de RSF à deux reprises durant sa carrière. En 2001, le FBI a épluché ses relevés téléphoniques à domicile afin de démasquer l’identité de ses sources, et l’année suivante son courrier a été confisqué pour la même raison.

«Maintenant, je suis un rédacteur en chef et je prends les décisions lorsque vient le temps d’envoyer des journalistes vers le danger», mentionne-t-il.

«Ça nous rappelle que le monde demeure un endroit dangereux pour les journalistes. Nous voyons encore la violation quotidienne des libertés de presse fondamentales.»

M. Solomon estime qu’une plus grande collaboration est nécessaire entre les journalistes au front. «Je crois que nous sommes en train de perdre du terrain important que nous avions gagné pour les journalistes […] La solidarité a disparu.»

Dans une conférence de presse de RSF à Paris, le secrétaire général Jean-François Julliard avait un message similaire : «La liberté de presse doit être défendue partout dans le monde avec la même énergie et la même insistance.»

RSF effectue chaque année un classement basé sur des questionnaires remplis par des centaines de journalistes et d’experts des médias partout dans le monde. Le Classement 2009 représente les violations enregistrées entre le 1er septembre 2008 et le 31 août 2009.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.