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Iran : paria pour certains, opportunité pour d’autres

Écrit par Heide B. Malhotra, La Grande Époque
07.10.2009
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  • Un homme met de l'essence(Staff: ATTA KENARE / 2006 AFP)

La Chine vend subtilement des produits pétroliers à l’Iran

Dernièrement, il a été révélé que des compagnies chinoises vendaient des produits pétroliers à l’Iran, mettant en relief les efforts possibles de la Chine pour saper les éventuelles sanctions visant à faire plier Téhéran sur le nucléaire et à réduire son influence au Moyen-Orient.

«Les entreprises d’État chinoises ont commencé ce mois-ci [septembre] à fournir l’Iran en essence, ce qui représente maintenant le tiers de ses importations, dans un développement qui menace de miner les efforts menés par les États-Unis visant à interrompre son approvisionnement en carburant, essentiel à son économie», a rapporté le Financial Times.

Selon des sources non identifiées de l'agence Reuters, la Chine serait impliquée silencieusement dans cette affaire depuis au moins un an.

L’Iran, un des plus importants producteurs de pétrole au monde, exporte le brut mais n'a pas de capacité suffisante pour le raffiner. Il s'approvisionne donc à l'étranger en essence et autres produits pétroliers.

Le Financial Times cite Lawrence Eagles, chef de la recherche sur les marchandises chez JP Morgan, affirmant que l’Iran reçoit de la Chine 30 000 à 40 000 barils de pétrole raffiné chaque jour. Des opérateurs en bourse estiment que l’Iran importe environ 120 000 barils du produit raffiné, de ce nombre 25 à 33 % proviennent de la Chine.

Le commerce du pétrole avec l’Iran n’est pas encore interdit par des sanctions. Cependant, la Chine utiliserait des intermédiaires asiatiques pour fournir l’Iran, diminuant la transparence des opérations.

Même si un représentant chinois à Washington a déclaré au Financial Times que «les entreprises chinoises ont des relations d’affaires normales avec l’Iran, en accord avec les résolutions pertinentes de l’ONU», les médias ont été inondés d’allusions selon lesquelles la Chine tentera d’ébranler les efforts des États-Unis pour freiner les ambitions nucléaires de l'Iran.

Vente de produits pétroliers à l'Iran

La Chine n’est pas le seul pays à vendre des produits pétroliers à l’Iran. Selon des reportages des médias, l’Iran recevrait la plus grande partie de son pétrole raffiné de la firme indienne Reliance Industries Limited, de la firme suisse Vitol Group ainsi que de Glencore International AG, Total S.A., BP Plc et Trafigura. Selon des représentants de BP, la compagnie britannique aurait maintenant mis fin à ses ventes à l’Iran.

Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a déclaré récemment que son pays fournirait à l'Iran 20 000 barils de pétrole raffiné chaque jour, ce qui représenterait environ 16,7 % des importations quotidiennes.

«Le Venezuela a accepté d’exporter 20 000 barils de pétrole par jour vers l'Iran à partir d’octobre, une entente d’une valeur de 800 millions de dollars», a annoncé Chavez aux médias locaux dans la ville de Mashhad, dans le nord-est de l'Iran.

L’Iran s'active à augmenter sa capacité de raffinement et espère éliminer complètement le besoin d’importer du pétrole raffiné d’ici 2012, selon les statistiques de l’Energy Information Administration (EIA) américaine. Tandis que la demande locale en Iran concerne essentiellement l'essence et le diesel, le gouvernement encourage l’utilisation du gaz naturel afin de réduire le besoin de telles importations.

La National Iranian Oil Refining & Distribution Company a raffiné environ 1,5 million de barils de pétrole par jour en 2008, et ce, via neuf raffineries.

«L’Iran prévoit augmenter sa capacité de raffinement à 3 millions de barils par jour d’ici 2012. Cette augmentation, par l’expansion de raffineries existantes ainsi que par la construction prévue de raffineries en sol iranien, pourrait éliminer le besoin en importations d'ici 2012», fait observer l’EIA.

Le plan d’action de la Chine

Dans ce dossier, comme dans d'autres, la Chine semble privilégier ses intérêts et conserver une position d'opposition face à l'Occident.

Certains analystes sont d’avis que c’est dans les meilleurs intérêts de la Chine de faire jouer les pays les uns contre les autres et de miner tout ce qui pourrait affecter ses intérêts économiques et politiques.

Selon la firme de renseignements privée américaine Stratfor, il s'agirait essentiellement d'un stratagème visant à augmenter le pouvoir de négociation de Pékin face aux États-Unis dans le cas du nucléaire iranien. En soutenant Téhéran, le régime chinois obtient non seulement des avantages économiques – comblant le vide laissé par les autres compagnies pétrolières – mais aussi des avantages politiques lui permettant d'avoir des pièces à échanger contre d'éventuelles concessions américaines.

Concernant l’Iran, le président Barack Obama a qualifié les relations avec ce pays de «question vitale» et d’importance pour la sécurité nationale américaine.

Au sujet de la position de la Chine sur l’Iran, un représentant de la Maison-Blanche a déclaré : «Je ne voudrais pas, je veux dire, je crois vraiment que c’est la responsabilité des Chinois de répondre à la question. Simplement, par principe, je ne veux pas répondre au nom des Chinois.»

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.